Mme Halina Rozanska de Pochylak © Vatican News

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«Ma mission en prison à Buenos Aires avec le père Bergoglio», par Mme Halina Rozanska

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Les détenus ? «Les aimer»

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Halina Rozanska de Pochylak, 78 ans, originaire de Lviv (Ukraine), arrivée en Argentine avec ses parents après la Seconde Guerre mondiale, se souvient de sa « mission en prison à Buenos Aires avec le père Bergoglio », futur pape François.

« Je me souviens qu’en tant qu’évêque et cardinal, il allait en prison pour visiter des détenus menottés aux mains et aux pieds, malades du sida, avec de très longues peines », raconte-t-elle à Vatican News en italien du 11 avril 2021: « Il s’assit donc à côté d’eux et les confessa comme aucun autre prêtre ne l’avait fait auparavant. Après son passage, il y eut de nombreuses conversions. »

Halina Rozanska de Pochylak a rencontré le pape François « lorsqu’il était Provincial des Jésuites » : « Je le considère comme l’un des plus grands papes, affirme-t-elle, aussi parce qu’il continue de montrer sa proximité avec les hommes et les femmes de notre temps qui vivent une crise mondiale sans précédent due à la pandémie. »

Halina a décidé de consacrer sa vie au service des détenus lorsqu’elle était encore jeune fille : à l’âge de 8 ans, elle apprend que sa grand-mère, victime du régime communiste détenue dans un camp en Sibérie, est décédée. Depuis lors et jusqu’à maintenant, Halina visite les détenus pour prier et parler avec eux.  « Notre réponse doit être une seule: les aimer », explique Halina en parlant des détenus : « Ils n’ont jamais reçu d’affection et c’est la raison principale de leurs erreurs, poursuit-elle. Nous devons les rapprocher de la prière même si c’est une tâche difficile. Mais nous pouvons le faire par amour et proximité. »

Plusieurs expériences personnelles ont marqué sa mission en prison. Surtout celui d’un détenu en phase terminale auquel elle a appris à prier avant de mourir. « Il avait une tumeur à la gorge et n’arrêtait pas de demander une cigarette, raconte-t-elle. Même si je ne fumais pas, je l’ai eu et le lendemain je suis allée la lui offrir. En même temps, je lui ai donné une Bible. Il a répondu qu’il ne l’ouvrirait même pas parce qu’il était analphabète. Cependant, il a exprimé son désir de prier et m’a demandé de lui enseigner le Notre Père. En le récitant, j’ai vu son visage s’illuminer parce qu’il pensait à sa famille et à sa patrie, la Patagonie. »

« À plusieurs reprises », ce détenu a demandé à Halina « de l’accompagner dans la prière ». Un jour, il a insisté pour qu’elle vienne un dimanche et, renonçant à ses engagements familiaux, elle est allée le voir : « J’ai prié avec lui pendant toute la durée de la visite, se souvient Halina. Je suis revenue deux jours plus tard et les gardiens m’ont dit qu’il était décédé dimanche soir, accompagné du réconfort de ses compagnons. »

Dans son service aux détenus, Halina est aidée par ses trois enfants : « J’ai perdu mon mari il y a deux ans, mais je le sens toujours proche, raconte-t-elle. Mes garçons me donnent un gros coup de main à la fois économiquement et matériellement. J’ai récemment eu besoin de leur aide, car la chapelle de la prison a dû être blanchie à la chaux. Ma fille utilise l’ordinateur pour moi et lit les papiers du tribunal, car elle est avocate. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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