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Élection: la France a « besoin de projet collectif », par Mgr de Moulins Beaufort

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Défendre « la signification profonde de la vie humaine »

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Mgr Éric de Moulins Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, affirme que le pays a « besoin de projet collectif », car les résultats de l’élection présidentielle du dimanche dernier démontrent « la rupture » « notable » « entre les deux France ». « Ce qui apparaît sensible, a-t-il dit, est le besoin de projet collectif et la difficulté de trouver un projet collectif qui réussisse à rassembler véritablement en transcendant les classes sociales, les appartenances religieuses. Et c’est là que le politique aujourd’hui se trouve à quia. »

L’évêque donne son analyse de l’élection et revient sur les principaux défis qui attendent le président réélu Emmanuel Macron dans une interview accordée à Vatican News du lundi 25 avril 2022.

L’élection, explique Mgr de Moulins Beaufort, « manifeste de plus en plus une sorte de rupture en France, qui est géographique, mais qui est peut-être aussi, entre ceux d’en haut et ceux d’en bas ». « C’est inquiétant pour l’avenir de notre pays », affirme-t-il.

En ce qui concerne le résultat, « une majorité de Français n’a pas voulu entrer dans l’aventure qu’aurait représentée l’élection de Marine Le Pen et a sans doute refusé un certain nombre de mesures qu’elle prévoyait », note l’évêque.

Selon lui, il est difficile de comprendre à quoi ressemble le vote des catholiques : « On ne sait jamais qui répond à la question: je suis catholique et je vote, et comment je vote. Il faudrait donc beaucoup plus de finesse. » Il serait important de « regarder aussi du côté des autres religions, estime-t-il : nous parlons toujours du vote des catholiques, mais il serait intéressant aussi de regarder celui des autres religions et des personnes sans religion, en essayant d’analyser ça plus précisément ».

Répondant à une question sur la pauvreté grandissante en France, l’évêque note « qu’on aperçoit et l’on voit aujourd’hui les limites du modèle de développement qui nous a accompagnés depuis la Seconde Guerre mondiale » : « On le voit en termes de répartition des richesses, on le voit en termes de crise écologique, on le voit en termes de crise sociale et de rupture dans notre pays. » Il souligne que « de toute évidence, nous touchons les termes d’un système, mais nous peinons à en imaginer un autre ».

Réfléchissant sur le projet européen dans le contexte actuel, Mgr de Moulins Beaufort souligne que l’Union européenne « a à se réinventer et à être convaincante pour les citoyens, notamment pour ceux qui se sentent, à tort ou à raison, exclus des bienfaits de la mondialisation ». L’Union européenne est « une grande réalisation, mais l’on voit bien aussi qu’elle fait partie des sujets qui inquiètent nos contemporains…, qui ne les convainc pas complètement ». Cependant, l’Europe, « en tant que facteur de paix, facteur d’union entre les nations, est une belle et bonne chose à préserver », note l’évêque.

Mgr de Moulins Beaufort s’arrête sur la position du président Macron concernant certains thèmes de bioéthique, comme la GPA et la fin de vie. Il souligne que le « rôle » de l’Église est « de défendre la signification profonde de l’acte d’engendrement et la signification profonde de la vie humaine vécue jusqu’au bout dans la confiance et l’abandon ». « C’est la Croix, et en même temps la gloire de l’Église, dans les temps qui viennent de porter haut et fort l’idée que la vie humaine est belle, est forte et mérite d’être vécue, et que même la souffrance en fait partie », affirme l’évêque.

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Hélène Ginabat

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