Après deux ans et demi d’enquête, un centre de recherche américain dénonce un immense trafic d’organes d’enfants avortés par le Planning familial américain. L’Institut européen de bioéthique résume les faits dans son bulletin en ligne de ce 13 août 2015.
Aux États-Unis, le Planning familial reçoit 500 millions de dollars des États par le biais de Medicaid, l’assurance publique d’État, et 60 millions directement par l’État fédéral. Ce sont près de 2,7 millions de patients qui font, chaque année, appel aux services de l’International Planned Parenthood Federation (IPPF) aux États-Unis. Le tiers environ du 1 000 000 d’avortements annuels américains le sont dans une des 700 cliniques gérées par l’IPPF.
Mais c’est aussi au niveau international qu’agit l’IPPF, via son réseau mondial de 151 associations qui se mobilisent, en accord avec des ONG locales, pour la promotion des droits en matière de santé reproductive (incluant le droit à l’avortement). L’ampleur de cette organisation, solidement financée, lui a permis de se développer de façon considérable en Europe et dans les pays en voie de développement, prenant aux côtés des gouvernements une place croissante en matière de politique sexuelle et reproductive. Un rapport de mars 2012 de l’organisation non gouvernementale European Dignity Watch explique le fonctionnement du Planning familial au niveau européen.
Or aujourd’hui, cette institution pro-avortement se trouve confrontée à un scandale inédit suite au travail et à l’enquête réalisée par le Center for Medical Progress (CMP). Sous couvert de l’identité de chercheurs ou d’une firme de biotechnologie, des « employés » du CMP sont entrés en contact avec certains hauts responsables de l’IPPF et ont pu filmer et enregistrer à leur insu ces entretiens : « Beaucoup de gens veulent des cœurs intacts » ; « Toujours le plus de foies intacts possible »… Le prix des organes de ces fœtus avortés ? « Probablement entre 30 et 100 dollars »
Depuis le 14 juillet 2015, plus de cinq vidéos ont été diffusées et mettent au grand jour un vaste trafic rémunéré d’organes de fœtus humains avortés dans les structures internes du Planning familial américain, et ce, malgré la prohibition formelle d’un tel marché par la loi fédérale.
Au fil des vidéos, le CMP détaille tout l’arsenal logistique et financier du Planning familial. Les images très choquantes de ces enregistrements révèlent les agissements de responsables hauts placés, dont le Dr Deborah Nucatola, chef de file du Planning familial et le Dr Savita Ginda, vice-présidente et directrice médicale du Planning familial.
On y voit comment sont analysés, disséqués, triés et négociés, les membres et organes vitaux des fœtus humains avortés. Les organes sont évalués, soupesés afin d’en déterminer la qualité, comme une simple marchandise. Les responsables de l’IPPF expliquent que pour obtenir des fœtus en bon état, il leur faut parfois changer les méthodes d’avortement afin de ne pas « écraser » ou « broyer » les organes choisis.
Le CMP, dont David Daleiden est le dirigeant, fait aujourd’hui l’objet de déni et de critiques virulentes, car le gouvernement américain soutient largement les diverses activités du Planning familial. Un projet de loi a été déposé par des sénateurs afin de suspendre les financements du Planning familial. Le président Barack Obama vient d’y opposer son veto.
Malgré l’opposition musclée de l’IPPF, soutenue aveuglément par certaines personnalités politiques très influentes et plusieurs procès intentés contre le CMP, David Daleiden a annoncé que la série des vidéos continuera pendant plusieurs mois, voire une année.