Carte du Yémen @ wikimedia commons

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Yémen: quatre Missionnaires de la charité victimes d'une attaque terroriste

« L’enfer qu’est devenu le Yémen aujourd’hui »

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Quatre Missionnaires de la charité (MC) – sœurs de Mère Teresa – ont été assassinées au Yémen, à Aden, ce vendredi 4 mars : deux d’entre elles venaient du Rwanda, les deux autres de l’Inde et du Kenya.
En tout, quinze personnes auraient été tuées, dont huit personnes âgées de cette maison de retraite, les quatre religieuses qui y travaillaient, deux autres employées et un vigile. On est sans nouvelles d’un prêtre salésien qui y résidait.
L’Aide à l’Eglise en détresse (AED-France) rapporte les faits dans un communiqué adressé à Zenit : « Nous apprenons à l’instant le meurtre de quatre Sœurs Missionnaires de la Charité, (Sœurs de Mère Teresa) à Aden, au Yémen. Elles ont été attaquées, ce matin vendredi 4 mars, par un groupe d’hommes armés qui s’est infiltré dans la maison où les religieuses s’occupaient de personnes âgées et handicapées. »
L’AED précise : « En plus des quatre religieuses, les terroristes ont tué au moins douze autres personnes, dont deux femmes yéménites travaillant dans l’établissement, et huit personnes âgées. On reste sans nouvelle du père Tom Uzhunnalil, salésien, qui résidait au couvent des sœurs. »
Marc Fromager, directeur de l’AED explique les motivations: « Ces religieuses étaient au service des plus pauvres et avaient accepté de rester pour eux dans l’enfer qu’est devenu le Yémen aujourd’hui. Elles ont été victimes d’un absurde assassinat de sang-froid, qui semble encore plus violent que les bombardements quotidiens qui auraient pu les tuer à n’importe quel instant. Clairement, on cherche à faire disparaître toute présence chrétienne dans ce pays ».
En septembre dernier, Mgr Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud, rendait hommage à ces religieuses qui « malgré les menaces de guerre, restent dans le pays et continuent de s’occuper des personnes handicapées», confiait-il à l’AED.
L’AED rappelle la situation actuelle du pays : « Il y a quelques mois, avant la prise de la capitale par les Houthis (mouvement chiite en guerre contre le gouvernement sunnite), on évaluait le nombre de chrétiens vivant au Yémen à environ 9 000 : des expatriés, indiens pour la plupart. »
L’AED fait aussi état de l’existence de chrétiens d’origine musulmane : entre 500 et 1 000. « Mais comme l’apostasie est passible de la peine de mort, il est impossible d’en parler officiellement », explique la même source : ces chrétiens sont obligés de vivre leur foi en secret et ne peuvent se réunir que clandestinement.
« Être prudent et discret fait partie de notre comportement général dans les pays de la péninsule, surtout dans un pays en conflit comme le Yémen », explique Mgr Hinder.
« Aujourd’hui, victimes collatérales de la guerre entre sunnites et chiites, les rares chrétiens expatriés sont partis, à cause de la violence et du risque d’enlèvement. Restent donc les plus pauvres. Ou ceux qui ont une mission particulière, comme les religieuses des Missionnaires de la Charité de Mère Teresa. Demeurent aussi deux prêtres salésiens dont le Père Tom dont on n’est sans nouvelle à ce jour », ajoute l’AED.

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Rédaction

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