À l’approche de la première Journée mondiale de la fraternité humaine qui sera célébrée jeudi prochain, 4 février 2021, le cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot souligne que cette « date » « devrait inspirer la volonté d’œuvrer pour une culture de la paix qui soutienne les efforts de tous ceux … qui s’engagent en faveur de la tolérance, de l’inclusion, de la compréhension et de la solidarité, plus encore en cette période tragiquement marquée par la pandémie ».
Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a accordé une interview à Vatican News, ce lundi 1er février, et il y parle notamment des initiatives du Haut Comité pour la Fraternité humaine ainsi que du rôle de différentes religions dans le processus de la paix.
Le critère fondamental
Rappelant les paroles du pape François qui avait « exhorté tout le monde à ‘ramer ensemble’» – puisque « nous nous trouvons dans la même barque » – le cardinal souligne le rôle « fondamental » des religions, car « le croyant, dit-il, est un témoin et un porteur de valeurs qui peuvent grandement contribuer à la construction de sociétés plus justes et plus saines ». Les différentes religions, explique le cardinal, possèdent « des armes qui font partie de l’arsenal spirituel », tels que : « la droiture, la fidélité, l’amour du bien commun, le souci des autres, en particulier de ceux qui sont dans le besoin, la bienveillance et la miséricorde ».
Le cardinal invite à « faire des pas concrets avec les croyants d’autres religions et avec les personnes de bonne volonté » et « à être des messagers de paix et des bâtisseurs de communion, pour proclamer, à la différence de ceux qui favorisent les affrontements, les divisions et les fermetures, qu’aujourd’hui est un temps de fraternité ».
Le cardinal Ayuso rappelle aussi que « Dieu est le Créateur de tout et de tous » et que « nous sommes donc membres d’une unique famille et, à ce titre, nous devons nous reconnaître ». « C’est le critère fondamental que la foi nous offre pour passer de la simple tolérance à la coexistence fraternelle, pour interpréter les diversités qui existent entre nous, pour désamorcer la violence et pour vivre en frères », affirme-t-il.
Une invitation concrète à la fraternité
Le cardinal s’arrête sur l’importance de l’encyclique du pape François Fratelli tutti, notant qu’il s’agit d’« une invitation concrète à la fraternité et à l’amitié sociale ». À la lecture de l’encyclique, dit-il, « nous nous sentons appelés à prendre nos responsabilités, individuelles et collectives, face aux nouvelles tendances et exigences de la scène internationale ».
Il souligne qu’il existe « un lien direct » entre Fratelli tutti et la Journée mondiale de la fraternité humaine, cette « initiative internationale » des Nations unies « visant à promouvoir un message de fraternité ». C’est « précisément la fraternité humaine qui permettra à chacun de faire de ce monde déshumanisé, dans lequel la culture de l’indifférence et de la cupidité caractérisent les relations entre les êtres humains, un monde capable de vivre une solidarité nouvelle et universelle », ajoute le cardinal : « Il est en effet bon que, au moins une fois par an, nous nous souvenions que nous sommes tous frères et sœurs ! »
Haut Comité pour la Fraternité humaine
Le cardinal Ayuso a été le premier président du Haut Comité pour la Fraternité humaine, créé en août 2019 et chargé de « mettre en œuvre » le contenu du Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune signé par le pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayeb à Abou Dhabi, en février 2019. « Aujourd’hui, raconte le cardinal, le Haut comité est composé de responsables religieux, d’universitaires et de représentants culturels du monde entier, ayant des liens avec les mondes chrétien, juif et musulman, qui s’inspirent du Document et se consacrent à la promotion de ses idéaux de paix et de respect mutuel. »
Parmi les « différentes initiatives » du Haut Comité, le cardinal Ayuso cite la présentation du message du pape et du Grand Imam au Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, le 4 décembre 2019, « dans lequel il était proposé précisément que le 4 février soit déclaré Journée Mondiale de la Fraternité Humaine ». Une autre initiative, « promue au profit de l’humanité entière », a été « une Journée de prière, de jeûne et d’invocation au Dieu Créateur pour l’humanité touchée par la pandémie, à laquelle les croyants de toutes les religions et les personnes de bonne volonté ont été invités à se joindre spirituellement et qui s’est tenue le 14 mai 2020 ».
Le prix Zayed 2021
Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux présente également le prix Zayed créé en 2019, comme « un hommage au cheikh Zayed bin Sultan al Nahyan, fondateur des Émirats arabes unis », et qui sera remis le 4 février.
La première fois, dit-il, « il a été attribué, de manière honorifique, au pape François et au Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmed al Tayeb, pour la signature à Abou Dhabi du Document sur la Fraternité ».
Par la suite, le prix a été ouvert aux « personnes ou organisations, qui sont profondément engagées dans des initiatives qui rassemblent les personnes et favorisent la coexistence pacifique ».
Le cardinal Ayuso souhaite « que l’attribution de ce prix puisse aussi être le signe d’une coopération fructueuse entre hommes de religions différentes au service de toute l’humanité ».