"Bartimée, comme chacun de nous, a besoin d’être aimé et il a la chance d’entendre Jésus lui poser une question pleine d’amour: Jésus ne lui dit pas «  que veux-tu faire? » mais «  que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Cette question, qui part du cœur, manifeste la compassion du Christ", explique Mgr Francesco Follo dans ce commentaire des lectures de la messe de dimanche prochain, 24 octobre 2021. L'Observateur permanent du Saint-Siège à l'UNESCO à Paris invite "à faire comme l'aveugle Bartimée qui demande au Christ non seulement quelque chose, mais aussi la miséricorde de Dieu sur sa vie". Comme lecture patristique, Mgr Follo propose une page de saint Clément d’Alexandrie (150 -215). AB

Le Christ est la Lumière

Prémisse Pour aider à comprendre l'Évangile d'aujourd'hui qui relate le miracle du Christ rendant la vue à l'aveugle Bartimée, je pense que quelques lignes d'introduction sont utiles. « Voir » signifie venir à la lumière : c'est naître. C'est le dernier miracle que Jésus a accompli avant sa passion et sa mort sur la croix. C'est l'aboutissement de son œuvre : ouvrir nos yeux pour nous permettre de voir sa gloire sur la croix et le suivre sur son chemin de vie. Contrairement à Jacques et Jean qui avaient demandé à s'asseoir à droite et à gauche du Rédempteur, l'aveugle sait qu’il ne voit pas et sait quoi demander : voir, venir à la lumière et entrer dans la pleine vie apportée par le Fils de Dieu. Demandons au Seigneur de guérir les yeux de notre cœur, de le voir et de L’accueillir dans notre vie, Lui qui se soucie de notre vie en nous faisant naître dans la sienne. Dans le message biblique, la lumière est l'image la plus immédiate de Dieu : Il est tout entier Luminosité, Vie, Vérité, Lumière, dans la résurrection qui vient après la mort dramatique sur la Croix, dont la douleur est infiniment plus grande que celle de l'accouchement humain. Ce que le texte de la Genèse décrit comme le commencement de toutes choses, dans l’évangile se déroule d'une manière plus sublime. Dans cette nouvelle création, Dieu dit encore : « Que la lumière soit ! ». La résurrection de Jésus est une éruption de lumière. La mort est finie, le sépulcre grand ouvert. Le Ressuscité lui-même est Lumière, la Lumière du monde. Avec la résurrection, le jour de Dieu entre dans les nuits de l'histoire. A partir de la résurrection, la lumière de Dieu se répand dans le monde et dans l'histoire. C'est le jour. Seule cette Lumière - Jésus-Christ - est la vraie Lumière, plus que le phénomène physique de la lumière. Il est la pure Lumière : Dieu lui-même, qui fait naître une nouvelle création au milieu de l'ancienne, transforme le chaos en cosmos. Le Christ est la grande Lumière d'où vient toute vie. Il est le jour de Dieu qui maintenant, à mesure qu'il grandit, se répand sur toute la terre. En vivant avec lui et pour lui, nous pouvons vivre à la lumière de la vie. 1) Cœur et yeux ouverts à la lumière Pour révéler que Jésus est la lumière, l’évangile de ce dimanche nous parle du Messie qui guérit un aveugle. Le Christ éclaire toute les obscurités de la vie et permet à l’aveugle guéri, mais à nous tous aussi, de vivre en «  fils de la lumière », de voir la lumière de la Vérité. Quelles ont été (et elles le sont encore aujourd’hui) les conditions pour que ce miracle ait lieu? La prière (« Jésus, prends pitié de moi » – Mc 10, 47) et la foi (« Va, ta foi t’a sauvé » – Mc10, 52), sont toutes deux expression de liberté. Liberté de l’aveugle qui «  sent » la présence du sauveur et comprend intuitivement qu’il lui convient d’adhérer à la vérité de l’amour du Christ ;  Liberté de Jésus  qui donne « libre cours » à son émotion. L’aveugle lui crie d’avoir pitié de lui, Jésus interrompt sa marche et accompli le miracle qui lui est imploré. Lisons cette scène de l’évangile avec les yeux du cœur. Bartimée est un homme pauvre et aveugle, il est accroupi au bord de la route, honteux de devoir mendier pour vivre. Il est assis, arrêté comme tous ceux que les vagues de la vie font céder. Mais voilà qu’un beau jour, soudainement, dans le village où il mendie, passe Jésus, qui est la charité incarnée. L’aveugle entend les bruits qui entourent le messie, sent une présence purificatrice et comprend qu’il pourra reprendre le chemin de la vie, dans la lumière. Il se met alors à courir vers Jésus (littéralement il fait un bond) et le supplie en criant: «  Prends pitié de moi! » (D’où l’invocation « Seigneur pitié » – « Kyrie eleison » de la messe). Des gens le rabrouent et lui disent de se calmer, mais il crie encore plus fort, le supplie encore plus: « Fils de David, prends pitié de moi ! ». Bartimée ne demande pas quelque chose, il demande à Dieu d’avoir pitié de sa vie. Empressons-nous, nous aussi, d’aller vers le Christ, et que chacun de nous, comme l’aveugle, implore: «  Ai pitié de moi, fils de David, et ouvre-moi  les yeux de l’âme, afin que je vois la lumière du monde que tu es, Dieu, et que je devienne moi aussi fils du jour divin (cf. Jn 12,36). Envoie le Consolateur, ô clément, sur moi aussi, afin qu’il m’enseigne lui-même (cf. Jn 14,26) ce qui te concerne et ce qui est tien, ô Dieu de l’univers. Reste, comme tu l’as dit, en moi aussi, afin que je devienne à mon tour digne de rester en toi (cf. Jn 15,4). » (Siméon le Nouveau Théologien – Ethique – né en l 949 –mort en 1022). Empressons-nous d’aller vers Jésus et nous obtiendrons la vue du cœur et de l’esprit. Approchons-nous et après avoir obtenu du Christ la vue, nous serons également irradiés par l’éclat de sa lumière. Plus nous nous approcherons du messie, en nous exposant de plus en plus à l’éclat de sa lumière, plus sa luminosité sera magnifique et resplendira, comme Dieu le révèle dans la bouche du prophète: revenez à moi et je reviendrai à vous, dit le Seigneur (Zac 1, 3); et il dit encore : je suis Dieu de près et non Dieu de loin (Jér. 23, 23). Mais ce n’est pas que nous allions tous vers Lui de la même manière, chacun y va selon ses propres capacités et possibilités (cf. Mt 25, 15). L’important est d’aller vers Lui en faisant notre possible. Ça lui suffit pour nous sauver. Faisons nôtre la prière du Psaume: « Fais-nous revenir, que ton visage s’éclaire et nous errons sauvés » (Ps 79,20). L’important est d’être sur le bord de la route quand Jésus, le nazaréen, passe. Ce chemin est le chemin de l’amour qui conduit à Jérusalem, où se consommera la Pâque de la passion et de la résurrection, à laquelle le Rédempteur va à l’encontre pour nous. C’est le chemin de son retour à la maison du Père, de son exode qui est aussi le nôtre: le seul et unique chemin de réconciliation qui conduit au Ciel, «  terre » de justice et d’amour, de paix et de lumière. Dieu est lumière et créateur de la lumière. Nous, êtres humains, nous sommes les fils de la lumière, faits pour voir la lumière, mais que nous ne voyons pas car aveuglés par le péché et notre manque de foi. Si nous sommes réalistes il ne nous reste plus qu’à mendier et alors, le Seigneur Jésus, qui mendie notre foi et notre amour, nous guérit et nous fait participer au Royaume des cieux. En effet, « le royaume de Dieu n’est pas une question de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. Celui qui sert le Christ de cette manière-là plaît à Dieu, et il est approuvé par les hommes. Recherchons donc ce qui contribue à la paix, et ce qui construit les relations mutuelles. » (Rm 14, 17-19). 2) Une question pleine d’amour et de compassion Bartimée, comme chacun de nous, a besoin d’être aimé et il a la chance d’entendre Jésus lui poser une question pleine d’amour: Jésus ne lui dit pas «  que veux-tu faire? » mais «  que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Cette question, qui part du cœur, manifeste la compassion du Christ. Si un jour, nous entendions nous aussi ces paroles, que demanderions-nous au Seigneur? Personnellement je demanderais à Jésus ce que Bartimée lui a demandé: « Seigneur, prends pitié de moi », mais en ajoutant aussitôt cette seconde prière: «  Viens, Seigneur Jésus », et je continuerais en disant: « Viens, Seigneur, par ton immense bonté, habite en moi pour la foi et éclaire ma cécité. Reste avec moi et défends ma fragilité. Si tu es avec moi, qui pourra me tromper? Si tu es avec moi, que ne pourrais-je trouver en toi qui ne me donne pas la force? Si tu es pour moi, qui sera contre moi? Tu es venu au monde, Jésus, pour habiter en moi, avec moi et pour moi, pour être de mon côté, pour être mon Sauveur. Merci, Seigneur Jésus. » (Saint Bernard de Clairvaux). Mettons-nous dans la peau de Bartimée. Nous verrons alors les yeux du Christ nous regarder avec amour et compassion. Si nous demandons au Seigneur d’affermir notre foi, nous pourrons regarder avec les yeux de la foi et être pleins de cette compassion du Christ. Mais n’oublions pas que pour voir Dieu il faut un cœur et des yeux purs. On ne saurait prétendre voir Dieu en étant impurs. Comment nous purifier? En invoquant dans la douleur le pardon et en contemplant dans la confidence la bonté miséricordieuse de Dieu. Notre purification, notre confiance et notre justice sont dans la foi qui nous fait contempler la grandeur du Seigneur plein de bonté[1], de compassion, et accueillant. En effet, le passage de l’évangile d’aujourd’hui[2], avant de parler du miracle, raconte comment le mendiant aveugle est accueilli par Jésus. Comme tout le monde, cet homme a d’abord besoin d’être accueilli. Mais le Christ fait encore plus, il le surprend en le remplissant de cet amour qui guérit les yeux et le cœur. Il inonde cet homme de lumière et avec la lumière de la foi. Bartimée reconnaît en Jésus Christ Dieu fait homme. Grâce au miracle, l’amour efficace de Dieu envahit sa vie pour le soutenir seconde après seconde par sa Présence. Nous aussi, après avoir été guéri des yeux par le Rédempteur, fixons notre regard sur Lui et demandons-lui  la force de nous appuyer uniquement sur Lui, et jamais sur nous-mêmes, « car en Lui est la source de vie ; par sa lumière nous voyons la lumière » (cf. Ps 36/35, 10). Dans cette lumière ne cessons jamais de mendier le Christ. Comme l’aveugle, laissons ce bout de chemin sur lequel nous sommes assis pour mendier la vie et devenons, nous aussi, des mendiants du Christ et, donc, des disciples de la vie. Grâce au miracle qui lui a fait recouvrer la vue, Bartimée est entrainé dans une nouvelle et surprenante relation, qui l’attire et le séduit. Maintenant il n’est plus aveugle et suit le Christ, son cœur et ses yeux tournés vers Lui, origine (alfa) et accomplissement (omega) de tout : famille, travail, amitiés. Maintenant il sait à qui mendier; il le suivra tout au long de son chemin de foi et de lumière qui durera toute la vie, pour apprendre à aller «  droit devant lui ». 3) Le chemin La chemin de l’aveugle est notre chemin, et le Christ passe toujours par là, jusqu’à la fin: car Il est venu pour l’aveugle, pour chacun de nous et, tant qu’il y aura des aveugles, Il sera sur le chemin. Il est Le Chemin, et la foi permet à l’aveugle guéri, comme à chacun de nous, de marcher dessus. La foi est une marche  qui nous éclaire : elle part  de l’humilité  de reconnaître que nous avons besoin d’être sauvés et aboutit à la rencontre personnelle avec le Christ, qui appelle à le suivre sur le chemin de l’amour qui coïncide avec le chemin de Croix. La virginité consacrée est le moyen par excellence pour suivre le Rédempteur dans cette voie. Les vierges, par leur consécration, entrent d’un pas décidé sur le chemin de l’amour car, en faisant don de leur vie spirituelle et physique, elles suivent le Christ sur le chemin de la croix, qui est la route du sacrifice. Elles consacrent au Christ aussi leur corps pour être des âmes pures et se mettre à son entière disposition. Grâce à leur amour virginal et fidèle, elles adorent le Corps du Christ qui est sur l’autel ou dans le tabernacle, « prenant soin de ses membres qui sont les pauvres » (Saint Grégoire le Grand) (cf. Rituel de consécration des vierges N° 36 : « Que l’Esprit Saint qui fut donné à la Vierge Marie et qui a consacré vo cœurs, vous anime de sa force pour le service de Dieu et de l’Eglise »). Ces épouses du Christ ne parlent pas d’amour : elles aiment, en témoignant qu’il est possible d’imiter le Christ qui a donné sa vie en aimant d’un amour profond, souffrant, doux, «  tendre, c’est-à-dire attentif à la totalité de notre être » (Saint Jean Paul II). Traduction de Zenit, Océane Le Gall Pour voir le Christ et en jouir, je propose à ces vierges consacrées, mais à tous ceux qui lisent ces réflexions d'utiliser souvent cette prière de saint Augustin :   "Seigneur Jésus, connais-moi et connais-Toi, Je ne désire rien d'autre de Toi. Me haïr et T'aimer : n'agir que pour Toi, m'abaisser pour que Tu sois grand, n'avoir que Toi en tête. Mourir à moi-même pour vivre par Toi. Recevez tout de Vous. Renoncer à moi-même pour Te suivre, vouloir t'accompagner toujours. Fuir de moi-même, se réfugier en Toi pour être défendu par Toi. Crains-moi et crains-toi d'être parmi Tes élus. Me méfier de moi-même, n'avoir confiance qu'en Toi, vouloir obéir à cause de Toi : ne m'attacher à rien d'autre qu'à Toi, être pauvre pour Toi. Regarde-moi et je t'aimerai, appelle-moi pour que je puisse te voir et jouir de toi pour toujours. ___________________ Noverim te, noverim me, a dit saint Augustin, ut amem te, et despiciam me, que je vous connaisse, et que je me connaisse; que je vous connaisse pour vous aimer, et que je me connaisse pour me mépriser. Noverim me noverim te : que je me connaisse et que je te connaisse. Noverim me : que je connaisse mes imperfections, mes infirmités, mon néant. Noverim te : que je connaisse tes grandeurs. tes excellences et tes perfections infinies. Noverim me : que je connaisse mes ingratitudes envers toi. Noverim te : que je connaisse tes miséricordes envers moi. Noverim me, parce que cette connaissance est le commencement de la vraie sagesse. Noverim te, cette connaissance est le comble de la perfection Noverim me, avec haine et abomination de ce que je suis de moi même Noverim te, avec amour et admiration de ce que tu es. Noverim me, pour m’humilier me confondre m’abaisser au dessous de toutes les créatures Noverim te pour vous bénir louer glorifier à jamais. Amen.  

Lecture patristique

Saint Clément d’Alexandrie (150 -215)

Exhortation aux Grecs, 11, 113-115 (GCS 1, 79-81)

Le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard (Ps 18,9). Reçois le Christ, reçois la faculté de voir, reçois la lumière, afin que tu connaisses bien Dieu et l’homme (Homère Iliade, 5). Le Verbe qui nous a illuminés est plus délectable que l’or et la pierre précieuse, plus désirable que le miel qui coule des rayons (Ps 18,11). Comment, en effet, ne serait-il pas désirable, celui qui a illuminé l’esprit enseveli dans les ténèbres, et donné l’acuité aux yeux de l’âme porteurs de lumière (Platon Timée, 45 B)? Et de même que sans le soleil, malgré les autres étoiles, tout serait nuit (Héraclite Fragment 99, éd. Diels), de même, si nous n’avions pas connu le Verbe et n’avions pas été illuminés par lui, rien ne nous distinguerait des volailles que l’on gave, puisque nous serions engraissés dans l’obscurité et élevés pour la mort. Recevons la lumière afin de recevoir Dieu; recevons la lumière et devenons les disciples du Seigneur. Telle est bien la promesse qu’il a faite à son Père: Je proclamerai ton nom devant mes frères, je te louerai en pleine assemblée (Ps 21,23). Chante la louange de Dieu, ton Père, fais-le moi connaître; tes paroles me sauveront, ton chant m’instruira. Car jusqu’à maintenant j’errais à la recherche de Dieu, mais, puisque tu m’illumines, Seigneur, par toi je trouve Dieu, de toi je reçois le Père; je deviens héritier avec toi, puisque tu n’as pas dédaigné ton frère. Mettons donc fin à l’oubli de la vérité. Chassons l’ignorance et les ténèbres qui voilent notre regard comme un brouillard. Contemplons le Dieu véritable en faisant d’abord monter vers lui cette acclamation: Salut, ô lumière (Eschyle Agamemnon, 22, 508)! Alors que nous étions ensevelis dans les ténèbres et prisonniers de l’ombre de la mort, du ciel a resplendi pour nous une lumière plus pure que le soleil, plus douce que la vie d’ici-bas. Cette lumière est la vie éternelle, et tout ce qui y participe a la vie. Mais la nuit se garde de la lumière; de peur, elle disparaît, et fait place au jour du Seigneur. Tout est devenu lumière sans déclin: l’occident s’est changé en orient. Voilà ce que signifie la nouvelle création (Ga 6,15). Car le soleil de justice (Ml 4,2), qui passe partout dans sa chevauchée, visite sans distinction tout le genre humain. Il imite son Père qui fait lever son soleil sur tous les hommes (Mt 5,45), et il répand sur tous la rosée de la vérité. Il a fait passer l’orient à l’occident et, en crucifiant la mort, il l’a transformée en vie. Il a arraché l’homme à la perdition et l’a fixé au firmament. Il a transplanté la corruption pour qu’elle devienne incorruptibilité, et il a changé la terre en ciel. Il est le divin agriculteur qui signale les moments favorables, excite les peuples au travail – au bon travail – leur rappelant la manière de vivre(Aratos Phénomènes, 6) en accord avec la vérité. Il nous fait don de l’héritage paternel, vraiment immense, divin et inaltérable. Il divinise les hommes par son enseignement céleste en mettant ses lois dans leur pensée et en les inscrivant dans leur coeur (Jr 31,33). De quelles lois le prophète fait-il mention? Tous connaîtront Dieu, des plus petits jusqu’aux plus grands, et je pardonnerai leurs fautes, dit Dieu, et je ne me rappellerai plus leurs péchés (Jr 31,34). Accueillons les lois de la vie, obéissons à l’exhortation de Dieu, apprenons à le connaître pour qu’il nous pardonne. Même s’il n’en a pas besoin, manifestons-lui notre gratitude, donnons-lui en paiement notre docilité, notre respect, comme un loyer que nous lui devons pour notre séjour ici-bas. [1] Cf. Guillaume de Saint-Thierry (env. 1085-1148), La Contemplation de Dieu, 1-2 ; SC 61. [2] « Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.  Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appel ez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »  Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. » (Mc 10, 46-52).