Myanmar, discours aux forces vives du pays, 28/11/2017 © L'Osservatore Romano

Myanmar, discours aux forces vives du pays, 28/11/2017 © L'Osservatore Romano

«L’avenir du Myanmar dépendra de la formation de ses jeunes», discours aux forces vives de la nation

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Le pape plaide pour la solidarité entre les générations

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«L’avenir du Myanmar, dans un monde en rapide évolution et interconnexion, dépendra de la formation de ses jeunes », a affirmé le pape dans son discours aux forces vices de la nation, ce mardi 28 novembre 2017, au deuxième jour de son voyage dans ce pays, le premier d’un pape.
Le pape François a rencontré les autorités birmanes, des représentants de la société civile et des membres du Corps diplomatiques au Myanmar, dans la capitale, Nay Pyi Taw, au Myanmar International Convention Center , à 17h15 heure birmane (11h45 à Rome). La traduction officielle de ce discours prononcé en italien se trouve ici.
Dans un tweet posté à l’issue de la rencontre, le pape écrit: « J’espère que ma visite puisse embrasser toute la population du Myanmar et encourager la construction d’une société inclusive. »
Solidarité avec les jeunes
Le pape a invité à la justice entre les générations : « « Les jeunes sont un don à aimer et à encourager, un investissement qui produira un riche revenu seulement face à de réelles possibilités d’emploi et à une instruction de qualité. Ceci requiert d’urgence la justice intergénérationnelle. »
Il a insisté sur la formation : « L’avenir du Myanmar, dans un monde en rapide évolution et interconnexion, dépendra de la formation de ses jeunes, non seulement dans les secteurs techniques, mais surtout aux valeurs éthiques d’honnêteté, d’intégrité et de solidarité humaine qui peuvent garantir le renforcement de la démocratie et la croissance de l’unité et de la paix à tous les niveaux de la société. »
Le pape a diagnostiqué aussi le défi pour l’environnement des jeunes: « La justice entre générations demande également que les générations futures héritent d’un environnement naturel non contaminé par l’avidité et le pillage humain. Il est indispensable que nos jeunes ne soient pas dépossédés de l’espérance et de la possibilité d’employer leur idéalisme et leurs talents dans le projet d’avenir de leur pays, et même de la famille humaine tout entière. »
La contribution de tous les groupes ethniques
Le pape a en a appelé à la contribution de tous les groupes ethniques au « bien commun » de la nation : « L’avenir du Myanmar doit être la paix, une paix fondée sur le respect de la dignité et des droits de tout membre de la société, sur le respect de tout groupe ethnique et de son identité, sur le respect de l’état de droit et d’un ordre démocratique qui permette à chaque individu et à tout groupe – aucun n’étant exclu – d’offrir sa contribution légitime au bien commun. »
Il a salué « les efforts du Gouvernement qui affronte ce défi, en particulier à travers la Conférence de Paix de Panglong, qui réunit les représentants des divers groupes pour tenter de mettre fin à la violence, de construire la confiance et de garantir le respect des droits de tous ceux qui considèrent cette terre comme leur maison ».
Il a salué la place reprise par le Myanmar dans el concert des nations : « La présence du Corps Diplomatique au milieu de nous témoigne non seulement de la place que le Myanmar occupe parmi les nations, mais aussi de l’engagement du pays à maintenir et à poursuivre ces principes fondamentaux. »
Il a indiqué le chemin du respect des droits humains : « Le processus ardu de construction de la paix et de la réconciliation nationale ne peut avancer qu’à travers l’engagement pour la justice et le respect des droits humains. »
Les religions pour la paix
Le pape a aussi diagnostiqué ce défi de la paix, de la réconciliation et de la guérison pour les autorités religieuses : « Dans le grand travail de réconciliation et d’intégration nationale, les communautés religieuses du Myanmar ont un rôle privilégié à jouer. Les différences religieuses ne doivent pas être des sources de division et de méfiance, mais plutôt une force pour l’unité, pour le pardon, pour la tolérance et pour la sage construction de la nation. Les religions peuvent jouer un rôle significatif dans la guérison des blessures émotionnelles, spirituelles et psychologiques de ceux qui ont souffert durant les années de conflit. »
Pour le pape, les efforts doivent être investis pour « extirper les causes du conflit, construire des ponts de dialogue, rechercher la justice et être une voix prophétique pour ceux qui souffrent ».
Un chemin d’espérance, a insisté le pape : « C’est un grand signe d’espérance que les leaders des différentes traditions religieuses de ce pays se soient engagés à travailler ensemble, dans un esprit d’harmonie et le respect réciproque, pour la paix, pour aider les pauvres et pour éduquer aux authentiques valeurs religieuses et humaines. » Pour le pape François il s’agit de « construire une culture de la rencontre et de la solidarité » et que les religions « contribuent au bien commun et posent les bases morales indispensables d’un avenir d’espérance et de prospérité pour les générations à venir ».
L’engagement des catholiques
« Je désire ces jours-ci encourager mes frères et sœurs catholiques à persévérer dans leur foi et à continuer d’exprimer leur message de réconciliation et de fraternité à travers des œuvres caritatives et humanitaires dont toute la société puisse bénéficier », a ajouté le pape.
Il a conclu à nouveau sur la collaboration des religions : «  C’est mon espérance que, dans la coopération respectueuse avec les adeptes des autres religions, et avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, ils contribuent à ouvrir une ère nouvelle de concorde et de progrès pour les peuples de cette région bien aimée. Longue vie au Myanmar! »
Suite du programme du pape
Justement le pape François célébrera la messe pour les jeunes jeudi, 30 novembre, dans la Cathédrale de St Mary de Yangon, à 10h15 (5h45 à Rome), avant de partir pour le Bangladesh.
De fait, après ce discours dans la capitale, le pape devait repartir aujourd’hui en avion pour Yangon et rejoindre l’archevêché en voiture pour la nuit.
Demain, mercredi 29 novembre, le pape célèbrera une messe à 9h30 (5h à Rome) au Kyaikkasan Ground de Yangon.
Dans l’après-midi, il a rendez-vous à 16h15 (11h45) avec le Conseil suprême “Sangha” des moines bouddhistes au Kaba Aye Centre.
Enfin, il rencontrera les évêques de Birmanie dans une salle de la cathédrale de la cathédrale St Mary à 17h15 (12h45 à Rome).
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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