« Le lavement des pieds le Jeudi Saint est un rite liturgique … qui exprime peut-être le mieux notre vocation », a dit Mgr Angelo Becciu aux prêtres, rapporte L’Osservatore Romano daté du 21 avril 2018.
Le substitut de la secrétairerie d’État a parlé de « la prêtrise, considérée comme un service » au cours d’une homélie prononcée au Séminaire pontifical régional de Cagliari, capitale de l’île de la Sardaigne, en Italie, le jeudi 19 avril. Mgr Becciu a présidé la journée des anciens élèves du séminaire à laquelle assistaient presque tous les évêques de l’île.
Le pape François, a souligné Mgr Becciu, a donné « une force inattendue » au rite du lavement des pieds « en allant dans des prisons, des lieux ‘périphériques’, loin des basiliques, agenouillé devant des hommes et des femmes, chrétiens et non chrétiens, pour incarner véritablement l’idéal d’une Église au service ».
Le substitut de la secrétairerie d’État a réfléchi sur la signification du terme « diaconia », précisant qu’il s’agit du « service » de ceux qui répondent aux besoins des autres.
« Ce n’est pas un terme purement fonctionnel, a-t-il dit, mais un titre que Jésus s’est réservé, utilisant précisément le verbe diakonèin » et disant qu’ « Il est venu pour servir (diakonèsai) et non pour être servi (Matthieu 20, 20.28, Marc 10, 45). Il réclamait aussi de ses disciples le même service, le même ‘diaconat’ : ‘Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.’ (Marc 10,42) »
« Nous, prêtres, restons diacres », a déclaré Mgr Becciu. Le Christ lui-même « se définit comme « diacre », a-t-il insisté : « Je suis parmi vous comme celui qui sert », ho diakonòn (Luc 22, 25-27).
Mgr Becciu a rappelé aussi que le prêtre devrait être ouvert « à l’action de l’Esprit », comme le pape François l’avait dit « avec force » dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate sur la sainteté : « Nous avons besoin de l’impulsion de l’Esprit, a écrit le pape, pour ne pas être paralysés par la peur et par le calcul, pour ne pas nous habituer à ne marcher que dans des périmètres sûrs. »
En concluant, le substitut de la secrétairerie d’État a formulé les caractéristiques essentielles du vrai « presbytère » : c’est « l’homme qui se donne à l’Esprit… L’homme de parresia, du courage évangélique, qui ne se laisse pas intimider par ses propres limites, ni par la société hostile, ni par l’indifférence généralisée qui semble aujourd’hui engourdie ». C’est aussi « l’homme confiant » qui « se laisse envelopper dans l’amour du Seigneur, avec la certitude que rien « ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu » (Romains 8, 39). Celui qui, poussé par cet amour (2 Corinthiens 5, 14), répète avec saint Paul : « Malheur à moi si je ne prêche pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16).
Mgr Becciu au Latran, courtoisie de Sant'Egidio
Le sacerdoce est "un service", par Mgr Angelo Becciu
Messe au Séminaire pontifical régional de Cagliari