Mgr Francesco Follo au Vatican © Mgr Follo

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« Une nouvelle surprenante, encore », par Mgr Francesco Follo

A Pâques, chercher

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Ne cherchons pas le Christ parmi les grands, ils sont dans les tombeaux.

Ne le cherchons pas parmi les maîtres, ils sont dans les bibliothèques.

Il est vivant, cherchons-le parmi les vivants, car il est ressuscité.

 

Une nouvelle surprenante, encore

par

Mgr Francesco Follo

 

Les chroniques dramatiques de ces jours-ci apportent souvent, trop souvent, de mauvaises nouvelles et de mort  qui malheureusement surprennent de moins en moins.

Aujourd’hui, jour de Pâques, une bonne et vitale information nous est à nouveau offerte : c’est une nouvelle surprenante : c’est le récit d’une défaite (un homme mort sur la croix entre deux brigands) termine par le récit d’une victoire, relatant un tombeau vide et un Crucifix qui est revenu à la vie. C’est l’histoire d’un tombeau qui, s’il était plein, serait le signe de la défaite de l’homme et de Dieu. Le sépulcre vide est le premier signe de la victoire de Dieu et de l’homme. Le tombeau est vide et 20 siècles plus tard on le commémore encore. Le tombeau est vide et le Christ ressuscité et il se fait rencontre.

L’ami qui appelle l’amie par son nom : « Marie », essuie les larmes et mange avec ses Apôtres qui étaient retournés à leur vie antérieure. Ils pensaient que leur aventure humaine avec Jésus était terminée. Au contraire, cette histoire du Christ avec eux et avec l’humanité continue.

C’est une histoire vraiment surprenante, dans laquelle on voit que Dieu veut que nous soyons à lui, malgré notre résistance due au fait que le Christ est souvent considéré par les hommes comme un rival.

Certains croyants pensent à un Dieu comme l’Être suprême, le Seigneur du temps et de l’histoire, c’est-à-dire comme une entité et une loi qui s’impose de l’extérieur à l’individu. Aucun détail de la vie humaine ne lui échappe. L’être humain a ses propres désirs;  il désire le plaisir, le pouvoir, l’argent, les choses des autres. Dans cette situation, Dieu leur apparaît comme celui qui leur barre la route avec ses « Tu dois », « Tu ne dois pas ». Au lieu d’une volonté d’amour qui ne veut que le bonheur de l’homme, la volonté de Dieu leur apparaît comme une volonté ennemie.

A l’origine de tout il y a l’idée d’un Dieu « rival » de l’homme que le serpent a instillé dans le coeur d’Adam et Eve et que certains penseurs modernes ont pris de maintenir en vie, affirmant que « là où naît Dieu, l’homme meurt » (Sartre).

Certes, la miséricorde de Dieu n’a jamais été ignorée dans le christianisme, mais seule la tâche de modérer les rigueurs inaliénables de la justice lui a été confiée. La miséricorde était l’exception, pas la règle.

Le Christ ressuscité est un Dieu qui, de temps en temps, se fait pour nous :

– créateur, accomplissant le miracle de nous tirer du gouffre obscur du néant :

– libérateur de l’esclavage « égyptien », toujours d’actualité, de la culpabilité, de l’erreur, de l’ignorance ;

– allié, lié à nous par un pacte éternel ;

– sauveur, en vertu du sacrifice du Christ qui se conforme douloureusement à la volonté du Père jusqu’à accepter librement la mort sur la croix ;

– renouvellement de tout, car avec la résurrection du Seigneur Jésus tout, chaque cœur, chaque attente, chaque perspective est renouvelé et transfiguré.

 

Le sépulcre scellé le vendredi soir était le signe de la défaite de l’homme et de la défaite de Dieu : de l’homme, que la mort saisit et détruit sans rémission ; et de Dieu, qui dans la tragédie du Golgotha ​​nous apparaît vaincu, obscurci, évincé, vaincu par le mal. Le tombeau découvert et vide, qui à l’aube du troisième jour est offert aux femmes effrayées, est le signe de la victoire de Dieu, qui d’ici commence l’œuvre de la restauration de l’univers, et en même temps de la victoire de l’homme .

L’homme Jésus-Christ, Fils de Dieu et notre frère, revient aujourd’hui vivant parmi les siens, nous rassurant que l’abîme de la mort n’est pas le dernier acte du drame humain : au-delà de toute douleur, au-delà de tout événement, au-delà du brouillard des doutes, des confusions, d’espoirs brisés, au-delà de la mort, un destin de résurrection, de gloire, de vie sans fin nous attend.

Ne cherchons pas le Christ parmi les soi-disant grands de l’histoire : les grands de l’histoire sont tous enfermés dans leurs tombes poussiéreuses. Ne le cherchons pas parmi les soi-disant justiciers ou parmi les célèbres maîtres humains : ils n’ont pas eu un sort différent de celui des autres. Seul Jésus est vraiment vivant, et pour cette raison même, il est le commencement de la vie pour nous et pour le monde. Le baptême nous a greffés sur lui et nous a fait participer à sa résurrection. Précisément parce qu’il est vivant, le seul vrai renouveau des hommes et de leurs conditions d’existence peut partir du Christ. En lui nous sommes devenus des hommes nouveaux, de lui nous recevons la mission, la possibilité concrète, l’énergie de tout renouveler.

Le souhait d’une joyeuse Pâques et le souhait d’une nouveauté de vie réelle et substantielle, qui conquiere d’abord nos cœurs et, puis, avec des cœurs renouvelés, se mette en marche pour conquérir la terre en paix. En bref, Pâques est la surprenante nouvelle que seul Dieu existe et est vivant, mais qu’il peut être rencontré et fait fleurir la vie, car il est le Dieu de la fleur vivante et non des mortes pensées.

D’une manière particulière j’adresse ces vœux aux Vierges consacrées, les invitant à imiter l’amour de Marie-Madeleine pour être comme elle un parfum épars et « gaspillé » pour le Christ. Avant Pâques, elle embrassa virginalement les pieds du Christ et fut la première à voir ses pieds le matin de Pâques, car son cœur n’avait cessé de chercher le Maître. L’espoir est donc que le Christ donnera à chacun de vous le cœur de Marie-Madeleine. Elle est une image (icône) de votre vocation : celle d’être un parfum répandu pour le Christ. Se consacrer virginalement au Christ, ce n’est pas perdre sa vie. C’est le gagner en accomplissant la plus belle œuvre : celle d’aimer le Christ et de faire connaître son amour au monde entier.

 

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Mgr Francesco Follo

Mgr Francesco Follo est ordonné prêtre le 28 juin 1970 puis nommé vicaire de San Marco Evangelista à Casirate d’Adda de 1970 à 1976. Il obtient un doctorat en Philosophie à l’Université pontificale grégorienne en 1984. De 1976 à 1984, il travaille comme journaliste au magazine Letture du Centre San Fedele de la Compagnie de Jésus (jésuites) à Milan. Il devient membre de l’Ordre des journalistes en 1978. En 1982, il occupera le poste de directeur-adjoint de l’hebdomadaire La Vita Cattolica. De 1978 à 1983, il est professeur d’Anthropologie culturelle et de Philosophie à l’Université catholique du Sacré Cœur et à l’Institut Supérieur des Assistant Educateurs à Milan. Entre 1984 à 2002, il travaille au sein de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, au Vatican. Pendant cette période il sera professeur d’Histoire de la Philosophie grecque à l’Université pontificale Regina Apostolorum à Rome (1988-1989). En 2002, Mgr Francesco Follo est nommé Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO et de l’Union Latine et Délégué auprès de l’ICOMOS (Conseil international des Monuments et des Sites). Depuis 2004, Mgr Francesco Follo est également membre du Comité scientifique du magazine Oasis (magazine spécialisé dans le dialogue interculturel et interreligieux). Mgr Francesco Follo est Prélat d’Honneur de Sa Sainteté depuis le 27 mai 2000.

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