Les églises sont « pleines » et « pleines de jeunes » témoignent des évêques au synode sur « les jeunes, la foi et le discernement des vocations » (3-28 octobre 2018).
Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising, président de la conférence épiscopale d’Allemagne, et membre du Conseil des cardinaux épaulant le pape François dans la réforme et le gouvernement de l’Eglise a participé au point presse quotidien du synode, mercredi 24 octobre 2018, entouré de Mgr Andrew Nkea Fuanya, évêque de Mamfe (Cameroun), de Mgr Grzegorz Ryś, archevêque de Łódź, président du conseil de la Conférence des évêques de Pologne pour la nouvelle évangélisation, et de Mgr Toufic Bou Hadir, responsable du YOUCAT de l’Arabic Foundation (Eglise Maronite) et coordinateur du Bureau patriarcal pour la pastorale des Jeunes (Liban), dont nous avons publié l’intervention hier, 25 octobre 2018.
Mgr Nkea Fuanya a rappelé que dans son pays, les églises sont pleines, et pleines de jeunes : « Nous n’avons pas le problème des églises vides. Nos jeunes viennent toujours à la messe et participent à la « célébration, qui dure au moins deux heures ». Mais il a aussi expliqué les difficultés des jeunes – notamment le manque de travail et d’avenir – : ils « finissent par chercher des endroits où être plus heureux ».
Il a aussi fait observer que les églises sont pleines car « les valeurs traditionnelles correspondent encore aux valeurs de l’Église » : « nous transmettons les traditions sans les diluer ».
Interrogé sur l’usage ou non du sigle LGBT dans le document du synode – toujours en cours d’élaboration -, Mgr Andrew Nkea Fuanya a souligné que « l’Eglise doit trouver un langage compréhensible » et « utiliser des mots non trompeurs » : si ce sigle était utilisé, ses jeunes ne le comprendraient pas. L’évêque a souligné qu’en Afrique le sujet n’était pas encore largement débattu. Pour l’évêque camerounais, « l’Église doit parler sans ambiguïté ».
Il a aussi expliqué que le synode n’avait pas vocation à « résoudre des problèmes locaux », chacun ayant son point de vue et ses difficultés, mais que les questions étaient abordées « en Eglise unie ».
Mgr Ryś a dit avoir apprécié la « méthode » et la « diversité » de ce synode. En Pologne, il a renchéri qu’il n’y a pas non plus « d’églises vides », mais il a fait remarquer que les jeunes ne « connaissent pas toujours vraiment Jésus » : ils adhèrent aux valeurs (comme la famille, l’amitié, etc…), mais ils ne font pas toujours une véritable « expérience de foi ».
Il a évoqué les conditions d’une vraie évangélisation des jeunes : « Pour évangéliser les jeunes, il ne faut pas juger, mais comprendre les valeurs en lesquelles ils croient, afin de les conduire à la rencontre avec Jésus ».
Le cardinal Marx a fait remarquer que « sans changement, nous n’avançons pas », et qu’il est « fondamental » de « comprendre les signes des temps, comme l’a dit Jean XXIII ».
Il a fait observer qu’en Allemagne, de nombreuses femmes sont impliquées « dans l’organisation de la pastorale » et qu’aujourd’hui, partout il faut surmonter les « hésitations » : la « question est urgente ».
« Nous serions stupides de renoncer au potentiel des femmes », qui doivent être impliquées – « aujourd’hui, pas demain » – dans les « processus décisionnels » de l’Eglise estime le cardinal Marx.
Le cardinal Marx a aussi fait observer, notamment, que pour évangéliser les jeunes, « l’Eglise doit pouvoir changer » : « les déclarations doivent se traduire dans des actions concrètes », car les jeunes « attendent une Eglise authentique ».
Paolo Ruffini, préfet du Dicastère de la Communication et président de la Commission synodale de l’information, a pour sa part annoncé que la lettre adressée aux jeunes doit être lue dimanche, 28 octobre.
Jeunes à l'ouverture du synode 2018 © Vatican Media
Synode: des pays où les églises sont pleines et pleines de jeunes
Point presse du 24 octobre