Retraite de carême à Ariccia - L'Osservatore Romano

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Trouver le Dieu de la vie dans les choses les plus simples, par le P. Ronchi

La fin de la retraite de Carême du pape et de la Curie

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Si vous n’avez pas senti Dieu « dans les choses les plus simples », « à la maison », « vous n’avez pas encore trouvé le Dieu de la vie », estime le père Ermes Ronchi qui méditait sur l’Annonciation à Marie, rapporte Radio Vatican.
Il a présenté ce vendredi matin 11 mars la dernière méditation de la retraite spirituelle prêchée au pape François et à la Curie romaine à la Maison du Divin Maître, à Ariccia, commencée dimanche 6 mars.
Dieu se révèle dans la simplicité de la vie quotidienne : le père Ronchi cite sainte Thérèse d’Avila qui affirmait que Dieu était « parmi les casseroles, dans la cuisine ». Mais qu’est-ce que cela signifie, s’interroge-t-il, que « le Seigneur de l’univers se déplace parmi les pichets, les pots, les plats, les casseroles et les poêles » ? La réponse est la suivante : « Dieu dans la cuisine, cela signifie emmener Dieu sur le territoire de la proximité. »
L’Annonciation, un événement « colossal », selon le père Ronchi, arrive aussi dans le contexte de « la vie quotidienne, sans témoins, loin des lumières et des émotions du Temple ». « Une journée quelconque, dans un endroit quelconque, une jeune femme quelconque », raconte le père Ronchi. « La première annonce de la grâce de l’Évangile est livrée dans la normalité d’une maison », continue-t-il. Et c’est là que « Dieu vous touche ».
La vie de Marie nous aide à « réparer la déchirure la plus dramatique de notre foi » où le « Dieu de la religion » « est séparé du Dieu de la vie », explique le père Ronchi : la Vierge, « comme la femme de la maison, nous lance un énorme défi : passer d’une spiritualité qui est basée sur la logique de l’extraordinaire à la mystique du quotidien ».
Dieu arrive dans cette vie quotidienne avec « une promesse du bonheur », affirme le père Ronchi : en accueillant les premières paroles de l’Annonciation « Réjouis-toi, Marie », la Vierge « nous rappelle que la foi est une confiance joyeuse ou ce n’est pas la foi ». « Marie entre en scène comme une prophétie du bonheur pour nos vies, estime le père Ronchi, comme une bénédiction de l’espérance, consolante, qui descend sur notre mal de vivre, sur les solitudes souffrantes, sur les tendresses niées, sur la violence qui nous menace, mais qui ne gagnera pas, parce que la beauté est plus forte que le dragon de la violence, comme l’assure l’Apocalypse. Et l’ange avec ce premier mot dit qu’il y a un bonheur dans la foi, un “plaisir” de croire. »
L’Ange de l’Annonciation, rappelle le père Ronchi, « a été envoyé à une vierge fiancée à un homme nommé Joseph ». En superposant les deux Évangiles, celui de Luc et de Matthieu, continue-t-il, « nous voyons avec joie que l’annonce a été faite au couple, à l’époux et à l’épouse ensemble, au juste et à la vierge amoureux ».
« Dieu est à l’œuvre dans nos relations, affirme le père Ronchi, Il parle dans les familles, dans nos maisons, dans le dialogue, dans le drame, dans la crise, dans les doutes, dans les élans. » En même temps, « Dieu ne vole pas de l’espace à la famille, n’envahit pas, Il ne blesse pas, Il ne soustrait pas, Il cherche un oui pluriel qui devient créatif parce qu’il est la somme de deux cœurs, la somme de beaucoup de rêves et de tant de travail patient », toujours selon la même source.
Enfin, la dernière question qu’aborde le père Ronchi est celle de Marie qui a demandé à Dieu le « comment » de la réalisation de la promesse : « Avoir des doutes, poser des questions est un moyen de se tenir devant le Seigneur avec toute la dignité humaine » car « j’accepte le mystère, mais en même temps, j’utilise toute mon intelligence ».
« Il n’est dit nulle part que la foi granitique soit meilleure que la petite foi entrelacée par des questions », poursuit le prédicateur : « En fait, ce qui me donne de l’espoir est de voir comment dans le peuple de Dieu continuent à grandir les questions, personne ne se contente plus de réponses… de paroles déjà entendues… L’époque où tous se taisaient devant le prêtre était-elle une époque de foi meilleure ? Je crois que c’est vraiment le contraire, et si c’est plus fatiguant pour nous, c’est aussi un alléluia. »
À la fin de sa méditation, le père Ronchi est revenu sur la « maternité » de Dieu : « Sans le corps de Marie, l’Évangile perd corps » c’est pourquoi tous les chrétiens « sont appelés à être mères de Dieu, parce que Dieu a toujours besoin de venir au monde ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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