« Le monde des médias aussi a besoin de la rédemption du Christ »

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Lettre apostolique « Le progrès rapide »

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CITE DU VATICAN, Lundi 21 février 2005 (ZENIT.org) – « Le monde des médias aussi a besoin de la rédemption du Christ », affirme le pape.

Voici quelques extraits de la lettre apostolique de Jean-Paul II aux responsables des communications sociales, « Le progrès rapide », dans la traduction non officielle publiée ce matin par le site Internet du Saint-Siège (www.vatican.va). Un document en date du 24 janvier, mémoire liturgique du saint patron des journalistes, saint François de Sales.

« Le progrès rapide »

« Le progrès rapide des technologies dans le domaine des médias est assurément un des signes du progrès de la société moderne », écrit le pape.

« En considérant ces nouveautés en évolution continuelle, le texte du Décret du Concile Œcuménique Vatican II Inter mirifica, promulgué par mon vénéré prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI, le 4 décembre 1963, semble encore plus actuel: « Parmi les admirables inventions techniques que, Dieu aidant, le génie humain a pu extraire de l’univers créé, l’Église accueille et suit avec une sollicitude particulière celles qui concernent avant tout l’esprit même de l’homme et qui ont ouvert des voies nouvelles pour communiquer des informations de toutes sortes ». »

Notre époque est celle de la communication globale

« Aujourd’hui, à plus de quarante ans de la publication de ce document, il semble plus que jamais opportun de réfléchir sur les “défis” que les communications sociales constituent pour l’Église (…). En fait, l’Église reconnaît que l’utilisation des techniques et des technologies de la communication contemporaine fait partie intégrante de sa mission spécifique dans le troisième millénaire », fait remarquer le pape.

Il précise : « Les défis de la nouvelle évangélisation sont multiples dans un monde riche comme le nôtre en moyens de communication (…). Les moyens de communication sociale ont atteint une telle importance qu’ils sont pour de nombreuses personnes les instruments principaux pour guider et inspirer les comportements des individus, des familles et des sociétés. Il s’agit d’un problème complexe, parce que telle culture, au-delà des contenus, naît du fait même qu’il existe de nouveaux moyens de communication utilisant des techniques et des langages inédits ».

Jean-Paul II constate : « Notre époque est celle de la communication globale, où tant de moments de l’existence humaine se déroulent à travers des processus médiatiques, ou au moins doivent se confronter à ceux-ci. Je me limite à rappeler la formation de la personnalité et de la conscience, l’interprétation et la structuration des liens affectifs, l’articulation des phases éducatives et formatives, l’élaboration et la diffusion des cultures, le développement de la vie sociale, politique et économique ».

Il recommande, non sans rappeler les piliers de la paix identifiés par Jean XXIII : « Dans une vision organique et correcte du développement de l’être humain, les médias peuvent et doivent promouvoir la justice et la solidarité, rapportant les événements de manière précise et véridique, analysant attentivement les situations et les problèmes, et donnant voix aux diverses opinions. Les suprêmes critères de la vérité et de la justice, dans l’exercice mature de la liberté et de la responsabilité, constituent l’horizon où se situe une authentique déontologie dans l’utilisation des puissants et modernes moyens de communication sociale ».

Le monde des médias aussi a besoin de la rédemption du Christ

C’est ainsi que Jean-Paul II affirme : « Le monde des médias aussi a besoin de la rédemption du Christ ».

Il invite à approfondir la Bible et rappelle : « L’histoire du salut raconte la communication de Dieu avec l’homme, communication qui utilise toutes les formes qui lui sont propres. L’être humain a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, pour accueillir la révélation divine et pour ouvrir un dialogue d’amour avec Lui. A cause du péché, cette capacité de dialogue au niveau soit personnel soit social s’est altérée et les hommes ont fait et continuent à faire l’expérience amère de l’incompréhension et de l’éloignement de Dieu. Cependant, Dieu ne les a pas abandonnés et leur a envoyé son propre Fils. Dans le Verbe fait chair l’événement communicatif assume sa plus profonde dimension salutaire: est ainsi donnée à l’homme, dans l’Esprit Saint, la capacité de recevoir le salut, de l’annoncer et d’en être témoins auprès de ses frères ».

C’est pourquoi le pape affirme encore : « La communication entre Dieu et l’humanité a donc atteint sa perfection dans le Verbe fait chair. L’acte d’amour à travers lequel Dieu se révèle, uni à la réponse de foi de l’humanité, génère un dialogue fécond (…). Le Verbe incarné nous a laissé l’exemple de comment communiquer avec le Père et avec les hommes, que ce soit en vivant des temps de silence et de recueillement, ou bien en prêchant en tous lieux et par tous les langages possibles ».

« Le point culminant, c’est quand la communication se fait pleine communion: c’est la rencontre eucharistique, note le pape en cette année de l’Eucharistie. Reconnaissant Jésus dans la “fraction du pain”, les croyants se sentent poussés à annoncer sa mort et sa résurrection et à devenir courageux et joyeux témoins de son Règne ».

Grâce à la Rédemption, la capacité communicative est guérie et renouvelée

« Grâce à la Rédemption, explique Jean-Paul II, la capacité communicative des croyants est guérie et renouvelée. La rencontre avec le Christ les constitue comme nouvelles créatures, leur permet de faire partie du peuple qu’Il s’est acquis par son sang en mourant sur la Croix, et les introduit dans la vie intime de la Trinité, qui est communication continue et circulaire d’amour parfait et infini entre le Père, le Fils et le Saint Esprit ».

« Les médias permettent de manifester le caractère universel du Peuple de Dieu, souligne le pape, favorisant un échange plus intense et immédiat entre les Églises locales, alimentant la connaissance et la collaboration réciproque ».

Il insiste : « Dans les moyens de communication l’Église trouve un soutien précieux pour diffuser l’Évangile et les valeurs religieuses, pour promouvoir le dialogue et la coopération œcuménique et interreligieuse, ainsi que pour défendre ces solides principes qui sont indispensables pour construire une société qui respecte la dignité de la personne humaine et qui soit attentive au bien commun. Elle les emploie volontiers pour fournir les informations sur elle-même et pour élargir les moyens de l’évangélisation, de la catéchèse et de la formation et considère leur utilisation comme une réponse au commandement du Seigneur: “Allez dans le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création” (Mc 16, 15). »

Ceux qui ont des talents doivent être encouragés par la communauté ecclésiale

Le pape précise : « Les instruments de communication peuvent être utilisés “pour proclamer l’Évangile ou pour le réduire au silence dans le cœur des hommes”. »

Il invite à encourager les artisans chrétiens des media : « Avec prudence et sagesse pastorale, tous ceux qui ont des talents particuliers pour le travail dans le monde des médias doivent être encouragés par la communauté ecclésiale, afin qu’ils deviennent des professionnels capables de dialoguer avec le vaste monde médiatique ».

Mais le pape en appelle aussi à la responsabilité de « toute la Communauté ecclésiale » : « Si, comme on l’a déjà relevé, les communications sociales intéressent différents secteurs de l’exp
ression de la foi, c’est les chrétiens qui doivent prendre en compte la culture médiatique dans laquelle ils vivent : à partir de la liturgie, sommet et expression fondamentale de la communication avec Dieu et avec les frères, de la catéchèse qui ne peut ignorer le fait de s’adresser à des sujets influencés par les langages et la culture contemporaine »<br>
Le pape parle même de « révision pastorale » : « Le développement actuel des communications sociales pousse l’Eglise à une sorte de révision pastorale et culturelle permettant de faire face au changement d’époque que nous vivons. Les Pasteurs en premier doivent être les interprètes de cette exigence: il est en fait important de se préoccuper de donner à l’annonce de l’Évangile un caractère incisif qui en favorise l’écoute et la réception ».

Une responsabilité particulière, réservée aux personnes consacrées

Responsabilité encore, mais cette fois des personnes consacrées : « Une responsabilité particulière, dans ce secteur, est réservée aux personnes consacrées, qui par leur propre charisme institutionnel sont amenées à travailler dans le domaine des communications sociales. Formées spirituellement et professionnellement, celles-ci auront à cœur de collaborer “en fonction des besoins de la pastorale […] pour limiter les dommages provoqués par l’usage dévoyé des médias que pour promouvoir une meilleure qualité des émissions, dont le contenu sera respectueux de la loi morale et riche des valeurs humaines et chrétiennes”. »

Pour ce qui est de « la dimension éthique et morale de l’information », le pape invite à aider les professionnels dans ces domaines : « De même, il est important de garantir la formation et l’attention pastorale aux professionnels de la communication. Souvent ces hommes et ces femmes se trouvent en face de pressions particulières et devant des dilemmes éthiques qui surgissent du travail quotidien; beaucoup d’entre eux “veulent sincèrement savoir et faire ce qui est juste dans le champ éthique et moral”, et ils attendent de l’Eglise une orientation et un soutient ».

Jean-Paul II recommande encore de « réaffirmer de façon forte et claire que les instruments de communication sociale constituent un patrimoine à défendre et à promouvoir », il ajoute : « Il est nécessaire que les communications sociales entrent dans un cadre de droits et de devoirs organiquement structurés, du point de vue tant de la formation et des responsabilités éthiques, que des références aux lois et aux compétences institutionnelles ».

« Le développement positif des médias au service du bien commun est une responsabilité de tous et de chacun », affirme Jean-Paul II qui recommande encore : « Pour les liens forts que les médias ont avec l’économie, la politique et la culture, il est nécessaire de mettre au point un système de gestion qui puise sauvegarder l’intégrité et la dignité de la personne, la primauté de la famille, cellule fondamentale de la société, et un rapport correct entre les divers « .

On ne peut pas oublier le potentiel des médias pour favoriser le dialogue

Il souligne dans ce sens « trois options fondamentales : formation, participation, dialogue ». A propos de ce dernier, le pape précise : « Pour finir, on ne peut pas oublier le potentiel des médias pour favoriser le dialogue, en devenant des véhicules de connaissances réciproques, de solidarité et de paix. Ils constituent une ressource positive puissante, s’ils sont mis au service de la compréhension entre les peuples; une “arme” destructive, s’ils sont utilisés pour alimenter les injustices et les conflits. De façon prophétique mon vénéré prédécesseur, le Bienheureux Jean XXIII, dans l’Encyclique Pacem in terris, avait déjà mis en garde l’humanité de tels risques ».

« N’ayez pas peur »

« Pour les croyants et pour les personnes de bonne volonté, le grand défi de notre temps consiste à promouvoir une communication véridique et libre, qui contribue à consolider le progrès intégral du monde », recommande encore le pape qui encourage : « Dans ce domaine aussi, les croyants du Christ savent qu’ils peuvent compter sur la force de l’Esprit Saint ».

« Les technologies modernes augmentent d’une manière impressionnante la vitesse, la quantité et la portée de la communication, mais elles ne favorisent pas ce fragile échange d’esprit à esprit, de cœur à cœur qui doit caractériser toute communication au service de la solidarité et de l’amour », fait remarquer Jean-Paul II.

Le pape conclut sa lettre par cet encouragement aux artisans des media catholiques :

« Aux artisans de la communication, et particulièrement aux croyants qui œuvrent dans cet important milieu de la société, je répète à mon tour l’invitation que dès le début de mon ministère de Pasteur de l’Église universelle j’ai voulu lancer au monde entier : “N’ayez pas peur!”.
« N’ayez pas peur des nouvelles technologies! Elles “font parties des merveilles” – “inter mirifica” – que Dieu a mis à notre disposition pour découvrir, utiliser, faire connaître la vérité, et aussi la vérité sur notre dignité et sur notre destin de fils de Dieu, héritiers de son Règne.
« N’ayez pas peur de l’opposition du monde! Jésus nous a assuré “J’ai vaincu le monde!” (Jn 16, 31)
« N’ayez pas peur non plus de votre faiblesse et de vos incapacités! Le divin Maître a dit: “Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde” (Mt. 28, 20). Communiquez le message d’espérance, de grâce et d’amour du Christ, en maintenant toujours vive, en ce monde qui passe, l’éternelle perspective du Ciel, perspective qu’aucun moyen de communication ne pourra jamais rejoindre directement : “Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment” (1 Cor. 2,9).
« À Marie, qui nous a donné le Verbe de la vie, de qui elle méditait dans son cœur les ineffables paroles, je confie le chemin de l’Église dans le monde d’aujourd’hui. Que la Sainte Vierge nous aide à communiquer par tous les moyens la beauté et la joie de la vie en Jésus Christ notre Sauveur ».

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ZENIT Staff

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