Dans une chronique largement relayée par les médias du Vatican le 13 juillet 2017, la Civiltà Cattolica met en garde contre un « œcuménisme de la haine », notamment aux Etats-Unis, aux antipodes de celui qui est promu par le pape François.
Le prochain numéro du bimensuel jésuite traditionnellement relu en Secrétairerie d’Etat contient en effet une réflexion conjointe de son directeur, le p. Antonio Spadaro, et du bibliste protestant Marcelo Figueroa, coordinateur de L’Osservatore Romano argentin. Ils s’inquiètent d’une « forme étrange d’œcuménisme entre fondamentalistes évangélistes et catholique intégristes ».
Ces deux groupes, notent les auteurs, partagent « la même volonté d’une influence directe sur la dimension politique », et, faisant un usage « littéral » des Ecritures, diabolisent tous les ennemis potentiels : migrants, musulmans, cite le texte. Leur vision de « compénétration entre politique, morale et religion a assumé un langage manichéen qui divise la réalité entre le Bien absolu et le Mal absolu ».
Cet esprit, estiment-ils, « risque de réduire la communauté des croyants, de foi (faith), à une communauté de combattants, du combat (fight) » et promeut un « œcuménisme du conflit » qui devient « œcuménisme de la haine ».
Pour La Civiltà Cattolica, la « perspective la plus dangereuse de cet étrange œcuménisme est imputable à sa vision xénophobe et islamophobe, qui invoque des murs et des déportations purificatrices ». Dans cette vision, « l’intolérance est marque céleste de purisme, le réductionnisme est méthodologie exégétique, et l’ultra-littéralisme en est la clé herméneutique ».
Cet œcuménisme, soulignent les deux signataires, s’oppose à celui du pape François, qui prône « l’inclusion, la paix, la rencontre et les ponts ». Le pape argentin, concluent-ils, « vide de l’intérieur la machine narrative des millénarismes sectaires et du “dominionisme”, qui prépare à l’apocalypse et à ‘l’affrontement final’ ».
Civiltà cattolica
La Civiltà Cattolica met en garde contre un "œcuménisme de la haine"
Surfant sur la vague du fondamentalisme