Card. Ouellet © Vatican Media

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Comment choisit-on un évêque ? Explications du cardinal Ouellet

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La vertu la plus importante

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Comment fait-on les évêques ? C’est la mission de la Congrégation pour les évêques, expliquée par le cardinal Marc Ouellet dans un entretien aux médias du Vatican publié le 26 avril 2021. Ni des « arrivistes », ni des « parfaits », les évêques doivent surtout cultiver « la prudence », souligne-t-il.

Le préfet du dicastère qui a pour mission d’aider le pape à décider, résume ainsi son travail : « prier, consulter, vérifier ».

Il décrit le processus de discernement : « Tous les trois ans, une liste de promovendis est établie par les évêques métropolitains, c’est-à-dire une liste de prêtres qui pourraient être aptes au ministère épiscopal… La nonciature examine ces candidatures à travers un processus de consultation auprès du peuple de Dieu. »

Tout se fait dans « un esprit de foi et non de calcul », ainsi que dans « une confidentialité totale », ajoute-t-il, pour garantir « la véracité des informations » et pour protéger « la réputation de la personne examinée ».

Les « meilleurs profils » sont ensuite transmis à la Congrégation pour les évêques qui examine les candidatures avec l’aide d’une assemblée de 23 cardinaux et évêques désignés par le pape. Le dicastère élabore l’évaluation finale qui sera présentée au pape pour sa décision définitive.

L’esprit de détachement

Pour éviter chez les informateurs les ambitions, les envies, les intérêts personnels, il faut cultiver dans le peuple de Dieu « l’esprit de détachement », estime le cardinal Ouellet : « L’Eglise n’a pas besoin d’arrivistes sociaux, de personnes qui cherchent les premières places, mais d’hommes qui veulent sincèrement servir leurs frères et leur indiquer la voie de la foi et de la conversion. »

La Congrégation pour les évêques ne cherche pas des « parfaits », mais « des hommes en chemins vers la perfection », insiste-t-il. Parmi les vertus nécessaires, « la plus importante pour ce ministère est la prudence », qui n’est pas « une réticence ou une timidité », mais « un équilibre entre l’action et la réflexion dans l’exercice d’une responsabilité qui requiert beaucoup d’engagement et de courage ».

Au sein de la Congrégation, Pie XII fonda la Commission pontificale pour l’Amérique latine (CAL) en 1958 : cette structure, explique le préfet, « est née historiquement en tant qu’organisme destiné à faciliter l’envoi de missionnaires d’Europe en Amérique du Sud. Au cours des années, sa physionomie a changé en même temps que le visage de l’Eglise. Actuellement, le flux missionnaire prend également la direction inverse, puisque des prêtres du continent latino-américain parcourent en sens inverse les routes des premiers missionnaires pour apporter l’annonce de l’Evangile dans de nombreux pays européens. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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