Mgr Ivan Jurkovic © RV

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OMS : l’engagement du pape en faveur du multilatéralisme, par Mgr Jurkovic

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Après l’annonce de l’inscription du Saint-Siège comme observateur permanent

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Depuis le 1er juin 2021, le Saint-Siège est, à part entière, un État non membre observateur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Cela a pu se faire notamment grâce à deux paramètres externes, explique Mgr Ivan Jurkovic, à Vatican News. Le premier est certainement le Covid-19 … Le second élément est l’engagement du pape, nul doute très visible, très perceptible ici, à Genève, en faveur du multilatéralisme. » « Les problèmes mondiaux doivent être résolus au niveau multilatéral : c’est la conviction du Saint-Père », souligne-t-il.

C’est le gouvernement italien qui a présenté lors de la 74e Assemblée mondiale de la santé la résolution votée ensuite par 30% des pays présents à Genève. La conviction de Rome, exprimée par le ministre des Affaires étrangères Di Maio, est que la « présence du Saint-Siège sera une grande source d’inspiration pour tous ».

L’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU et des autres organisations internationales à Genève salue « la générosité du gouvernement italien, de l’ambassadeur Gian Lorenzo Cornado (représentant permanent de l’Italie auprès des Organisations internationales à Genève, ndr) qui a été fondamentale ».

Les 19 pays de l’Union européenne « se sont exprimés positivement, certains un peu moins, certains un peu critiques, et il y a eu en revanche le oui de très nombreux pays arabes, ce qui est quelque chose d’atypique », explique Mgr Jurkovic. « À mon avis, ajoute-t-il, c’est la démonstration de cette ouverture du Saint-Père à de nouvelles façons de communiquer dans le monde, à travers le principe de fraternité. »

Mgr Jurkovic rappelle que le Saint-Siège « participe au système de l’ONU en tant qu’observateur ». Avant tout parce que le Saint-Siège « n’est pas un État, mais une entité souveraine, internationalement reconnue, avec une nature spécifique, une mission spécifique et également une manière spécifique d’agir ». Le Saint-Siège « ne vient pas aux Nations Unies avec des intérêts propres, souligne l’observateur permanent, parce que les milliers d’institutions d’aide sociale catholiques ne sont pas l’intérêt d’une nation, mais l’intérêt de l’humanité, d’une partie de l’humanité ». « Cela signifie par conséquent que notre participation est spécifique », résume-t-il.

Mgr Jurkovic souligne aussi « qu’il était devenu nécessaire d’institutionnaliser cette présence ». « Nous participions à l’OMS sur invitation, explique-t-il : cela signifie que, chaque année, le directeur général adressait une invitation, par une lettre écrite, au secrétaire d’État du Vatican, dans laquelle il invitait le Saint-Siège à participer à la session de l’événement que nous venons de vivre et qui s’intitule ‘Assemblée mondiale de la Santé’. »

Pour nous, poursuit l’observateur permanent, « il était important de défendre ce caractère spécifique du Saint-Siège et que notre droit à participer aux réunions de l’OMS soit garanti de manière institutionnelle, et non pas établi par une invitation ponctuelle ».

Mgr Jurkovic affirme qu’en « ce temps d’épreuve liée à la Covid, le Saint-Siège est regardé avec beaucoup d’espoir ». De « nombreuses structures catholiques », dit-il, sont « généreuses » et « ouvertes à tous et ceci et très important, il est important que nos structures, même si elles se disent catholiques, soient ouvertes à la population en général ».

Mais « c’est important également parce que le pape peut contribuer au leadership politique mondial avec sa personnalité, avec ses convictions ». Avec l’OMS, conclut l’observateur permanent, « nous devrons être un partenaire fiable et convaincu, toujours ouvert à cette vision qui est typique du multilatéralisme : les grands problèmes mondiaux du monde doivent être résolus à travers cette approche multilatérale, le regard tourné vers l’humanité et non pas vers autre chose ».

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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