Le pape Léon XIV a reconnu le martyre de 50 clercs et laïcs catholiques français tués par le régime nazi durant la seconde guerre mondiale. L’annonce a été faite à Rome vendredi 20 juin 2025 par le Dicastère pour les causes des saints.
Ils s’appelaient Raymond Cayré, René Giraudet, Gérard Martin Cendrier, Roger Vallée ou Jean Mestre… Le plus jeune avait 19 ans, le plus âgé 49. Venus de toute la France, ces hommes sont morts pour la majorité dans des camps de concentration allemands, entre 1944 et 1945. Ils ont donné leur vie au Christ jusqu’au martyre.
Parmi ces futurs bienheureux figurent 9 prêtres diocésains, 4 religieux franciscains, 1 jésuite, 3 séminaristes ainsi que des laïcs appartenant à des mouvements catholiques : 14 membres des scouts de France et 19 de la Jeunesse ouvrière chrétienne.
« Prêcher clandestinement l’Évangile »

P. René Giraudet célébrant la messe dans les bois de Berlin © Diocèse de Paris
Encouragés par le cardinal Emmanuel Suhard, alors archevêque de Paris, des prêtres et des religieux ont suivi les travailleurs français réquisitionnés par le Service du travail obligatoire (STO) sur le territoire allemand pour leur apporter un soutien moral et spirituel. Le cardinal avait alors eu l’idée de créer la « Mission Saint-Paul », une aumônerie pour « prêcher clandestinement l’Évangile » en différents lieux d’Allemagne.
Peu de temps après, les jeunes laïcs ont suivi le mouvement. Mais ils ont été arrêtés aussi pour « activités subversives contre le Troisième Reich », torturés et assassinés. Certains sont morts d’épuisement ou de maladie après leur incarcération.
« Ces jeunes sont morts par fidélité à la parole donnée » souligne Mgr Maurice de Germiny, évêque émérite de Blois et délégué de l’archevêque de Paris pour cette cause de béatification. « Ils sont morts en haine de leur foi. Les prêtres qui ont accompagné ces jeunes ont été marqués par leur fidélité à leur engagement et par l’amour qu’ils portaient au Seigneur et à leurs camarades. »