Veillée de prière avec les jeunes, Circo Massimo, 11/8/2018 © Vatican Media

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Jeunes, apprenez à discerner ce qu’est l’amour véritable! (traduction complète)

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Circo Massimo : réponses aux questions des jeunes (2/3)

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« N’ayez pas peur de penser à l’amour, mais à l’amour qui prend des risques, à l’amour fidèle, à l’amour qui fait grandir l’autre et réciproquement. Pensez à l’amour fécond ». C’est ainsi que le pape François s’est exprimé devant 70 000 jeunes Italiens. « Dans la vie, a-t-il affirmé, il faut toujours mettre l’amour à la première place, mais l’amour véritable : et là, vous devez apprendre à discerner quand c’est l’amour véritable et quand c’est seulement de l’enthousiasme ».

Le pape François a rencontré les jeunes issus de presque 200 diocèses italiens, au Cirque Maxime, ce samedi soir 11 avril 2018. Arrivé sur le site vers 18h30, le pape a d’abord fait plusieurs tours en papamobile, avant d’écouter les paroles de salutations d’un jeune représentant. Puis il a entamé un dialogue en répondant à trois questions avant de délivrer son discours de salutations.

Cette rencontre était organisée par la Conférence épiscopale italienne, en préparation de la XVème Assemblée générale ordinaire du synode des évêques qui se tiendra à Rome du 2 au 28 octobre 2018, sur le thème : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».

« L’amour ne tolère pas de demi-mesures : ou tout, ou rien », a encore dit le pape. Il a mis en garde contre « le “je choisis, mais” : ce “mais” nous arrête, ne nous laisse pas avancer, ne nous laisse pas rêver, nous enlève notre liberté. Il y a toujours un “mais”qui, parfois, devient plus grand que le choix et l’étouffe. C’est ainsi que la liberté s’effrite et ne maintient plus ses promesses de vie et de bonheur ».

Voici notre traduction de la réponse du pape François à la deuxième question, posée par Martina, sur l’engagement pour la vie : comment s’engager dans une vie de mariage lorsque l’on a des études à terminer et que les adultes nous poussent à attendre.

HG

Réponse du pape François

Elle est courageuse, Martina, hein ? Elle secoue notre stabilité et en plus elle parle avec feu ! J’aurais envie de lui demander si elle n’est pas par hasard la nièce de saint Jean Chrysostome pour parler comme cela, avec autant de force ! Choisir, pouvoir décider soi-même semble être l’expression la plus élevée de la liberté. Choisir et pouvoir décider soi-même. Et en un certain sens, c’est vrai. Mais l’idée de choix que nous respirons aujourd’hui est une idée de liberté sans liens, sans engagement et toujours avec un chemin de fuite : un « je choisis, mais… ». Tu as mis le doigt sur la plaie, choisir celui-ci pour toute la vie, le choix de l’amour… Là aussi nous pouvons dire : « Je choisis mais pas maintenant, quand j’aurai fini mes études », par exemple. Le « je choisis, mais » : ce « mais » nous arrête, ne nous laisse pas avancer, ne nous laisse pas rêver, nous enlève notre liberté. Il y a toujours un « mais » qui, parfois, devient plus grand que le choix et l’étouffe. C’est ainsi que la liberté s’effrite et ne maintient plus ses promesses de vie et de bonheur. Et nous concluons alors que la liberté aussi est un mensonge et que le bonheur n’existe pas.

Chers jeunes, la liberté de chacun est un grand don, un don qui t’est fait et que tu dois garder pour le faire grandir, faire grandir la liberté, la faire se développer ; la liberté n’admet pas de demi-mesures. Et elle parlait de la liberté la plus grande, qui est la liberté de l’amour : mais pourquoi dois-je terminer ma carrière universitaire avant de penser à l’amour ? L’amour vient quand il veut – le vrai amour. Est-ce un peu dangereux, de parler aux jeunes de l’amour ? Non, ce n’est pas dangereux.

 Parce que les jeunes savent bien quand c’est le véritable amour et quand c’est simplement de l’enthousiasme, maquillé en amour : vous faites bien la distinction, vous n’êtes pas bêtes, vous ! Et c’est pourquoi nous avons le courage de parler de l’amour. L’amour n’est pas une profession : l’amour, c’est la vie et si l’amour vient aujourd’hui, pourquoi dois-je attendre trois, quatre, cinq ans pour le faire grandir et pour le rendre stable ? Sur ce point, je demande aux parents d’aider les jeunes à mûrir quand il y a l’amour, que l’amour mûrisse, ne pas le repousser à plus tard en disant : « Non, parce que si tu te maries maintenant, ensuite, tu auras des enfants et tu ne pourras pas finir ta carrière, et tous ces efforts que nous avons fait pour toi » » : cette histoire, nous l’entendons tous… Dans la vie, en revanche, il faut toujours mettre l’amour à la première place, mais l’amour véritable : et là, vous devez apprendre à discerner quand c’est l’amour véritable et quand c’est seulement de l’enthousiasme. « Pourquoi ai-je du mal, disait-elle, à dire que je suis fiancée ? ». C’est-à-dire à montrer, à faire voir cette nouvelle carte d’identité dans ma vie ? Parce que c’est tout un monde de conditionnements.

Mais il y a une autre chose qui est très importante : « Mais toi, tu veux te marier ? »… « Mais, faisons cela : tu avances comme cela, tu fais semblant de ne pas aimer, tu étudies et puis tu commences à vivre une double vie ». Le plus grand ennemi de l’amour, c’est la double vie : vous avez compris ? Ou dois-je être plus clair ? Le plus grand ennemi de l’amour, ce n’est pas seulement de ne pas le laisser grandir maintenant, d’attendre que j’aie fini ma carrière, mais c’est de faire une double vie parce que si tu commences à aimer la double vie, l’amour se perd, l’amour s’en va. Pourquoi est-ce que je dis cela ? Parce que dans l’amour véritable, l’homme a une tâche et la femme en a une autre. Vous savez quelle est la plus grande tâche de l’homme et de la femme dans le véritable amour ? Vous le savez ? La totalité : l’amour ne tolère pas de demi-mesures : ou tout, ou rien. Et pour faire grandir l’amour, il faut éviter les échappatoires. L’amour doit être sincère, ouvert, courageux. Dans l’amour, tu dois te jeter dans le feu : c’est ce que nous disons en Argentine.

Il y a quelque chose dans la Bible qui me touche beaucoup : à la fin de la Création du monde, on dit que Dieu a créé l’homme à son image et à sa ressemblance : « Il les créa homme et femme, tous deux à son image et à sa ressemblance ». C’est cela l’amour. Quand tu vois un mariage, le couple d’un homme et d’une femme, qui avancent dans la vie de l’amour, il y a là l’image et la ressemblance de Dieu. Comment est Dieu ? Comme ce couple. Voilà l’image et la ressemblance de Dieu. On ne dit pas que l’homme est à l’image et à la ressemblance de Dieu, que la femme est à l’image et à la ressemblance de Dieu. Non, tous les deux, ensemble, sont à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et puis, cela continue dans le Nouveau Testament : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour devenir avec sa femme une seule chair ». Voilà l’amour. Et quelle est la tâche de l’homme dans l’amour ? Rendre sa femme, ou sa fiancée, davantage femme. Et quelle est la tâche de la femme dans le mariage ? Rendre son mari, ou son fiancé, plus homme. C’est un travail à deux, qui grandissent ensemble ; mais l’homme ne peut pas grandir tout seul dans le mariage, si sa femme ne le fait pas grandir et la femme ne peut pas grandir dans le mariage si son mari ne la fait pas grandir. Et c’est cela l’unité et cela signifie « une seule chair » : ils deviennent « un » parce que l’un fait grandir l’autre. C’est l’idéal de l’amour et du mariage.

Pensez-vous qu’un tel idéal, quand on sent qu’il est vrai, quand il est mûr, doive être repoussé à plus tard pour d’autres intérêts ? Non, il ne faut pas. Il faut risquer dans l’amour, mais dans l’amour vrai, pas dans l’enthousiasme amoureux maquillé en amour.

Alors il faut que nous nous demandions : où est mon amour, où est mon trésor ? Où est la chose que je considère comme la plus précieuse dans ma vie ? Jésus parle d’un homme qui avait vendu tout ce qu’il avait pour acheter une perle précieuse de très grande valeur. L’amour, c’est cela : tout vendre pour acheter cette perle précieuse de très grande valeur. Tout. C’est pourquoi l’amour est fidèle. S’il y a infidélité, il n’y a pas d’amour ; ou c’est un amour malade, ou petit, qui ne grandit pas. Tout vendre pour une seule chose. Réfléchissez bien à l’amour, réfléchissez-y sérieusement. N’ayez pas peur de penser à l’amour, mais à l’amour qui prend des risques, à l’amour fidèle, à l’amour qui fait grandir l’autre et réciproquement. Pensez à l’amour fécond.

J’ai vu ici, pendant que je faisais le tour, des enfants dans les bras de leurs parents : voilà le fruit de l’amour, du véritable amour. Risquez sur l’amour !

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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