Charlie Gard © charliesfight.org

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Charlie Gard: l'Académie pour la vie défend l'intérêt de l'enfant

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Non à la manipulation idéologique ou politique

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La vraie question doit être celle de l’intérêt supérieur du patient, loin de toute manipulation idéologique ou politique, affirme l’Académie pontificale pour la vie réagissant à “l’Affaire Charlie Gard” : le nourrisson anglais de 10 mois atteint d’une maladie génétique en phase terminale, dont les parents ont entamé un bras de fer judiciaire avec les soignants sur son maintien en vie.
Alors que la Cour européenne des droits de l’homme a rejeté le 27 juin la demande des parents Chris Gard et Connie Yates d’emmener leur enfant aux Etats-Unis pour un traitement expérimental, le président de l’Académie Mgr Vincenzo Paglia souligne la « souffrance » de cette situation.
Né affecté d’une maladie mitochondriale rare endommageant notamment son cerveau, Charlie n’a pas de chance de survie, estiment des experts de l’hôpital londonien Great Ormond Street Children’s, où il est traité. La cour européenne a confirmé une décision de la Cour suprême britannique se prononçant en faveur de l’arrêt des soins.
Exprimant dans une déclaration la « proximité » du Vatican au père, à la mère et à tous ceux qui prennent soin de l’enfant, Mgr Paglia cite un communiqué de la Conférence des évêques d’Angleterre qui reconnaît la complexité du cas, la douleur des parents et les efforts des différents partis pour déterminer le bien de l’enfant.
L’intérêt de l’enfant
Si l’on ne peut « jamais agir avec l’intention délibérée de mettre fin à une vie humaine », y compris par l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, rappellent les évêques, cependant « nous devons reconnaître parfois les limites de ce qui peut être fait, tout en agissant toujours humainement au service de la personne malade jusqu’au moment de la mort naturelle ».
Pour Mgr Paglia, la vraie question à se poser est celle de l’intérêt supérieur du patient : « nous devons faire ce qui améliore la santé du patient, mais nous devons aussi accepter les limites de la médecine et… éviter des interventions médicales agressives disproportionnées par rapport aux résultats que l’on pourrait espérer ou trop lourdes pour le patient et pour sa famille ».
« Le souhait des parents doit être entendu et respecté, mais ils doivent aussi être aidés à comprendre la difficulté unique de leur situation et pas laissés seuls face à leurs décisions douloureuses », écrit encore l’archevêque.
Manipulation idéologique
Il met en garde contre les interférences dans la relation entre médecin et patient/parents qui compliquent les décisions et poussent aux actions juridiques avec le risque de la « manipulation idéologique ou politique » ou du « sensationnalisme des médias, qui peut être tristement superficiel ».
« Cher Charlie, chers parents Chris Gard et Connie Yates, nous prions pour vous et avec vous », conclut le communiqué daté du 28 juin.
Non à la discrimination
Dans son édition en italien du 1er juillet, L’Osservatore Romano déplore une « triste affaire » alors que les machines de l’enfant devaient être débranchées le 30 juin. Le quotidien du Vatican regrette que même « le dernier désir » des parents ait essuyé un refus de l’hôpital : ramener Charlie chez eux pour qu’il y meure dans leur foyer.

Il cite Adriano Pessina, directeur du Centre de bioéthique de l’Université catholique du Sacré Cœur, pour qui la décision de la justice « laisse perplexe à une époque où la meilleure médecine semble être toujours ouverte à l’expérimentation ». Le philosophe espère « que les institutions qui se sont exprimé sur la base des avis médicaux anglais n’ont pas été influencées par des a priori théoriques sur la qualité de la vie qui sont toujours l’antichambre de la discrimination à l’égard des personnes avec de graves handicaps ».
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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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