Le pape François donne 6 étapes pour répondre au défi des déplacés internes, dans son message pour la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié, qui sera célébrée le 27 septembre 2020.
Le texte, intitulé « Contraints de fuir comme Jésus-Christ. Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les déplacés internes », a été présenté au Saint-Siège lors d’une conférence de presse en direct streaming, ce 15 mai.
Le père Fabio Baggio, sous-secrétaire de la Section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral, a mis en lumière l’invitation du pape à ressentir le drame des déplacés internes par le biais de la crise du Covid-19 : il s’agit de « comprendre notre précarité actuelle comme une condition constante de la vie des déplacés ».
Le pape « nous encourage à nous laisser inspirer par les infirmiers qui ont risqué leur vie pour nous sauver ces derniers mois », a poursuivi le p. Baggio : il « nous recommande de profiter du silence de nos rues pour mieux écouter le cri des plus vulnérables et de notre planète » et de « partager davantage, en nous souvenant que personne ne se sauve seul ».
Et le secrétaire d’insister : « Nous ne pouvons pas nous permettre d’être égoïstes, car nous affrontons un défi commun, qui ne connaît pas les différences ».
Commentant le message du pape, le p. Baggio a relevé la structure de « six couples de verbes » donnant les étapes de ce chemin d’accueil : « connaître pour comprendre, se faire proche pour servir, écouter pour se réconcilier, partager pour grandir, impliquer pour promouvoir et collaborer pour construire ».
La première étape est illustrée par les disciples d’Emmaüs, rappelant que les déplacés internes « ne sont pas des chiffres, mais des personnes » : « c’est seulement en connaissant leurs histoires, a estimé le secrétaire, que nous pourrons comprendre leur drame et leurs besoins ».
L’exemple du Bon Samaritain accompagne la deuxième étape, en invitant à dépasser « les peurs et les préjugés qui éloignent des déplacés internes en nous empêchant de “nous faire les prochains” de chacun d’eux ».
Dans la réponse de Dieu qui envoie son fils à l’humanité, le pape voit une invitation « à une attitude d’écoute humble », a fait observer le p. Baggio : « il faut cette écoute pour parvenir à une vraie réconciliation, capable de guérir les conflits qui ont causé les migrations forcées ».
Partager pour grandir, la quatrième étape, est vécue par la première communauté chrétienne qui « mettait tout en commun » : « Les ressources du monde sont un patrimoine de tous les êtres humains et nous devons apprendre à les partager de façon plus équitable, afin que personne… n’en soit exclu », a souligné le secrétaire.
C’est la Samaritaine qui sert d’exemple à la quatrième étape – impliquer pour promouvoir : « la vraie promotion humaine, a-t-il expliqué, passe par la responsabilisation et l’implication directe des réfugiés dans leur libération ».
Enfin, la dernière étape, collaborer pour construire, a pour arrière-fond la construction du Royaume de Dieu, préfiguré par les efforts partagés pour « un avenir meilleur pour tous ».