« Réconciliation et paix », tel est le message du pape apporté par le cardinal Pietro Parolin au Soudan du Sud, la deuxième partie du voyage du secrétaire d’État en Afrique (1er-8 juillet 2022), indique Vatican News. Au cours de la rencontre avec le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit, le 5 juillet après-midi, le cardinal a expliqué que ce n’était pas deux idées, mais deux objectifs concrets à atteindre dans le pays.
À Djouba, capitale du Soudan du Sud, le card. Parolin a réaffirmé le désir du pape François de se rendre dans le pays dès que les conditions le permettront. « Je suis confiant dans la visite du pape », a déclaré le président Salva Kiir Mayardit.
Au cours de la demi-heure d’entretien, le secrétaire d’État a fait mention de la retraite organisée au Vatican en avril 2019, à laquelle ont participé le président Salva Kiir Mayardit et les vice-présidents Riek Machar et Rebecca Nyandeng De Mabio. À la fin de la retraite, le pape François – dans un geste sans précédent – s’est agenouillé pour leur baiser les pieds et implorer la paix pour le pays. « Aujourd’hui, a expliqué le cardinal Parolin, nous nous inscrivons dans cette lignée du pape, précisément pour réitérer cette invitation, cette exhortation, cette prière pour la paix. »
« La seule lutte à mener est celle pour la paix et pour le développement, a déclaré le cardinal. C’est une bataille à mener tous ensemble. Paix et développement sont liées : sans paix, il n’y a pas de développement. Et l’absence de paix est source d’instabilité et d’insatisfaction. »
Le secrétaire d’État a en effet réaffirmé les progrès accomplis par le gouvernement sud-soudanais, mais il a surtout insisté sur ce qui reste à accomplir pour garantir une stabilité dans le pays, qui a lancé son Revitalised Peace Agreement, un accord de paix arrivant à échéance en février 2023.
Promouvoir l’unité nationale, stabiliser le pays, introduire la réforme de la Constitution, et encourager le mouvement d’unité, « nécessaire pour le développement du Soudan du Sud », telles sont les voies à mener par le gouvernement en vue des élections générales de l’année prochaine, selon le cardinal Parolin.
Aux médias du Vatican, qui l’accompagnent dans son voyage, le card. Parolin a dit qu’il espère pouvoir aider à établir une paix durable, afin qu’« il y ait la capacité de se réconcilier et des accords pour refermer cette page douloureuse » de l’histoire du Soudan du Sud.
Pour sa part, le président Salva Kiir s’est souvenu de deux journées passées au Vatican en 2019 : « Nous sommes rentrés de Rome et nous n’avons plus combattu », a-t-il assuré. « J’ai dit non à de nouvelles guerres. Les gens n’ont peut-être pas vu de développements, mais ils ont entendu le silence des armes. »
Combattant depuis son enfance, le président sud-soudanais a dit au cardinal Parolin: « Ne permettons à personne de commencer une guerre. Je ne veux plus me battre, maintenant nous voulons la paix dans le pays. » Il a promis que tout sera fait pour prévenir les nouvelles violences. Nous devons « tout faire avec l’aide de Dieu », a répliqué le card. Parolin.
Après l’entretien avec le président du Soudan du Sud, le secrétaire d’État du Vatican a rencontré le premier vice-président Riek Machar qui lui aussi a mentionné la rencontre avec le pape François de 2019. L’arrivée du pape au Soudan du Sud, a-t-il ajouté, aurait donné une impulsion aux différents processus en cours.
