CITE DU VATICAN, Dimanche 20 février 2005 (ZENIT.org) – L’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, à New York, Mgr Celestino Migliore, s’est félicité du vote, vendredi 18 février, à New York, contre toute forme de clonage et l’interdiction de la recherche sur des cellules souches embryonnaires.
Après un débat enflammé, la commission juridique de l’Assemblée générale de l’ONU s’est prononcée vendredi soir en faveur d’une résolution non contraignante qui recommande aux gouvernements d’éviter toute forme de clonage humain, y compris les techniques utilisables pour les recherches scientifiques sur les cellules souches embryonnaires.
Le texte a été approuvé par 71 voix pour et 35 contre, et 43 abstentions. Il doit maintenant être examiné par les 191 membres de l’Assemblée générale.
Il dépasse la « distinction spécieuse entre clonage reproductif et clonage thérapeutique », commente Radio Vatican.
Le document, continuait la même source samedi, en appelle aux Nations pour qu’elles adoptent les mesures nécessaires pour protéger adéquatement la vie humaine, dans les applications des sciences médicales et pour qu’elles évitent toute exploitation de la femme, avec une référence claire au clonage embryonnaire qui pourrait porter à l’exploitation de nombreuses femmes, traitées comme de simples « réservoirs d’ovules ».
En outre, accueillant une demande des pays africains, le texte demande que les investissements de la recherche médicale n’oublient pas le sida, la malaria et la tuberculose. Peu avant le vote, certains pays ont déclaré ne pas pouvoir accepter les références à la protection de la vie humaine du fait que leurs législations nationales admettent déjà le clonage à but thérapeutique, qui implique de toute façon l’usage d’une quantité notable d’embryons, qui sont ensuite détruits, rappelle Radio Vatican.
Immédiatement après le vote, des pays dont la Chine et la Grande Bretagne, ont pris la parole pour répéter qu’ils ne considéraient pas la déclaration comme contraignante et qu’ils voulaient poursuivre la recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Pour sa part, Mgr Migliore a exprimé sa satisfaction pour le fait qu’une grande majorité de pays « a réaffirmé sa claire détermination à protéger la vie humaine ».
Le représentant du Saint-Siège a pour sa part, continuait la même source, manifesté l’espérance que la communauté internationale puisse poursuivre sur cette base pour trouver des voies meilleures pour promouvoir le progrès des sciences médicales dans le ferme et total respect de la vie humaine.
En même temps, Mgr Migliore a exprimé ses regrets du fait qu’un consensus n’a pas pu être atteint sur un texte contenant la mention de la protection de la vie humaine.
Mgr Migliore expliquait lui-même aujourd’hui au micro de Radio Vatican : « L’initiative est née il y a quelques années et immédiatement, on a entrevu une polarisation entre les partisans de l’interdiction totale du clonage humain, et les partisans d’une interdiction partielle, qui interdise le clonage reproductif mais permette le clonage thérapeutique. Le Saint-Siège est pour l’interdiction totale parce que, conforté par les promesses de la médecine, qui entrevoit déjà la possibilité d’utiliser le succès des cellules souches adultes, il ne peut pas tolérer l’utilisation et la destruction d’embryons humains ».
Pour ce qui est de la portée du document, il précisait : « son importance vient surtout du texte, qui demande aux Etats d’interdire toutes les formes de clonage contraires à la dignité humaine et à la protection de la vie. Et il y a là une référence à l’indisponibilité de l’embryon humain. Mais peut-être comprend-on mieux encore la procédure suivie. En effet, au terme d’un débat tourmenté, trois amendements ont été introduits, deux visaient à expurger le texte de toute référence à la protection de la vie humaine dans les techniques de clonage. Et avant même l’adoption finale du texte, non amendé, c’est justement le ferme rejet de ces deux amendements de la part d’une majorité de l’assemblée qui a lancé un signal sans équivoque ».
Il commentait encore : « Le Saint-Siège aurait été content de voir une adoption consensuelle et générale du texte qui contient des références à la protection et à la dignité de la vie humaine. Toutefois, le signal lancé et récompensé par le vote est réconfortant. Il faut espérer que cela soit pris comme un point de départ pour promouvoir sans cesse le progrès des sciences médicales, en ayant toujours présent à l’esprit de façon ferme, le respect de la vie humaine ».
Une déclaration qui survient au lendemain de l’approbation, de la part du gouvernement français, de l’importation de cellules embryonnaires, comme le précise la revue de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).
Mercredi 16 février, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, et François d’Aubert, ministre délégué à la recherche, ont signé les arrêtés permettant l’importation de cellules souches d’embryons humains pour la recherche.
La première autorisation a été donnée à l’équipe du Pr Marc Peschanski, directeur de l’unité neuro-plasticité et thérapeutique de l’Inserm. Dix autres dossiers sont en cours d’instruction.
Le Pr Philippe Menasché (Hôpital européen Georges Pompidou, Paris) est chargé de suivre et d’analyser l’ensemble des résultats scientifiques et médicaux obtenus à partir de l’usage des cellules souches humaines, d’origine adulte ou embryonnaire.