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ONU: «S'unir» contre la guerre, «principal facteur de la traite des personnes»

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Intervention de Mgr Auza au Conseil de sécurité

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Le Saint-Siège appelle la communauté internationale à « s’unir dans un engagement commun » contre la guerre, « principal facteur qui facilite la traite des personnes ».
C’est ce qu’a déclaré Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, devant le Conseil de sécurité de l’ONU au cours du débat public sur le « Maintien de la paix et de la sécurité internationale: Traite des personnes en situation de conflit », mardi 20 décembre 2016.
Pour que la lutte contre la traite des êtres humains soit efficace, la communauté internationale doit s’unir pour « mettre fin aux combats, à la haine et à la violence », a affirmé Mgr Auza.
Il a souligné que pour le Saint-Siège, la question de la traite des personnes revêtait  « une importance prépondérante » et que l’esclavage moderne devrait être « condamné sans équivoque ».  « Ceux qui commettent de tels crimes doivent être incriminés », a-t-il ajouté.
L’observateur permanent du Saint-Siège a rappelé que toutes les « questions ouvertes » devraient être résolues par la voie de « la diplomatie et du dialogue ».
Voici notre traduction complète de l’allocution de Mgr Auza.
MD
Intervention du Saint-Siège au Conseil de sécurité
Monsieur le Président, Le Saint-Siège est reconnaissant envers la présidence du Royaume d’Espagne d’avoir porté ce sujet très important de la traite des personnes en situation de conflit aux délibérations de ce Conseil et à l’attention de la communauté internationale. Pour le Saint-Siège, cette question de la traite des personnes revêt une importance prépondérante. Les gens de bonne volonté, quelles que soient leurs croyances religieuses, ne peuvent jamais permettre aux femmes, aux enfants et aux hommes d’être traités simplement comme des objets, d’être trompés, violés, souvent vendus et revendus à des fins lucratives, les laissant dévastés dans leur esprit et dans leur corps pour être finalement éliminés ou abandonnés. Ce traitement est honteux et barbare. Il doit être condamné sans équivoque. Ceux qui commettent de tels crimes doivent être incriminés.
Monsieur le Président, Le Saint-Siège note que le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre des mesures de lutte contre la traite des personnes (5/2016/949) contient une multitude de statistiques et met en lumière les nombreuses questions qui sont liées à cette pratique ignoble. Le rapport montre clairement la complexité de la traite des personnes en tant que phénomène international et illustre le caractère multidimensionnel du problème, dont la résolution nécessitera la collaboration de nombreux organismes des Nations Unies, la coopération des gouvernements régionaux, nationaux et locaux et l’admirable travail sur le terrain des organisations de la société civile, en particulier des organisations et des groupes religieux. Le Pape François, qui a fait de la lutte contre la traite des personnes et d’autres formes d’esclavage moderne une haute priorité, a affirmé avec passion:
« Toute personne et tous les peuples sont égaux et leur liberté et leur dignité doivent être reconnues. Toute relation discriminatoire qui ne respecte pas la conviction fondamentale selon laquelle «l’autre est comme moi» constitue un crime, et très souvent un crime odieux. C’est pourquoi nous déclarons, au nom de tous les peuples et de tous ceux de notre croyance, que l’esclavage moderne, sous forme de trafic humain, de travail forcé, de prostitution ou de trafic d’organes, est un crime «contre l’humanité». Ses victimes sont de tous les horizons, mais la plupart sont parmi les plus pauvres et les plus vulnérables de nos frères et sœurs. Au nom de ceux qui appellent nos communautés à l’action et qui, sans exception, rejettent complètement toute privation systématique de la liberté individuelle pour des raisons d’exploitation personnelle ou commerciale, en leur nom nous faisons cette déclaration. »
Il existe de nombreuses causes et facteurs qui aident et favorisent les formes contemporaines d’esclavage comme la traite des personnes. Parmi ceux-ci figurent la pauvreté, le sous-développement et l’exclusion, surtout lorsqu’ils sont associés à un manque d’accès à l’éducation ou à des possibilités d’emploi rares, voire inexistantes. Le Saint-Siège souhaite que le trafic de stupéfiants figure sur la liste des crimes accompagnant la traite des êtres humains, ainsi que le blanchiment d’argent, le commerce des armes et la prostitution des enfants.
Monsieur le Président, À l’heure actuelle, le principal facteur qui facilite la traite des personnes est la guerre et les conflits armés. La traite des êtres humains est florissante parallèlement à la crise actuelle des réfugiés et des migrants, qui a été principalement provoquée par les guerres et les conflits. Étant donné que les choix humains provoquent des conflits et des guerres, il est tout à fait à notre portée et de notre responsabilité de s’attaquer à cette cause fondamentale qui pousse des millions à devenir des réfugiés, très vulnérables aux trafiquants d’êtres humains. Pour que la lutte contre la traite des êtres humains soit efficace, la communauté internationale doit s’unir dans un engagement commun de mettre fin aux combats, à la haine et à la violence et de poursuivre la paix et la réconciliation.
 
Le Saint-Siège reste fermement convaincu que la voie de la résolution des questions ouvertes doit être celle de la diplomatie et du dialogue. Le Saint-Siège encourage le Conseil de sécurité à continuer de lutter contre le fléau de la traite des personnes, principalement par la prévention et la fin des conflits armés. Le défi que pose la traite des personnes est immense, appelant tous à assumer leurs responsabilités respectives et à collaborer les uns avec les autres. Le Saint-Siège s’engage à jouer son rôle pour relever ce défi.
Merci, Monsieur le Président.
© Zenit. Traduction de Constance Roques
 

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Constance Roques

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