Bénédiction Urbi et Orbi, Pâques, 4 avril 2021 © Vatican Media

Bénédiction Urbi et Orbi, Pâques, 4 avril 2021 © Vatican Media

Pâques : vaincre la « mentalité de la guerre », les voeux du pape pour le monde

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Moyen-Orient, Afrique, chrétiens persécutés

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« Il y a encore trop de guerres et trop de violence dans le monde ! » s’est exclamé le pape François en adressant ses voeux pour la fête de Pâques, ce 4 avril 2021. Malgré la crise sociale et économique, « les conflits armés ne cessent pas et les arsenaux militaires se renforcent… c’est le scandale d’aujourd’hui », a-t-il dénoncé en appelant à « vaincre la mentalité de la guerre ».

Lors de la traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi » dans la basilique vaticane – et non depuis la loggia donnant sur la Place Saint-Pierre, interdite d’accès pour cause de confinement – le pape a fait un tour du monde en exprimant sa sollicitude pour les pays en souffrance, spécialement au Moyen-Orient et en Afrique.

Il a encouragé notamment le peuple haïtien à ne pas être « pas vaincu par les difficultés » mais à regarder « vers l’avenir avec confiance et espérance ». Le pape s’est aussi dit proche des jeunes du Myanmar, « qui s’engagent pour la démocratie en faisant entendre pacifiquement leur voix, conscients que la haine ne peut être éliminée que par l’amour ».

Paix et sécurité pour Jérusalem

Revenant sur le lieu de la résurrection, Jérusalem, le pape a imploré pour elle « paix et sécurité, afin qu’elle réponde à l’appel à être un lieu de rencontre où tous puissent se sentir frères ». Qu’ « Israéliens et Palestiniens retrouvent la force du dialogue pour parvenir à une solution stable », a-t-il ajouté en rappelant la position du Saint-Siège maintes fois exprimée : deux États qui vivraient « côte à côte dans la paix et la prospérité ».

Pour « les migrants fuyant la guerre et la misère », il a appelé à « des signes concrets de solidarité et de fraternité humaine », remerciant le Liban et la Jordanie qui accueillent les réfugiés syriens « avec générosité ».

Que le peuple libanais, qui traverse une période de difficultés et d’incertitudes, fasse l’expérience de la consolation du Seigneur ressuscité et soit soutenu par la Communauté internationale dans sa vocation d’être une terre de rencontre, de coexistence et de pluralisme.

Le pape a d’ailleurs dénoncé les « conditions inhumaines » dans lesquelles vivent les Syriens, et le « silence assourdissant et scandaleux » sur la situation du Yémen. Il a souhaité aussi que cesse « le fracas des armes » en Libye, appelant les parties concernées à « permettre aux peuples épuisés par la guerre de vivre en paix et d’engager la reconstruction de leurs pays respectifs ».

Enfin, il a adressé une pensée particulière à l’Irak, un mois après sa visite (5-8 mars) : « Je prie pour que puisse continuer le chemin de pacification entrepris, afin que se réalise le rêve de Dieu d’une famille humaine hospitalière et accueillante envers tous ses enfants », a-t-il confié.

Réconciliation en Afrique et en Ukraine

Se tournant vers les populations africaines en proie aux violences et au terrorisme, il a évoqué le Sahel, le Nigeria, la région du Tigré et de Cabo Delgado : « Que se poursuivent les efforts pour trouver des solutions pacifiques aux conflits, dans le respect des droits humains et du caractère sacré de la vie… dans un esprit de réconciliation et de solidarité effective. »

En Ukraine orientale et dans le Haut-Karabakh, le pape a souhaité que les prisionniers retournent « sains et saufs dans leurs familles ».

Il a encouragé les gouvernants du monde à « freiner la course aux nouveaux armements », mentionnant la Journée mondiale de lutte contre les mines antipersonnel, « sournois et horribles engins qui tuent ou mutilent chaque année de nombreuses personnes innocentes ». « Comme un monde sans ces instruments de mort serait meilleur ! » s’est-il exclamé.

Son dernier voeu de Pâques était réservé aux chrétiens qui ont célébré cette fête « avec de fortes restrictions » : chacun doit pouvoir « prier et louer Dieu librement », a-t-il insisté.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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