Thérèse d'Avila, peintre anonyme (1630), @ DP

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Avila: nouvelle année sainte thérésienne, d’un an et demi

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Anniversaire de la canonisation de sainte Thérèse

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Le pape François a accordé une Année sainte au diocèse d’Avila (Espagne) pour le IVe centenaire de la canonisation de sainte Thérèse de Jésus ocd, docteur de l’Eglise, pendant un an et demi, du 12 mars 2022 au 15 octobre 2023.

Sainte Thérèse d’Avila a été canonisée par le pape Grégoire XV, à Rome, le 12 mars 1622, en même temps qu’Ignace de Loyola, François Xavier et Philippe de Neri.

L’Année sainte, demandée par l’évêque, Mgr Gil Tamayo, sera ouverte le dimanche 13 mars dans l’église du couvent de sainte Thérèse de Jésus.

Un décret pénitentiaire apostolique a confirmé que l’église de la sainte sera l’église du jubilé où l’indulgence plénière pourra être obtenue aux les conditions habituelles prévues par l’Eglise, notamment de confession et de communion sacramentelles et de prière aux intentions du pape.

Pour l’évêque d’Avila, cette Année aidera le diocèse et les pèlerins à « continuer à s’approcher encore plus de la grandeur spirituelle de sainte Thérèse de Jésus, figure de référence pour tout chrétien qui nous invite à garder à l’esprit l’exigence du Christ : soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».

Anniversaire de la naissance de sainte Thérèse

Le pape François a mis en valeur la spiritualité de Thérèse d’Avila dans en 2014 un message à celui qui était alors évêque d’Avila, Mgr Jesus Garcia Burillo, le 15 octobre, pour l’ouverture d’une autre Année jubilaire thérésienne (28 mars 1515 – 28 mars 2015), à l’occasion du cinquième centenaire de la naissance de Thérèse de Jésus (1515-2015).

L’enseignement et la vie de Thérèse d’Avila indiquent aujourd’hui au chrétien quatre chemins, a fait observer le pape François : le chemin de la joie, de la prière, de la fraternité et de son époque.

A propos du chemin de la joie, le pape explique que «  la joie de sainte Thérèse n’est ni égoïste ni une autoréférence » : « Comme celle du Ciel, elle consiste à « se réjouir que tous se réjouissent » (Chemin 30,5), en se mettant au service des autres avec un amour désintéressé. Comme à l’un de ses monastères en difficulté, la sainte nous dit aussi aujourd’hui, spécialement aux jeunes : « Ne cessez pas d’être joyeux ! » (Lettre 284,4). L’Evangile n’est pas un sac de plomb que l’on traîne pesamment, mais une source de joie qui remplit le cœur de Dieu et pousse à servir ses frères ! »

Le pape souligne la dynamique déclenchée par un tel chemin : « Il est temps de marcher ! » (Anne de Saint-Barthélemy, Dernières actions de la vie de sainte Thérèse). Ces paroles de sainte Thérèse d’Avila, au moment de sa mort, sont la synthèse de sa vie et elles deviennent pour nous, spécialement pour la famille carmélitaine, ses compatriotes d’Avila, et tous les Espagnols, un précieux héritage à conserver et à enrichir. »

Anniversaire du « doctorat »

Le pape François a rendu un nouvel hommage à sainte Thérèse d’Avila à « son courage, son intelligence, sa ténacité » et à sa « maternité spirituelle »,  plus récemment, à l’occasion d’un congrès organisé à Avila (Espagne) du lundi 12 au jeudi 15 avril 2021, sous le titre: « Une femme exceptionnelle. Les 50 ans du doctorat de sainte Thérèse de Jésus d’Avila ».

Rappelons que le 27 septembre 1970, S. Paul VI a fait de sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) la première femme à recevoir le titre de docteur de l’Église, puis ce furent sainte Catherine de Sienne, le 4 octobre 1970, sainte Thérèse de Lisieux en 1997 (S. Jean-Paul II) et sainte Hildegarde de Bingen en 2012 (Benoît XVI).

Le pape François a en effet adressé pour ce congrès un message en espagnol, à l’évêque d’Avila, Mgr José Maria Gil Tamayo, reçu au Vatican avec une délégation le 17 décembre 2020.

Et le pape argentin ne manque pas les occasions de rendre hommage de différentes façons à la réformatrice du carmel comme dans ce tweet eu 15 octobre 2020, pour sa fête: « Avec Dieu, rien ne peut nous troubler ou nous effrayer, car Dieu seul suffit. »

Dans ce nouveau message, le pape salue « son courage, son intelligence, sa ténacité » et sa « maternité spirituelle »: « La sainte d’Avila continue à nous parler aujourd’hui à travers ses écrits et son message, pour qu’en le connaissant et en le contemplant nous nous laissions séduire par la beauté de la parole et par la vérité du contenu. »

Le pape invite à se nourrir de ses écrits « tous ceux qui désirent progresser dans un chemin de purification de toute mondanité, et qui conduit aux fiançailles avec Dieu, aux lieux élevés du château intérieur ».

La prière a fait d’elle une « femme exceptionnelle »

Comme souvent, le pape insiste sur la mémoire spirituelle: il est  « beau de se rappeler que toutes les grâces reçues l’ont conduite au ciel, et qu’elle a su amener le ciel sur la terre, en faisant de sa vie une demeure de Dieu, dans laquelle tout le monde avait sa place ».

Et justement, Thérèse d’Avila invite à « rentrer en nous-mêmes » pour comprendre que « Dieu seul suffit », fait encore observer le pape.

Un autre élément d’affinité entre le pape François et sainte Thérèse d’Avila, c’est leur familiarité spirituelle avec saint Joseph qui représentait pour elle « un maître, un avocat et un intercesseur ».

Et si le pape François confie ses intentions de prière à S. Joseph en les plaçant sous une statuette le représentant endormi, Thérèse d’Avila, elle, effectuait ses « fondations » en portant aussi une effigie du saint:  « Les saints nous donnent toujours un coup de main, et nous soutiennent par la confiance placée en leur intercession », rappelle le pape.

Dans son message que nous avons traduit ici intégralement, le pape insiste sur le fait que c’est par la prière qu’elle est devenue une « femme exceptionnelle »: « L’audace, la créativité et l’excellence de sainte Thérèse comme réformatrice sont le fruit de la présence intérieure du Seigneur. »

Le pape François a aussi adressé un message vidéo aux participants, le 15 avril 2021. Il a parlé de la sainteté comme « la vocation de tous les croyants », totalement différente pour chacun: « La sainteté ne se copie pas, car même cela pourrait nous éloigner du chemin unique et différent qu’a le Seigneur pour chacun de nous. Ce qui est important c’est que chaque croyant discerne son propre chemin, chacun de nous a son chemin de sainteté, de rencontre avec le Seigneur. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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