Conférence de presse du pape dans l’avion au retour de Bahreïn, le 6 novembre 2022 © Vatican Media

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Conférence de presse (2) : « exprimez-vous contre la guerre, luttez contre la guerre »

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« Nous sommes en guerre partout et nous ne comprenons pas cela »

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Le pape François a invité les journalistes à « lutter contre la guerre » lors de la conférence de presse dans l’avion à son retour de Bahreïn, le 6 novembre 2022 : « Vous qui êtes journalistes, soyez pacifistes, exprimez-vous contre la guerre, luttez contre la guerre, a-t-il dit. Je vous le demande comme un frère. »

En répondant à la question sur la guerre en cours en Ukraine, le pape a souhaité s’exprimer sur la guerre en général, soulignant qu’il s’agit de « trois guerres mondiales » « en un siècle » : « Celle de 1914-1918, celle de 1939-1945, et celle-ci! » « Celle-ci est une guerre mondiale, a-t-il souligné, car il est vrai que lorsque les empires, que ce soit d’un côté ou de l’autre, s’affaiblissent, ils ont besoin de faire une guerre pour se sentir forts, mais aussi pour vendre des armes! »

Le pape a redit encore une fois que « la plus grande calamité du monde, c’est l’industrie de l’armement ». « L’industrie de l’armement est terrible », a-t-il répété.

Le pape François a énuméré les régions du monde ravagées par la guerre : « Le Yémen: plus de dix ans de guerre. Les enfants du Yémen n’ont pas de nourriture. Les Rohingya, qui passent d’une rive à l’autre parce qu’ils ont été expulsés: toujours en guerre. La Birmanie, c’est terrible ce qu’il s’y passe. Maintenant, j’espère qu’aujourd’hui quelque chose va s’arrêter en Éthiopie, avec un traité (traité de paix signé entre les parties le 2 novembre dernier, ndlr). » « En Syrie, douze à treize ans de guerre, a-t-il ajouté, et personne ne sait s’il y a des prisonniers et ce qui se passe là-bas. Puis le Liban, on a parlé de cette tragédie. »

« Mais nous sommes en guerre partout et nous ne comprenons pas cela », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, nous sommes touchés de près, en Europe, par la guerre russo-ukrainienne. Mais elle est partout, depuis des années. »

Cimetières militaires : « J’ai pleuré, je n’ai pas honte de le dire »

En répondant en cette question, le pape s’est souvenu de ses visites aux cimetières ou les soldats de guerres étaient enterrés: « Quand je suis allé à Redipuglia (monument aux morts de la première guerre mondiale, en Italie, ndlr), en 2014, quand j’ai vu ça – et mon grand-père avait fait (la bataille de) Piave et m’avait raconté ce qui se passait là-bas, et ces tombes de ces petits jeunes… J’ai pleuré. J’ai pleuré, je n’ai pas honte de le dire. »

Le pape a pensé aux mères qui avaient reçu des messages sur la mort de leurs fils : « Je suis allé à Anzio et j’ai vu la tombe de ces garçons américains (qui sont morts) dans le débarquement d’Anzio. (Ils avaient) 19-20-22-23 ans, et j’ai pleuré, vraiment, c’est venu de mon cœur. Et j’ai pensé aux mères aux portes desquelles on a frappé: ‘Madame, une enveloppe pour vous’. Elle ouvre l’enveloppe:  ‘Madame, j’ai l’honneur de vous dire que vous avez un fils qui est un héros de la patrie… ‘. Les tragédies de la guerre. »

En évoquant les « commémorations » du débarquement en Normandie et une cérémonie à laquelle « les chefs de nombreux gouvernements » étaient présents, le pape a posé une question rhétorique : « C’était le début de la chute du nazisme, c’est vrai. Mais combien de garçons sont restés sur les plages de Normandie? On dit trente mille. Qui pense à ces garçons? La guerre sème tout cela. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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