Les migrants « représentent le visage humain du processus de mondialisation. Ils viennent avec courage, espoir et résilience; Ils peuvent servir d’instruments de relations pacifiques entre les pays, démontrant ainsi la vérité que nous sommes une famille humaine », a déclaré l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies et d’autres organisations internationales à Genève au Dialogue international de l’OIM sur les migrations.
Mgr Ivan Jurkovic est intervenu dans le panel 4 : « Intégration et inclusion sociale comme moyen de traiter et d’atténuer les vulnérabilités des migrants » le 19 juillet 2017 à Genève. Défendant « l’impact positif et pragmatique des migrants dans les pays d’origine, de transit et de destination », il a déploré les « standards doubles » véhiculés par les médias et par l’opinion publique et qui sont source de « stéréotypes » et de « généralisations négatives ».
Empruntant les paroles du pape François, Mgr Jurkovic a rappelé qu’il s’agit d’un « processus à double sens, enraciné essentiellement dans la reconnaissance conjointe de la richesse culturelle de l’autre ». Les migrants sont tenus de respecter les lois et la culture des pays d’accueil, a-t-il précisé, tandis que les États doivent élaborer des politiques favorisant « la réunion de la famille ».
Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Jurkovic.
CR
Déclaration de Mgr Ivan Jurkovic
Madame la Présidente,
Lorsque, d’une part, les migrants sont demandés et acceptés dans les marchés des économies développées et émergentes, il semble y avoir une contradiction flagrante avec la triste réalité du fait que, d’autre part, ils sont souvent rejetés et soumis à des attitudes de ressentiment et à des attaques violentes de la part de beaucoup dans les sociétés d’accueil. Le Saint-Siège a rappelé à maintes reprises que les migrants ne cherchent pas simplement à améliorer leur condition financière, sociale et politique. Ils représentent le visage humain du processus de mondialisation. Ils viennent avec courage, espoir et résilience; Ils peuvent servir d’instruments de relations pacifiques entre les pays, démontrant ainsi la vérité que nous sommes une famille humaine.
Les études fondées sur des données probantes ont démontré l’impact positif et pragmatique des migrants dans les pays d’origine, de transit et de destination, ainsi que pour les migrants eux-mêmes et leurs familles. Dans de nombreux cas, cependant, ces contributions sont éclipsées par des standards doubles, qui sont répandus et alimentés dans les médias et l’opinion publique. Cette situation regrettable facilite les stéréotypes et les généralisations négatives sur les nouveaux arrivants et fait craindre à la société hôte d’être moins en sécurité et de perdre son identité et sa culture. À cet égard, le pape François nous a rappelé le « devoir de solidarité » comme un moyen pour contrer la « culture du jetable » et accorder une plus grande attention à ceux qui sont les plus faibles, les plus pauvres et les plus vulnérables, encourageant ainsi une culture de la rencontre, seule culture capable de construire un monde meilleur, plus juste et plus fraternel (1).
Tout en soulignant la nécessité d’intégrer les migrants dans les pays d’accueil, le pape François a expliqué que « cela n’est ni l’assimilation ni l’incorporation. Il s’agit d’un processus à double sens, enraciné essentiellement dans la reconnaissance conjointe de la richesse culturelle de l’autre : ce n’est pas la superposition d’une culture par rapport à l’autre, ni l’isolement mutuel, avec le risque insidieux et dangereux de créer des ghettos » (2). Dans ces deux processus équitables, les migrants « sont tenus de ne pas se fermer à la culture et aux traditions du pays d’accueil, en respectant avant tout ses lois » (3). Les États qui reçoivent, en revanche, doivent respecter la dimension familiale du processus d’intégration, en élaborant des politiques visant à favoriser la réunion de la famille, unité fondamentale de la société, et à en bénéficier.
Madame la Présidente,
Il ne peut y avoir de politique de migration réussie et durable sans une stratégie d’intégration simultanée, complète et mutuellement enrichissante, centrée sur la personne humaine en tant que sujet qui est principalement responsable du développement. L’engagement des administrations locales dans la promotion d’une culture d’intégration, d’enrichissement mutuel et de paix sera fondamental, tandis que, dans le même temps, « les migrants eux-mêmes ne doivent pas oublier qu’ils ont le devoir de respecter les lois, la culture et les traditions des pays dans lesquels Ils sont reçus » (4).
À cet égard, Madame la Présidente, si vous me le permettez, j’aimerais informer le représentant distingué ici présent que, lors de la prochaine session du Conseil de l’OIM en novembre, la Mission permanente du Saint-Siège, ainsi que la Mission permanente de L’Ordre de Malte, la Commission internationale catholique des migrations, Caritas Internationalis et la Fondation Caritas in Veritate organisent un événement parallèle qui vise à présenter les bonnes pratiques et à identifier des recommandations pratiques pour améliorer l’intégration des migrants dans les sociétés d’accueil.
Merci, Madame la Présidente.
1 Pape François, Discours aux participants au Forum International pour les Migrations et pour la paix, Cité du Vatican, 21 février 2017.
2 Ibid.
3 Ibid.
Traduction de Zenit, Constance Roques
Migrants, Croatie, 2015 © Courtoisie JRS
OIM : les migrants montrent "que nous sommes une famille humaine"
Mgr Jurkovic plaide pour la réunion des familles