The secretary of Pontifical Commission of America Latina Guzman Carriquiry

ZENIT - by HSM

La pauvreté, entretenue par « un système idolâtre de l’argent »

Bilan du voyage du pape en Amérique latine par Guzman Carriquiry du point de vue de la place des pauvres et dans la perspective du voyage à Cuba et aux Etats-Unis.

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La « pauvreté » et l’« inégalité » qui pèsent sur les pauvres « s’expliquent à l’intérieur d’un système idolâtre de l’argent », déclare M. Carriquiry : le pape appelle pour cela à un « changement social mondial ».

Le secrétaire de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, Guzman Carriquiry Lecour, établit, au micro de Radio Vatican, un bilan du dernier voyage du pape François en Amérique latine (Équateur, Bolivie, Paraguay, 5-13 juillet), dans la perspective du prochain voyage à Cuba et aux Etats-Unis (19-27 septembre).

Pour l’ancien sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs, originaire de l’Uruguay, les deux voyages se placent sous le signe de l’espérance en un « changement social mondial ».

Car la « pauvreté » et l’ « inégalité » qui pèsent sur les pauvres « s’explique à l’intérieur d’un système idolâtre de l’argent » qui est à la base de l’exploitation et de diverses « situations de pauvreté, de violence et de destruction de la nature ».

Le pape a ainsi voulu conjuguer, explique-t-il, sa sensibilité pour les périphéries émergentes, représentées par les quatre pays d’Amérique latine, et l’attention qu’il porte aux « États-Unis, une grande nation, qui mérite un message pour elle-même, que je relie à l’Amérique latine à la lumière de l’exhortation apostolique Ecclesia in America », déclare M. Carriquiry.

En d’autres termes, le pape espère, dit-il, un « rapport toujours plus fort de communion entre les Églises et de solidarité entre les peuples de tout le continent américain, qui vient de cette intuition prophétique de saint Jean-Paul II, lorsqu’il convoqua le synode pour l’Amérique », considérant le continent comme une seule entité.

Pour le secrétaire de la Commission, « aujourd’hui, l’Église catholique en Amérique latine est mise par la Providence de Dieu dans une situation très singulière » puisque plus de 40 pour cent des catholiques vivent dans ce sous-continent.

Plus que d’être un « modèle », l’Église latino-américaine porte la « grave responsabilité » de « savoir saisir ce temps de grâce surprenant » en s’appropriant l’invitation du pape à l’évangélisation et à la conversion personnelle.

Quant au reproche de « paupérisme » lancée contre le pape par certains, en particulier après son discours aux mouvements populaires de Bolivie, Guzman Carriquiry  affirme qu’à cette occasion, le pape a tenu un « discours dur » dans lequel il a « courageusement » confronté le « patrimoine » de la doctrine sociale catholique à « l’expérience des organisations populaires très différentes les unes des autres ».

Développant les trois grands principes de la « dignité de la personne », de la « subsidiarité » et de la « solidarité », le pape exprime l’ « amour du pasteur pour les pauvres » dans lequel il voit la « Passion du Christ » ; un amour qui n’a rien à voir avec le « paupérisme » et encore moins avec le « paupérisme idéologique ».

Quant au voyage à Cuba et aux États-Unis (au cours duquel il visitera aussi les Nations Unies), le pape y défendra une « haute politique » dans une « perspective pastorale ».

Le pape demeure, rappelle Guzman Carriquiry,  « essentiellement pasteur » et va à Cuba « non pas avec pour premier objectif de continuer à être présent dans le dialogue entre Cuba et les États-Unis » mais principalement « pour confirmer la foi des Cubains ».

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ZENIT Staff

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