« Sensibiliser les pasteurs comme les laïcs au sens de la responsabilité qui découle du baptême et qui nous unit tous », tel est, explique le cardinal Kevin Farrell, l’objectif du Congrès organisé par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie dont il est le préfet.
Le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, est intervenu ce mardi 14 février 2023, lors de la conférence de presse de présentation du Congrès international pour les présidents et les référents des Commissions épiscopales pour les laïcs, intitulé « Pasteurs et fidèles laïcs appelés à cheminer ensemble ».
Organisé par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le Congrès se tiendra du 16 au 18 février, à Rome, dans la Nouvelle Salle du Synode de la Cité du Vatican. Le pape François s’adressera aux participants, et les écoutera, à la fin du congrès.
« Dans toutes les sphères de la vie de l’Eglise, a souligné le cardinal américain, il y aurait de grands fruits si chacun apportait son point de vue, ses dons spirituels, ses capacités professionnelles, sa disponibilité en temps, ses connaissances et ses expériences de vie ».
Intervention du cardinal Kevin Farrell
Je vous adresse à tous mes salutations cordiales et je vous remercie d’avoir tenu à participer à cette conférence de presse. Pour présenter le congrès qui aura lieu dans les prochains jours et qui est en préparation depuis longtemps, je pense qu’il est utile de s’arrêter surtout sur son origine et ses finalités.
Tout d’abord, l’origine. Ce congrès est le fruit de l’Assemblée plénière du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie qui s’est tenue en novembre 2019. A partir des réflexions et du dialogue de ces journées, a émergé clairement l’exigence d’approfondir et de souligner la responsabilité de tous les baptisés dans l’Eglise. Tous les membres du Peuple de Dieu, pasteurs et fidèles laïcs, partagent à part entière la responsabilité de la vie, la mission, le soin, la gestion et la croissance de ce Peuple que le Christ lui-même a suscité. Nous avons ressenti le besoin de dépasser la logique de la « délégation » que l’on peut exprimer en ces termes : si les pasteurs ont besoin d’un « service », ils « délèguent » quelques laïcs, parmi les plus fiables qu’ils connaissent et qui sont disponibles. Ainsi la participation des laïcs à la vie de l’Eglise demeure sporadique, fonctionnelle à quelque activité circonscrite et demandée « d’en-haut ». De même aussi, nous avons senti le besoin de dépasser la simple logique du « remplacement » ; dans cette optique, pour améliorer la situation dans l’Eglise, il suffirait simplement de « remplacer » les clercs par les laïcs, dans différents domaines, surtout dans des postes clés du gouvernement ou de l’activité pastorale, ce qui résoudrait tous les problèmes.
Tout cela nous a semblé réducteur. Au cours des journées de l’Assemblée plénière, il nous a semblé percevoir, au contraire, un appel renouvelé du Seigneur à « marcher ensemble », chacun selon la vocation qui lui est propre, sans attitudes de supériorité, en unissant les énergies, en partageant les finalités de la mission, en assumant la même responsabilité à l’égard du bien de la communauté chrétienne. D’où le titre du Congrès : « Pasteurs et fidèles laïcs appelés à marcher ensemble ».
Venons-en maintenant aux finalités du congrès. L’objectif est de sensibiliser les pasteurs comme les laïcs au sens de la responsabilité qui découle du baptême et qui nous unit tous. Dans le sentiment commun des pasteurs et des laïcs, il n’est pas encore devenu normal de travailler côte à côte, chacun selon ses charismes et ses capacités. Dans toutes les sphères de la vie de l’Eglise, il y aurait de grands fruits si chacun apportait son point de vue, ses dons spirituels, ses capacités professionnelles, sa disponibilité en temps, ses connaissances et ses expériences de vie. Dans la phase de discernement et de planification des activités pastorales et dans leur mise en œuvre, dans la catéchèse et dans la liturgie, dans les activités d’évangélisation et de première annonce, dans la pastorale de nos lieux de vie, dans les activités caritatives, dans les structures de gouvernement et dans l’administration, partout, pasteurs et laïcs devraient être ensemble et agir dans un esprit de communion et de collaboration.
Par conséquent, le thème central de ce congrès, à savoir la coresponsabilité entre pasteurs et fidèles laïcs dans la vie de l’Eglise, a émergé dès 2019, mais c’est seulement maintenant, après les perturbations dues à la pandémie, que sa mise en œuvre devient possible. De manière providentielle, le Chemin synodal qui a commencé entretemps, est venu renforcer notre intention, en situant notre congrès dans le contexte de l’Eglise universelle qui désire « marcher ensemble ».
La valorisation des fidèles laïcs et de tout ce qui peut aider à vivre plus profondément la dimension de l’Eglise comme Peuple de Dieu, tient beaucoup à cœur au Saint-Père.
C’est pour cette raison qu’il a exprimé le désir d’être présent à la fin du Congrès pour apporter sa parole et écouter, lui aussi, la voix des participants.
Nous espérons que cet événement ecclésial aura des effets concrets dans les Eglises particulières et apportera une contribution importante afin de vivre pleinement la coresponsabilité entre ministres ordonnés et fidèles laïques, en poursuivant la voie déjà indiquée de manière prophétique par le Concile Vatican II.
Je vous remercie.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat