Le pape François a dénoncé la traite comme une « crime contre l’humanité » dès le début de son pontificat.
Voici un rappel de quelques jalons, l’occasion de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, célébrée demain, 30 juillet.
Son voyage à Lampedusa, le 8 juillet 2013 auprès des migrants était aussi une dénonciation des trafiquants d’êtres humains.
Le pape disait entre autres: « Avant d’arriver ici, ils sont passés par les mains des trafiquants, ceux qui exploitent la pauvreté des autres, ces personnes pour lesquelles la pauvreté des autres est une source de profit. Combien ils ont souffert! Et certains n’ont pas réussi à arriver. »
Le pape a dénoncé ce « crime contre l’humanité » notamment en recevant des ambassadeurs au Vatican le 12 décembre 2013.
Le pape a en effet déclaré: « La traite des personnes est un crime contre l’humanité. Nous devons unir nos forces pour libérer victimes et arrêter ce crime de plus en plus agressif, menaçant, non seulement les personnes mais les valeurs fondamentales de la société et aussi la sécurité et la justice internationale, ainsi que l’économie, le tissu familial et la vie sociale même. »
Le pape a dénoncé ce crime à nouveau notamment lors d’une conférence organisée avec les évêques britanniques le 10 avril 2014, et dans un message à l’OIT le 28 mai 2014.
Selon le désir exprimé par le pape François, l’Académie pontificale des sciences et l’Académie pontificale des sciences sociales ont organisé les 2 et 3 novembre 2013, un groupe de travail sur le trafic d’êtres humains.
Ce groupe de travail, en partenariat avec la Fédération mondiale des associations médicales catholiques (FIAMC), avait pour dessein « d’analyser le trafic d’êtres humains et l’esclavage moderne », pour d’une part en établir « la situation réelle » et d’autre part « fixer un plan d’action en vue de les combattre ».
En février dernier, un réseau de religieuses contre la traite a présenté au Vatican son initiative destinée à allumer symboliquement en ligne une lumière contre la traite des personnes sur le site http://a-light-against-human-trafficking.info/, pour soutenir les religieuses du monde engagées contre la traite des êtres humains, à l’occasion de la Journée mondiale de prière et de sensibilisation contre la traite des êtres humains, qui a été célébrée pour la première fois le 8 février prochain, en la fête de sainte Joséphine Bakhita (1869 – 8 février 1947).
Pour lutter contre le trafic d’êtres humains, il faut notamment « démanteler la base économique de la mafia », en « suivant la route de l’argent, en confisquant les biens de la mafia et en les réutilisant dans des actions sociales », disaient les participants de la 21e assemblée plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales.
L’événement était organisé du 17 au 21 avril 2015 sur le thème « Trafic d’êtres humains: Questions au-delà de la criminalisation » (« Human trafficking: Issues beyond criminalization »).
Le Saint-Siège entend demander à l’ONU d’inscrire « l’élimination du trafic d’êtres humains et de ses substituts : travail forcé, prostitution, trafic d’organe, servitude domestique… » à part entière dans les objectifs de développement durable (ODD) après-2015, a précisé Mme Archer.
Mais beaucoup d’autres initiatives se sont développées, notamment la mobilisation à l’occasion de la Coupe mondiale de football (13 mai 2014) l’engagement, au Vatican, des religions contre l’esclavage (2 décembre 2014), la collaboration avec les polices (4 avril 2014), le Groupe Santa-Marta (10 avril 2014), et la rencontre récente des maires du monde.
« Ce que l’Eglise peut faire » pour lutter contre la traite des êtres humains est répertorié dans ce document présenté au Vatican le 29 avril par le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des réfugiés. Ce thème a été l’objet de la réflexion de l’Académie pontificale des sciences sociales. Le document avait été annoncé lors de la conférence de presse de conclusion des travaux, par sa présidente, Mme Margaret Archer.
« Tous les pays doivent s’unir pour soutenir et protéger les victimes, mais aussi pour poursuivre les criminels et les traduire en justice, afin d’écarter cette menace transnationale. En cette Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, faisons le choix d’unir nos efforts au nom de la justice et de la dignité pour tous”, écrit le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon dans son message pour la Journée 2015.