Audience générale du 24/01/2018 © Vatican Media

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L’Institut Jean-Paul II appelé à être sur la "ligne de front des nouveaux défis pastoraux"

Lettre du pape pour l’inauguration de la chaire Gaudium et spes (Traduction intégrale)

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Le pape espère que la nouvelle chaire Gaudium et spes de l’Institut Jean-Paul II sera sur la « ligne de front des nouveaux défis pastoraux auxquels la communauté chrétienne est appelée à répondre » et concourra « à rendre toujours plus visible “la beauté de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus-Christ mort et ressuscité” ».

Le pape François a adressée une lettre au Grand Chancelier de l’Institut pontifical de théologie Jean-Paul II pour les Sciences du mariage et de la famille, Mgr Vincenzo Paglia, à l’occasion de l’inauguration de la chaire « Gaudium et spes » de cet institut.

« Dans Gaudium et spes,  a affirmé le pape François, l’Église a su exprimer une compréhension profondément renouvelée de l’Évangile de la famille qui, à travers diverses étapes, nous a conduits jusqu’à l’intense saison synodale qui a abouti à l’exhortation apostolique Amoris laetitia ».

Voici notre traduction de la lettre du pape François.

HG

Lettre du pape François

À mon vénéré frère Mgr Vincenzo Paglia, Grand Chancelier de l’Institut pontifical de théologie Jean-Paul II pour les Sciences du mariage et de la famille.

Je vous adresse mes salutations cordiales, ainsi qu’au président de l’Institut pontifical de théologie Jean-Paul II pour les Sciences du mariage et de la famille, et à tous ceux qui sont réunis pour la solennelle inauguration de la chaire Gaudium et spes de cet Institut.

La date choisie pour cet acte académique nous rappelle le 25 janvier 1959 lorsque saint Jean XXIII surprit l’Église et le monde entier en convoquant le plus grand événement ecclésial du XXème siècle : le Concile œcuménique Vatican II.

C’est précisément au terme des travaux de ces assises que fut approuvée la Constitution pastorale Gaudium et spes. Elle fut capable d’exprimer et de donner forme aux intentions profondes qui guidèrent la convocation et le déroulement du Concile. En effet, cela « a été une rencontre. Une véritable rencontre entre l’Église et les hommes de notre temps. Une rencontre marquée par la force de l’Esprit qui poussait son Église à sortir des bas fonds qui l’avaient renfermée sur elle-même pendant des années pour reprendre avec enthousiasme le chemin missionnaire. C’était la reprise d’un parcours pour aller à la rencontre de tout homme là où il vit : dans sa ville, chez lui, sur son lieu de travail… Partout où il y a une personne, l’Église est appelée à la rejoindre pour apporter la joie de l’Évangile et apporter la miséricorde et le pardon de Dieu. Une impulsion missionnaire, par conséquent, que nous reprenons après ces décennies avec la même force et le même enthousiasme » (Homélie de la messe pour l’ouverture de la Porte sainte, 8 décembre 2015).

Je suis heureux que l’Institut pontifical de théologie Jean-Paul II pour les Sciences du mariage et de la famille prenne un engagement particulier à maintenir vivante l’attention sur ce document conciliaire, à en approfondir l’étude et à rendre toujours plus fécond son précieux héritage.

Nous ne pouvons pas oublier combien la Constitution Gaudium et spes a été chère à votre fondateur, saint Jean-Paul II. Il fut parmi les protagonistes de sa rédaction et une grande partie de son magistère plonge justement ses racines dans ce document.

J’aime rappeler ici ses paroles : « Je dois confesser que la Constitution Gaudium et spes m’est particulièrement chère, non seulement en raison des thèmes qu’elle développe mais aussi pour la participation directe qu’il m’a été donné d’avoir dans son élaboration. En tant que jeune évêque de Cracovie, en effet, je fus membre de la sous-commission chargée d’étudier les “signes des temps” et, à partir de novembre 1964, je fus appelé à faire partie de la sous-commission centrale, chargée de pourvoir à la rédaction du texte. C’est justement la connaissance intime de la genèse de Gaudium et spes qui m’a permis d’en apprécier à fond la valeur prophétique et d’en assumer largement les contenus dans mon magistère dès la première encyclique, Redemptor hominis. En elle, recueillant l’héritage de la Constitution conciliaire, j’ai voulu redire que la nature et le destin de l’humanité et du monde ne peuvent être définitivement dévoilés sinon à la lumière du Christ crucifié et ressuscité » (Commémoration de la Const. Gaudium et spes, 8 novembre 1995 : Enseignements, XVIII, 2 [1995], p. 1053).

La nouvelle chaire, inaugurée aujourd’hui, se situe bien dans l’horizon de votre mission académique particulière consacrée au mariage et à la famille. Nous savons bien que ces réalités fondamentales de l’existence humaine ont justement été mise par les Pères conciliaires à la première place parmi les « problèmes contemporains particulièrement urgents » (GS, 46). On peut bien dire que, dans Gaudium et spes, l’Église a su exprimer une compréhension profondément renouvelée de l’Évangile de la famille qui, à travers diverses étapes, nous a conduits jusqu’à l’intense saison synodale qui a abouti à l’exhortation apostolique Amoris laetitia.

Je suis certain que cette chaire pourra contribuer à faire en sorte que votre Institut soit en première ligne de front des nouveaux défis pastoraux auxquels la communauté chrétienne est appelée à répondre. L’extraordinaire importance anthropologique et sociale qu’assume aujourd’hui l’alliance de l’homme et de la femme, quant à l’ouverture d’un nouvel horizon pour la coexistence humaine dans son ensemble, exalte sa vocation originelle à se faire l’interprète de la bénédiction de Dieu pour la création tout entière. L’engagement de réflexion et de formation lié à cette nouvelle chaire représente une conquête et une promesse pour votre institut et pourra bénéficier à toute l’Église ainsi qu’à la société civile.

Il est particulièrement important, aujourd’hui, de générer des lieux de rencontre et de dialogue – y compris de haut niveau intellectuel – dans lesquels expérimenter que la communauté ecclésiale est capable de donner chair et os aux paroles par lesquelles Vatican II a voulu exprimer son regard sur les hommes de son temps : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. » (GS,1).

Le jour où nous célébrons la Conversion de l’apôtre Paul, auquel le Seigneur Jésus confia la singulière mission de proclamer l’universalité du salut chrétien, j’espère que cette initiative académique concourra à rendre toujours plus visible « la beauté de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus-Christ mort et ressuscité » (Ex. ap. Evangelii gaudium, 36).

Je remercie tous ceux qui sont engagés dans cette œuvre et, de diverses manières, la soutiennent ; que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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