Le pape François a remis les prix Ratzinger au théologien français Michel Fédou sj et au professeur de droit Joseph H. Horowitz Weiler ce jeudi matin 1er décembre 2022, au Palais apostolique du Vatican. « Ces prix, a dit le pape François, en plus de représenter une reconnaissance bien méritée, offrent… l’indication de lignes d’engagement, d’étude et de vie d’une grande importance. »
Le pape a salué les « contributions » du pape émérite Benoît XVI qui « offrent une base théologique solide pour le cheminement de l’Église ». Il a également rendu hommage à la théologie française soulignant que « sans l’apport de cette théologie française, la richesse, la profondeur et l’ampleur de la réflexion dont s’est nourrie le Concile Vatican II n’auraient pas été possibles ». « Il faut espérer qu’elle continuera à porter ses fruits pour sa mise en œuvre à long terme », a-t-il ajouté.
Évoquant le 60e anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II (11 octobre 1962 – 11 octobre 2022), le pape rappelle que le pape Benoît XVI y « a participé personnellement en tant qu’expert et a joué un rôle important dans la genèse de certains documents ». Ensuite, « il a été appelé à conduire la communauté ecclésiale dans sa mise en œuvre, tant aux côtés de saint Jean-Paul II qu’en tant que pasteur de l’Église universelle ». « Il nous a aidés à lire en profondeur les documents conciliaires, proposant une « herméneutique de la réforme et de la continuité ». » Le pape rappelle aussi qu’« encore très récemment », le pape Benoît « a voulu souligner comment le Concile exerce de manière durable sa fonction cruciale, puisqu’il nous a donné les orientations nécessaires pour reformuler la question centrale de la nature et de la mission de l’Église à notre époque ».
Parlant du prêtre jésuite Michel Fédou, le pape souligne que ce « maître de la théologie chrétienne » a consacré « sa vie » à l’étude des « œuvres des Pères des Églises d’Orient et d’Occident », mais que « son regard ne s’est pas refermé sur le passé ». « La connaissance de la tradition de la foi a nourri en lui une pensée vive » et lui a permis à « aborder » « également » « les questions d’actualité dans le domaine de l’œcuménisme et dans celui des relations avec les autres religions », souligne le pape.
En lui, poursuit le pape, « nous reconnaissons et rendons hommage à un digne héritier et continuateur de la grande tradition de la théologie française, qui a donné à l’Église des maîtres de la stature du père Henri de Lubac et des entreprises culturelles solides et courageuses telles que les Sources chrétiennes, dont la publication a commencé quatre-vingts ans maintenant ».
Parlant d’un autre lauréat, le professeur Weiler, le pape note que c’est « la première personnalité de la religion juive à recevoir le prix Ratzinger ». « Je suis vraiment heureux de cela », dit-il.
Évoquant l’importance du thème de la « réconciliation entre chrétiens et juifs » pour le pape Benoît et pour lui-même, le pape François souligne que « l’harmonie entre le pape émérite et le professeur Weiler concerne en particulier des sujets d’importance substantielle : la relation entre la foi et la raison juridique dans le monde contemporain; la crise du positivisme juridique et les conflits générés par l’extension sans limites des droits subjectifs; la juste compréhension de l’exercice de la liberté religieuse dans une culture qui tend à reléguer la religion à la sphère privée ».
« Le pape Benoît a toujours considéré ces thèmes comme centraux pour le dialogue de la foi avec la société contemporaine », souligne le pape.
