Angélus du 6 mars 2022 © Vatican Media

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« Non! » au « sommeil de la conscience! » (traduction complète)

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« Pas de compromis avec le mal! »

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« Pas de compromis avec le mal! » répète le pape François dans un tweet poste sur son compte @Pontifex_fr, qui reprends son commentaire de l’Evangile, avant l’angélus de ce dimanche 6 mars 2022, premier dimanche de carême, Place Saint-Pierre.

Le pape débusque la tentation d’une conscience endormie: « Pas de compromis avec le mal! » Il ne faut pas tomber dans ce sommeil de la conscience qui nous fait dire: « Après tout, ce n’est pas si grave, tout le monde fait ainsi ». Regardons Jésus qui oppose au diable la #ParoledeDieu et vainc la tentation. »

Le pape débusque une autre tentation, subreptice, car sous l’apparence du bien: « Il faut être vigilant, ne pas avoir peur – cela arrive à tout le monde – et être vigilant, car ils se présentent souvent sous l’apparence du bien. En fait, le diable, qui est rusé, utilise toujours la tromperie. Il voulait faire croire à Jésus que ses propositions étaient utiles pour prouver qu’il était vraiment le Fils de Dieu. »

Le pape a décrit le carême comme un temps de « désert » où les chrétien lutte « pour la liberté ».

Voici notre traduction, rapide, de travail, des paroles prononcées par le pape en italien.
AB

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui, le premier dimanche de Carême, nous emmène au désert, où Jésus est conduit par l’Esprit Saint, pendant quarante jours, pour être tenté par le diable (cf. Lc 4, 1-13).

Jésus aussi a été tenté par le diable, et il nous accompagne, chacun de nous, dans nos tentations.

Le désert symbolise la lutte contre les séductions du mal, pour apprendre à choisir la vraie liberté. En effet, Jésus vit l’expérience du désert juste avant de commencer sa mission publique. Et c’est précisément à travers cette lutte spirituelle qu’il affirme de manière décisive quel genre de Messie il entend être. Pas un Messie comme ceci, mais comme cela : je dirais que c’est précisément la déclaration de l’identité messianique de Jésus, de la voie messianique de Jésus : « Je suis le Messie, mais sur cette voie-là ». Alors regardons de près les tentations contre lesquelles il se bat.

Le diable s’adresse à lui deux fois en disant : « Si tu es le Fils de Dieu… » (vv. 3.9). En d’autres termes, il lui propose d’exploiter sa position : d’abord pour satisfaire les besoins matériels qu’il ressent (cf. v. 3) – la faim – ; puis pour augmenter son pouvoir (cf. vv. 6-7); enfin, pour obtenir de Dieu un signe prodigieux (cf. vv. 9-11). Trois tentations.

C’est comme s’il disait : « Si tu es le Fils de Dieu, profite-en ! ». Combien de fois cela nous arrive à nous : « Mais si tu as cette position, profites-en ! Ne laisse pas passer l’occasion, l’occasion », c’est-à-dire: « pense à ton profit ». C’est une proposition séduisante, mais elle te conduit à l’esclavage du cœur : elle fait devenir obnubilés par le désir d’avoir, elle réduit tout à la possession des choses, du pouvoir, de la renommée. Voilà le noyau des tentations : « le poison des passions » dans lequel le mal s’enracine. Regardons en nous-mêmes et nous constaterons que nos tentations ont toujours ce schéma, toujours cette façon d’agir.

Mais Jésus s’oppose victorieusement aux attraits du mal. Comment fait-il? En répondant aux tentations par la Parole de Dieu, qui dit de ne pas  « profiter », de ne pas utiliser Dieu, les autres et les choses pour soi-même, de ne pas exploiter sa position pour acquérir des privilèges. Parce que le bonheur et la liberté véritables ne résident pas dans le fait de posséder, mais de partager ; non pas dans le fait de profiter des autres, mais de les aimer ; pas dans l’obsession du pouvoir, mais dans la joie du service.

Frères et sœurs, ces tentations nous accompagnent aussi sur le chemin de la vie. Il faut être vigilant, ne pas avoir peur – cela arrive à tout le monde – et être vigilant, parce qu’elles se présentent souvent sous l’apparence du bien. En effet, le diable, qui est rusé, utilise toujours la tromperie. Il a voulu faire croire à Jésus que ses propositions étaient utiles pour démontrer qu’il était vraiment le Fils de Dieu.

Et je voudrais souligner une chose. Jésus ne dialogue pas avec le diable : Jésus n’a jamais dialogué avec le diable. Ou bien il l’a chassé, quand il guérissait des possédés, ou, dans le cas présent, parce qu’il doit répondre, il le fait par la Parole de Dieu, jamais par sa parole. Frères et sœurs, n’entrez jamais en dialogue avec le diable : il est plus malin que nous. Jamais! S’accrocher à la Parole de Dieu comme Jésus et tout au plus répondre toujours par la Parole de Dieu. Et sur cette voie, nous ne nous tromperons pas.

Le diable fait ainsi avec nous : il arrive souvent « avec des yeux doux », « avec un visage angélique » ; il sait même se déguiser avec des motifs sacrés, apparemment religieux ! Si nous cédons à ses flatteries, on finit par justifier notre fausseté en la masquant avec de bonnes intentions. Par exemple, combien de fois n’avons-nous pas entendu ceci : « J’ai fait des affaires bizarres, mais j’ai aidé les pauvres » ; « j’ai profité de mon rôle – en tant qu’homme politique, en tant que dirigeant, en tant que prêtre, en tant qu’évêque – mais aussi pour une bonne fin »; « j’ai cédé à mes instincts, mais au fond je n’ai fait de mal à personne »: ces justifications, et ainsi de suite, l’une après l’autre. S’il vous plaît : avec le mal, pas de compromis ! Avec le diable, pas de dialogue ! Avec la tentation il ne faut pas dialoguer, il ne faut pas tomber dans ce sommeil de la conscience qui nous fait dire : « Mais au fond, ce n’est pas grave, tout le monde fait ça » ! Regardons Jésus, qui ne cherche pas des accommodements, ne conclut pas d’accords avec le mal. Au diable, il oppose la Parole de Dieu, qui est plus forte que le diable, et ainsi, il vainc les tentations.

Que ce temps de Carême soit aussi pour nous un temps de désert. Prenons des espaces de silence et de prière – un petit peu,  cela nous fera du bien – ; dans ces espaces, arrêtons-nous et regardons ce qui s’agite dans notre cœur, notre vérité intérieure, celle dont nous savons qu’elle ne peut pas trouver de justification. Faisons la clarté à l’intérieur, en nous mettant devant la Parole de Dieu dans la prière, afin qu’une lutte bénéfique contre le mal qui nous rend esclaves, une lutte pour la liberté, ait lieu en nous.

Demandons à la Sainte Vierge de nous accompagner dans le désert du Carême et de nous aider sur notre chemin de conversion.

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

 

 

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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