Un pont avec la Chine, @ Marcianum Press

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«Un pont avec la Chine, 1919-1939», préface du card. Parolin

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Le rôle du card. Celso Costantini

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«Un pont avec la Chine – Le Pape et la délégation apostolique à Pékin, 1919-1939»: c’est le titre d’un livre publié en italien («Un ponte con la Cina – Il Papa e la Delegazione apostolica a Pechino», Marcianum Press), par un prêtre d’origine libanaise, Adel Afif Nasr, avec une préface du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, publiée par L’Osservatore Romano en italien du 14 mai 2021.

Le cardinal Parolin est déjà intervenu sur ce sujet en août 2016 (cf. Zenit du 30 août 2016) sur «Le «pont» créé par Celso Costantini entre le Saint Siège et la Chine»

Rappelons qu’il existe en Italie une association «Amis du cardinal Costantini».

Aujourd’hui prêtre du diocèse de Concordia-Pordenone, dans le Nord de l’Italie, le p. Nasr est aussi postulateur de la cause de béatification du cardinal Celso Costantini (1876-1958), originaire de ce diocèse, et cheville ouvrière de la diplomatie pontificale sous les papes Pie XI et Pie XII.

Légat du pape en Chine, dans les années 1920, Mgr Costantini fut «notamment engagé dans «l’indigénisation» du clergé local et les premières ordinations d’évêques chinois», souligne le Secrétaire d’Etat: «De retour à Rome, il sera également impliqué dans la création du premier cardinal chinois, Mgr Thomas Tien Kien-sin, créé par Pie XII en 1946, et ensuite devenu archevêque de Pékin. Mgr Costantini intègrera lui-même le Sacré-Collège en 1953.»

Le cardinal Parolin évoque la lettre apostolique Cupimus imprimis, «par laquelle le Pape Pie XII, en 1952, a adressé au peuple chinois sa parole d’affection et de proximité, dans un moment vraiment difficile de son histoire. Un moment où de nombreux évêques, prêtres et laïcs qui étaient engagés dans l’évangélisation, ont été écartés de leur travail ou entravés dans l’exercice de leurs activités respectives».

Pie XII s’adressait directement aux catholiques chinois pour leur dire sa proximité: «Notre cœur se tourne à nouveau vers vous et c’est à vous en particulier que nous voulons adresser cette lettre, pour vous consoler, vous exhorter paternellement, connaissant bien vos inquiétudes, votre anxiété et votre adversité.»

Pour le cardinal Parolin, c’est une constante de la relation des papes avec les catholiques de Chine: «Ce sentiment de proximité renvoie à une impulsion constante dans le temps de la part des successeurs de Pierre; un lien très particulier d’affection et d’estime sincères, qui se reflète ensuite dans les décisions et les manières d’entretenir avec la Chine des relations toujours plus fructueuses, fraternelles et empreintes de charité.»

Il y voit la raison des décisions successives des papes: «Je crois que c’est ce contexte et ce sentiment, si authentiquement fondé sur l’Évangile, qui a poussé le Saint-Siège à rechercher des modes de relation toujours nouveaux avec la Chine.»

Il rappelle le changement des méthodes missionnaires impulsé en 1919 par la lettre apostolique de Benoît XV Maximum illud, recommandant une prise de distance par rapport à toute domination coloniale des puissances étrangères, dans une volonté d’inculturation, ce qui implique de favoriser l’émergence d’un clergé local et du respect de ce qui est bon dans les cultures des communautés chrétiennes.

«Par cette intervention emblématique, Benoît XV a mis en marche la véritable «révolution» de l’évangélisation dans le monde entier, mais il est clair, cependant, que son cœur était dirigé en particulier vers la Chine», relève le cardinal Parolin.

C’est ensuite Pie XI, élu en 1922, qui a créé la Délégation apostolique en Chine, avec la nomination décisive de Mgr Celso Costantini comme premier responsable: «Le futur cardinal a su jongler entre mille difficultés avec la politique ambiante et les pressions toujours présentes des nations étrangères. Avec l’aide du Pape et des dicastères romains, il a réussi à atteindre des objectifs réellement stratégiques, fortement souhaités depuis un certain temps: tout d’abord, la convocation du premier (et jusqu’à présent unique) concile plénier de Chine, avec des représentants de toutes les missions; la décolonisation religieuse et une plus grande inculturation; et un développement significatif donné au clergé indigène, avec la nomination conséquente des premiers évêques chinois, fortement souhaités par le Pape, qu’il a lui-même consacrés à Saint-Pierre en 1926.»

Le cardinal Parolin cite le message de Mgr Costantini aux Chinois en 1923 sur le rôle du pape: «Le Pape aime toutes les nations, comme Dieu, dont il est le Représentant; il aime la Chine, votre noble et grande nation, et, dans son cœur, il ne la met après aucune autre; il aime votre peuple immense, laborieux, industrieux; il connaît votre histoire, qui est celle d’un grand Peuple. L’action du Pape parmi les nations est celle d’un ami […]. Le Pape est le chef spirituel des chrétiens, mais son amour s’étend à tous les hommes, quelle que soit leur religion.»

Il souhaite un dialogue constructif pour l’étape actuelle des relations: «Les circonstances actuelles nous confrontent également à l’urgence d’une connaissance mutuelle et d’un dialogue constructif. J’exprime l’espoir que ce travail puisse constituer un pas en avant dans cette direction. Le Pape François nous rappelle souvent qu’un esprit de réconciliation authentique, mettant de côté les malentendus et les divisions qui sont l’héritage du passé, est crucial pour aborder les nombreux problèmes qui pèsent sur la vie de l’Église en Chine. Comment est-il possible de surmonter cet état de fait? Comment lever les obstacles dans les relations? Les pages qui nous sont présentées sont capables de fournir une réponse noble, découlant des efforts de l’amour du Pape pour la Chine.»

Le cardinal Parolin souhaite que ce nouveau livre contribue à construire un «pont avec la Chine», indépendamment des changements politiques: «Nous sentons que tout est dans un plan qui n’est pas le nôtre, mais celui de Dieu.»

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Rédaction

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