Sainte-Marthe 27 avr. 2017 © L'Osservatore Romano

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Audience : redécouvrir la beauté de la messe (Traduction intégrale)

Le pape François entame un nouveau cycle de catéchèses sur l’Eucharistie

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« Redécouvrir (…) la beauté cachée dans la célébration eucharistique et qui, une fois dévoilée, donne un sens plein à la vie de chacun », et participer à « la formation liturgique des fidèles, indispensable pour un véritable renouveau », tels sont les objectifs, annoncés par le pape François, du cycle de catéchèses qui ont commencé ce jour.
Le pape François a entamé un nouveau cycle de catéchèses sur l’Eucharistie, à l’occasion de l’Audience générale qui s’est tenue ce mercredi matin 8 novembre 2017, sur la Place Saint-Pierre, où brillait le soleil.
Il a invité à tourner son regard « vers le “cœur” de l’Église, c’est-à-dire l’Eucharistie » afin de « redécouvrir, ou découvrir combien resplendit l’amour de Dieu à travers ce mystère de la foi. » « Pour nous chrétiens, a-t-il ajouté, il est fondamental de bien comprendre la valeur et la signification de la sainte messe, pour vivre toujours plus pleinement notre relation à Dieu ».
Voici notre traduction de la catéchèse prononcée en italien par le pape François.
HG
 
Chers frères et sœurs, bonjour !
Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série de catéchèses qui tournera notre regard vers le « cœur » de l’Église, c’est-à-dire l’Eucharistie. Pour nous chrétiens, il est fondamental de bien comprendre la valeur et la signification de la sainte messe, pour vivre toujours plus pleinement notre relation à Dieu.
Nous ne pouvons pas oublier le grand nombre des chrétiens qui, dans le monde entier, pendant deux mille ans d’histoire, ont résisté jusqu’à la mort pour défendre l’Eucharistie ; et combien, aujourd’hui encore, risquent leur vie pour participer à la messe dominicale. En 304, pendant les persécutions de Dioclétien, un groupe de chrétiens du nord de l’Afrique furent surpris pendant qu’ils célébraient la messe dans une maison et ils furent arrêtés. Le proconsul romain, dans l’interrogatoire, leur demanda pourquoi ils avaient fait cela, sachant que c’était absolument interdit. Et ils répondirent : « Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre », ce qui voulait dire : si nous ne pouvons pas célébrer l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre, notre vie chrétienne mourrait.
En effet, Jésus a dit à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,53-54).
Ces chrétiens d’Afrique du nord furent tués parce qu’ils célébraient l’Eucharistie. Ils ont laissé le témoignage selon lequel on peut renoncer à la vie terrestre pour l’Eucharistie, parce qu’elle nous donne la vie éternelle, nous rendant participants de la victoire du Christ sur la mort. Un témoignage qui nous interpelle tous et qui demande une réponse sur ce que signifie pour chacun de nous participer au sacrifice de la messe et nous approcher de la Table du Seigneur. Cherchons-nous cette source d’où « jaillit l’eau vive » pour la vie éternelle ?… Qui fait de notre vie un sacrifice spirituel de louange et de remerciement et qui fait de nous un seul corps avec le Christ ? C’est le sens le plus profond de la sainte Eucharistie, qui signifie « remerciement » : remerciement à Dieu Père, Fils et Esprit-Saint, qui nous implique et nous transforme dans sa communion d’amour.
Dans les prochaines catéchèses, je voudrais donner une réponse à quelques questions importantes sur l’Eucharistie et la messe, pour redécouvrir, ou découvrir combien resplendit l’amour de Dieu à travers ce mystère de la foi.
Le Concile Vatican II a été fortement animé par le désir de conduire les chrétiens à comprendre la grandeur de la foi et la beauté de la rencontre avec le Christ. Pour ce motif, il était avant tout nécessaire de mettre en œuvre, sous la conduite de l’Esprit-Saint, un renouveau adéquat de la liturgie, parce que l’Église vit continuellement de celle-ci et se renouvelle grâce à elle.
Un thème central que les Pères conciliaires ont souligné est la formation liturgique des fidèles, indispensable pour un véritable renouveau. Et c’est précisément aussi cela le but de ce cycle de catéchèses que nous commençons aujourd’hui : grandir dans la connaissance du grand don que Dieu nous a fait dans l’Eucharistie.
L’Eucharistie est un événement merveilleux dans lequel Jésus-Christ, notre vie, se rend présent. Participer à la messe, « c’est vivre une autre fois la passion et la mort rédemptrice du Seigneur. C’est une théophanie : le Seigneur se rend présent sur l’autel pour être offert au Père pour le salut du monde » (Homélie de la messe, Maison Sainte-Marthe, 10 février 2014). Le Seigneur est là avec nous, présent. Si souvent, nous y allons, nous regardons les choses, nous bavardons entre nous pendant que le prêtre célèbre l’Eucharistie… et nous ne célébrons pas près de lui. Mais c’est le Seigneur ! Si, aujourd’hui, le président de la République ou quelque personnage très important du monde venait ici, il est certain que nous serions tous à ses côtés, que nous voudrions le saluer. Mais réfléchis : quand tu vas à la messe, le Seigneur est là ! Et tu es distrait. C’est le Seigneur ! Nous devons y réfléchir. « Père, c’est que les messes sont ennuyeuses. – Mais que dis-tu, le Seigneur est ennuyeux ? – Non, non, la messe non, mais les prêtres. – Ah, il faut que les prêtres se convertissent, mais c’est le Seigneur qui est là ! ». Compris ? Ne l’oubliez pas ! « Participer à la messe, c’est vivre une autre fois la passion et la mort rédemptrice du Seigneur ».
Essayons maintenant de nous poser quelques questions simples. Par exemple, pourquoi fait-on le signe de croix et l’acte pénitentiel au début de la messe ? Et ici, je voudrais ouvrir une parenthèse. Vous avez vu comment les enfants font le signe de croix. Tu ne sais pas ce qu’ils font, si c’est le signe de croix ou un dessin. Ils font comme cela [il fait un geste confus]. Il faut enseigner aux enfants à bien faire le signe de croix. C’est ainsi que commence la messe, ainsi que commence la vie, ainsi que commence la journée. Cela veut dire que nous sommes rachetés par la croix du Seigneur. Regardez les enfants et enseignez-leur à bien faire le signe de croix. Et ces Lectures, pendant la messe, pourquoi sont-elles là ? Pourquoi lit-on trois lectures le dimanche et deux les autres jours ? Ou encore, pourquoi, à un certain moment, le prêtre qui préside la célébration dit-il : « Élevons notre cœur ? ». Il ne dit pas : « Élevons nos portables pour faire une photo ! ». Non, ce n’est pas bien ! Et je vous dis que cela me procure beaucoup de tristesse quand je célèbre ici, sur la Place ou dans la Basilique, et que je vois tous ces portables levés, non seulement ceux des fidèles, mais aussi ceux de certains prêtres et même d’évêques. Mais s’il vous plaît ! La messe n’est pas un spectacle : c’est aller à la rencontre de la passion et de la résurrection du Seigneur. C’est pourquoi le prêtre dit : « Élevons notre cœur ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Souvenez-vous, pas de portables !
Il est très important de revenir aux fondements, de redécouvrir ce qui est l’essentiel, à travers ce qu’on touche et voit dans la célébration des sacrements. La question de l’apôtre saint Thomas (Jn 20,25), de pouvoir voir et toucher les blessures des clous dans le corps de Jésus, est le désir de pouvoir d’une certaine manière « toucher » Dieu pour croire en lui. Ce que saint Thomas demande au Seigneur est ce dont nous avons tous besoin : le voir, et le toucher pour pouvoir le reconnaître. Les sacrements viennent au devant de cette exigence humaine. Les sacrements, et la célébration eucharistique en particulier, sont les signes de l’amour de Dieu, les voies privilégiées pour le rencontrer.
Ainsi, à travers ces catéchèses qui commencent aujourd’hui, je voudrais redécouvrir avec vous la beauté cachée dans la célébration eucharistique et qui, une fois dévoilée, donne un sens plein à la vie de chacun. Que la Vierge Marie nous accompagne sur ce nouveau tronçon de route. Merci.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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