La messe que le pape a célébrée au sanctuaire marial de Caacupé, était « le sommet spirituel de tout ce voyage », estime le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, au terme du 2e jour de la visite du pape François au Paraguay – dernière étape du voyage latino-américain.
L’événement du 11 juillet « fut un des grands moments de ce voyage. Une célébration aussi intense et aussi belle que celle de ce matin est très caractéristique. Je pense qu’on touchait en quelque sorte le sommet spirituel de tout ce voyage », déclare-t-il au micro de Radio Vatican.
« Ce sanctuaire est un peu le cœur spirituel de ce pays… Les Paraguayens, même ceux qui ont émigré, pensent à cette Vierge comme à leur Mère. Elle est pour eux un élément de référence et d’unité avec leur peuple et leur origine », explique-t-il en précisant : « Le pape François connaît bien cette image de la Vierge et ce qu’elle signifie pour les paraguayens : il connaissait beaucoup d’émigrés paraguayens à Buenos Aires et il a créé une paroisse spécialement pour eux, dédiée précisément à Notre-Dame de Caacupé. »
Le pape aime la religiosité populaire, rappelle le P. Lombardi : « Certains intellectuels pensent qu’elle peut faire tomber dans le sentimentalisme, la superstition… mais le pape François comprend l’importance qu’elle peut avoir pour entretenir la flamme de la foi et être sa vivante expression, complète, intégrale, dans la vie des personnes. Car si la religiosité exprime la foi elle implique aussi les sentiments, les capacités à l’exprimer, la culture; elle forge la culture d’un peuple et son histoire. »
Dans la même journée, lors de sa rencontre avec la société civile, le pape a invité le peuple à surmonter les barrières entre les personnes : « Il avait soulevé cette question aussi dans son discours aux autorités du pays et il l’a fait à nouveau explicitement aujourd’hui en sortant de ce qu’il avait écrit à l’avance dans son discours, car il sent que c’est une question très importante. »
Pour le P. Lombardi, « ces encouragements résument bien l’ensemble de ce voyage. Des encouragements à se sentir responsables de l’avenir, à se sentir impliqués dans la construction d’une société inclusive où il n’y aurait pas d’exclusion, où les biens seraient distribués équitablement ».
Il évoque également les paroles du pape sur les « Réductions », ou missions jésuites des siècles passés : le pape a voulu « montrer qu’il est possible de chercher à construire un système de société concret. Un système qui soit respectueux de la personne humaine, qui ne repose pas sur les intérêts économiques en devenant ensuite source d’injustice et de discrimination. Mais un système fondé sur le projet commun de construire ensemble une société. En s’inspirant également de l’Évangile et avec la contribution de l’Église et de la vision religieuse du monde. J’ai trouvé très intéressant, original, et pertinent, ce lien avec l’expérience des Réductions, si importante dans l’histoire du Paraguay ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall
