Mgr Scicluna © thechurchinmalta.org

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Abus sexuels : l'envoi de Mgr Scicluna au Chili, signe de proximité du pape

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Réaction de l’Eglise locale

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La décision du pape François de mandater au Chili Mgr Charles J. Scicluna, président du Collège spécial d’appel dans les cas d’abus sexuels sur mineurs de la part de clercs – au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi -, pour enquêter sur le cas de Mgr Juan de la Cruz Barros Madrid, évêque d’Osorno, est un signe de « proximité », estime l’Eglise locale.
Mgr Barros est accusé par des laïcs de son diocèse d’avoir été au courant des actes d’abus sexuels de son ancien mentor, Fernando Karadima, alors qu’il était séminariste. Mgr Scicluna se rendra ainsi à Santiago du Chili « pour écouter ceux qui ont exprimé la volonté de soumettre des éléments en leur possession ».
Au lendemain de l’annonce du Saint-Siège, le 31 janvier 2018, Vatican News rapporte la réaction de la Conférence épiscopale du Chili, saluant « une attitude de véritable écoute et de proximité » de la part du pape François « envers la réalité et les défis de la société et de l’Eglise chilienne ».
Mgr Barros, quant à lui, « accueille avec foi et avec joie tout ce que décide le pape, en demandant à Dieu que resplendisse la vérité et en invoquant en particulier la Vierge Marie afin que tout le monde trouve la paix ».
L’envoyé du pape, Mgr Scicluna, est très engagé dans la lutte contre la pédophilie. En tant que promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 1995 à 2012, il a notamment été chargé par le cardinal Joseph Ratzinger d’enquêter sur le cas du père Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ.
Depuis le 21 janvier 2015, il est président du Collège spécial au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi : ce collège a pour mission de rendre plus efficaces les procédures d’appel dans les cas de délits « les plus graves » relevant de sa juridiction, à savoir les cas d’abus sexuels sur mineurs de la part de clercs.
Le cas de Mgr Barros a fait couler beaucoup d’encre, lors du récent voyage du pape François au Chili et au Pérou (16-21 janvier). La presse chilienne avait interrogé le pape à ce sujet avant la messe qu’il a célébrée le 18 janvier à Iquique. « Il n’y a pas une seule preuve contre lui, tout est de la calomnie », avait-il alors déclaré.
Dans l’avion de Lima-Rome, le pape a confirmé son soutien à l’évêque d’Osorno : « Pour les abus, je poursuis la ligne de tolérance zéro initiée par Benoît XVI. En cinq ans, je n’ai signé aucune demande de grâce… Le cas de l’évêque Juan Barros, je l’ai fait investiguer. Il n’y a pas d’évidences de culpabilité. Aucune victime n’est venue pour l’évêque Barros, elles ne se sont pas présentées, s’il y en avait eu, j’aurais été le premier à les écouter… Si je le juge coupable sans évidence ou sans certitude morale, c’est moi qui commettrais un délit. »
Le pape a aussi présenté ses excuses aux victimes d’abus sexuels : « À Iquique, j’ai répondu à la question d’un journaliste sur l’évêque Barros. J’ai employé le terme « preuve » et j’ai dit : « Le jour où j’aurai une preuve, je parlerai ». Malheureusement, je sais que beaucoup des personnes victimes d’abus ne peuvent montrer des preuves, elles ne les ont pas et ne peuvent les avoir, ou si elles en ont, elles ont honte… Je dois leur demander pardon parce que le mot « preuve » a blessé, mon expression n’a pas été heureuse. Je présente mes excuses si j’ai blessé sans m’en apercevoir, sans le vouloir, cela me fait beaucoup souffrir… C’est pourquoi je ne veux plus utiliser le terme « preuves » mais évidences. »
 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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