Audience générale, 10 décembre 2025 © Vatican Media

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Catéchèse : La Résurrection éclaire le mystère de notre mort

Le pape Léon XIV poursuit son cycle de catéchèse sur l’espérance du Jubilé 2025

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Lors de l’audience générale du 10 décembre 2025, sur la place Saint-Pierre, le pape Léon XIV a médité sur la mort et la résurrection du Christ, rappelant que seule la lumière de Pâques permet d’affronter ce mystère humain avec espérance et vérité.

 

Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ, notre espérance. IV. La résurrection du Christ et les défis du monde contemporain. 7. La Pâque de Jésus-Christ : la réponse définitive à la question de notre mort.

Chers frères et sœurs, bonjour ! Bienvenue à tous !

Audience générale, 10 décembre 2025 © Vatican Media

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Le mystère de la mort a toujours suscité de profondes interrogations chez les êtres humains. En effet, il semble être l’événement le plus naturel et en même temps le plus contre nature qui soit. Il est naturel, car tout être vivant sur terre meurt. Il est contre nature, car le désir de vie et d’éternité que nous ressentons tous pour nous-mêmes et pour les personnes que nous aimons nous fait voir la mort comme une condamnation, comme une « contradiction » .

De nombreux peuples anciens ont développé des rites et des coutumes liés au culte des morts, pour accompagner et se souvenir de ceux qui ont voyagé vers le mystère suprême. Aujourd’hui, cependant, nous observons une tendance différente. La mort semble être une sorte de tabou, un événement à tenir à distance, dont il faut parler à voix basse, pour ne pas troubler notre sensibilité et notre tranquillité. C’est souvent pour cette raison que nous évitons de nous rendre dans les cimetières, où ceux qui nous ont quittés reposent en attendant la résurrection.

Alors, qu’est-ce que la mort ? Est-elle vraiment le dernier mot sur nos vies ? Seuls les êtres humains se posent cette question, car eux seuls savent qu’ils doivent mourir. Mais cette conscience ne les sauve pas de la mort ; au contraire, dans un certain sens, elle les « accable » par rapport aux autres créatures vivantes. Les animaux souffrent, bien sûr, et ils se rendent compte que la mort est proche, mais ils ne savent pas que la mort fait partie de leur destin. Ils ne s’interrogent pas sur le sens, le but et l’issue de la vie.

Compte tenu de cet aspect, on pourrait alors penser que nous sommes des créatures paradoxales et malheureuses, non seulement parce que nous mourons, mais aussi parce que nous sommes certains que cet événement se produira, même si nous ne savons ni comment ni quand. Nous nous trouvons conscients et en même temps impuissants. C’est probablement là que trouvent leur origine les fréquentes répressions et fuites existentielles face à la question de la mort.

Saint Alphonse Marie de Liguori, dans son célèbre ouvrage Apparecchio alla morte (Préparation à la mort), réfléchit à la valeur pédagogique de la mort, soulignant qu’elle peut être un grand maître de vie. Savoir qu’elle existe, et surtout y réfléchir, nous apprend à choisir ce que nous voulons vraiment faire de notre existence. Prier, afin de comprendre ce qui est bénéfique en vue du royaume des cieux, et abandonner le superflu qui nous lie aux choses éphémères, est le secret pour vivre authentiquement, dans la conscience que notre passage sur terre nous prépare à l’éternité.

Pourtant, de nombreuses visions anthropologiques actuelles promettent l’immortalité immanente, théorisent le prolongement de la vie terrestre grâce à la technologie. C’est le scénario transhumaniste, qui fait son chemin dans l’horizon des défis de notre temps. La mort pourrait-elle vraiment être vaincue par la science ? Mais alors, la science elle-même pourrait-elle nous garantir qu’une vie sans mort est aussi une vie heureuse ?

L’événement de la résurrection du Christ nous révèle que la mort n’est pas opposée à la vie, mais qu’elle en est plutôt une partie constitutive, comme le passage à la vie éternelle. La Pâque de Jésus nous donne un avant-goût, en ce temps encore plein de souffrances et d’épreuves, de la plénitude de ce qui se passera après la mort.

L’évangéliste Luc semble saisir ce signe avant-coureur de lumière dans l’obscurité lorsqu’il écrit, à la fin de cet après-midi où les ténèbres avaient envahi le Calvaire : « C’était le jour de la Préparation, et le sabbat commençait » (Lc 23, 54). Cette lumière, qui anticipe le matin de Pâques, brille déjà dans l’obscurité du ciel, qui semble encore couvert et muet. Les lumières du sabbat, pour la première et unique fois, annoncent l’aube du jour après le sabbat : la lumière nouvelle de la Résurrection. Seul cet événement est capable d’éclairer pleinement le mystère de la mort. Dans cette lumière, et seulement dans celle-ci, ce que notre cœur désire et espère devient réalité : que la mort n’est pas la fin, mais le passage vers la pleine lumière, vers une éternité heureuse.

Le Ressuscité nous a précédés dans la grande épreuve de la mort, en sortant victorieux grâce à la puissance de l’Amour divin. Ainsi, il nous a préparé le lieu du repos éternel, la maison où nous sommes attendus ; il nous a donné la plénitude de la vie où il n’y a plus d’ombres ni de contradictions.

Grâce à Lui, qui est mort et ressuscité par amour, nous pouvons, avec saint François, appeler la mort notre « sœur ». L’attendre avec l’espérance certaine de la Résurrection nous préserve de la peur de disparaître pour toujours et nous prépare à la joie d’une vie sans fin.

 

Copyright © Dicastère pour la Communication – Libreria Editrice Vaticana

 

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Pape Léon XIV

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