Procès sur les investissements de Londres, 27 juillet 2021 © Vatican Media

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Procès/Londres: audience reportée pour l’acquisition de documents supplémentaires

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Prochaine audience, le 17 novembre 2021

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C’était la troisième audience du Tribunal du Vatican, ce mercredi matin, 6 octobre 2021, dans la salle des Musées du Vatican pour le procès financier touchant l’acquisition d’un immeuble à Londres à Sloan Avenue 60, par le Saint-Siège. Un complément de documentation est demandé. Prochaine audience le 17 novembre. Autrement dit, les avocats de la défense ont été entendus.
En effet, une ordonnance du président du tribunal, Giuseppe Pignatone exige la restitution partielle des pièces au promoteur de justice pour quelques prévenus, d’ici le 3 novembre: le parquet devra livrer les éléments manquants, à commencer par les interrogatoires vidéo de Mgr Perlasca, dont la position procédurale « doit être clarifiée ».
Des « insuffisances » dans la phase préparatoire du procès

L’audience d’hier, mardi 5 octobre, avait fait craindre ce que Radio Vatican (Salvatore Cernuzio) appelle une « réduction à zéro » de l’ensemble du processus judiciaire. Les défenseurs des dix prévenus se sont opposés au « dépôt de documents omis » par les promoteurs de justice et à d’autres « insuffisances » de la phase préliminaire, telles que l’absence d’interrogatoire de leurs clients, demandant ainsi la « nullité » de la citation à comparaître. Le promoteur adjoint, Alessandro Diddi, avait formulé pour sa part la « restitution des documents » au bureau du promoteur de justice pour procéder au « bon interrogatoire » de certains prévenus.

De son côté, Giuseppe Pignatone avait reporté la communication de sa décision à aujourd’hui. Au cours d’une audience d’un peu plus de 20 minutes, dans la salle polyvalente, où seul le seul accusé présent était le cardinal Becciu, le juge Pignatone a lu l’ordonnance par laquelle il a effectivement accepté les demandes des deux parties.

D’une part, donc, il a ordonné la restitution partielle des documents au bureau du promoteur, limitée à une partie des accusés et des crimes qui leur sont imputés.

Des éléments de preuve décisifs

D’autre part, il a obligé le promoteur de justice à déposer les documents manquants avant le 3 novembre, en commençant par les enregistrements audio-vidéo de Mgr Alberto Perlasca, considéré comme le témoin clé, dont la position est également sollicitée pour clarifier la position de Perlasca lui-même.

En substance, conclut Radio Vatican, le parquet devra déposer tous ces éléments que, déjà lors de la première audience du 27 juillet dernier, les juges avaient demandé de transmettre à la chancellerie, fixant au 10 août la date à laquelle se conformer à la demande.
Or, à la veille de l’échéance, les promoteurs de justice n’avaient pas déposé le matériel en question car il était « susceptible de divulgation ultérieure par les personnes ayant participé à l’acte » et cela aurait été « irréparablement compromis le droit à la vie privée » des personnes concernées ».
Au contraire c’était un fait « inacceptable » qui aurait « empêché un exercice correct de la défense », selon les défenseurs , qui ont annoncé hier avec insistance vouloir faire opposition jusqu’à ce qu’il soit possible de visionner ce matériel, considéré comme la « preuve reine ».
Dans l’ordonnance d’aujourd’hui, le juge précise qu' »il n’est pas clair en quoi la protection de la vie privée peut être compromise par le caractère public, typique du lieu du procès, de documents (interrogatoires) qui par leur nature ne sont pas soumis au secret » ou de déclarations « que le promoteur lui-même a indiqués comme sources de preuves » pour justifier la demande de citation à comparaître du prévenu.
Restitution partielle des documents

Dans le même temps, le président Pignatone a ordonné la restitution partielle des documents au promoteur de justice pour les accusés : Mgr Mauro Carlino, pour tous les crimes imputés ; Enrico Crasso, limité à quelques délits ; Tommaso Di Ruzza, ancien directeur de l’Autorité de d’information financière (AIF), pour certains délits ; Raffaele Mincione, Nicola Squillace, Fabrizio Tirabassi pour tous les crimes imputés. Pour le cardinal Becciu, un nouvel interrogatoire aura donc lieu concernant les crimes de subornation (tentative de faire revenir Perlasca sur ce qu’il avait été déclaré aux magistrats) et de détournement (paiement de sommes prélevées sur les fonds de la Secrétairerie d’État à la Coopérative Spes Coop Social, représentée légalement par son frère Antonino Becciu).

Certains avocats de la défense qui se sont félicités de cette ordonnance, notamment l’avocat du cardinal Becciu, Fabio Viglione.

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Rédaction

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