Premier texte rédigé par le Pape François, l’encyclique Laudato Si’ était « attendue », « alors qu’il y a urgence » et que plusieurs rendez-vous internationaux sont programmés en 2015, notamment l’Assemblée générale de l’ONU à New York (Etats-Unis) en septembre et la Conférence mondiale sur le Climat (COP21) à Paris en décembre.
En remettant la parution de document magistériel dans son contexte, Mgr Brunin a souhaité en souligner la portée universelle, car il s’agit d’un « problème crucial à l’humanité ». Ainsi cette encyclique s’inscrit-elle résolument dans la lignée des grands textes de la Pensée sociale de l’Eglise : Rerum Novarum (1891), Pacem in Terris (1963), Populorum progressio(1967) et plus récemment, Caritas in Veritate (2009).
En l’ancrant dans la figure spirituelle, mondialement connue, de Saint François d’Assise (1182-1226), le Pape rappelle que « la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure » sont inséparables.
S’il salue le travail des scientifiques et n’entend pas se substituer aux politiques, le Pape se situe résolument sur le terrain de l’éthique et du spirituel, explique encore Mgr Brunin. Economie et politique sont invitées à dialoguer pour se mettre au service de la vie humaine.
Le Pape pose une « parole de confiance et d’espérance », persuadé que l’homme peut dépasser les intérêts particuliers pour collaborer en vue du Bien commun et construire la « maison commune » de l’humanité. Il appelle ainsi à la conversion, un défi qui « nous concerne et nous touche tous ».
Les enjeux pour l’Eglise catholique. Pour le chrétien, la relation à l’environnement relève de sa relation à Dieu. Le Pape a déjà insisté pour que la foi ne soit pas cantonnée à la sphère intime (Evangelii Gaudium, N°182).
François, commente Mgr Brunin, invite les chrétiens à prendre au sérieux « une approche holistique de l’écologie, avec le concept d’écologie intégrale ». Pour lui, tout est lié : l’environnement, le souci des plus pauvres, le développement, la justice. « Il faut donc une préoccupation pour l’environnement unie à un amour sincère envers les êtres humains et un engagement constant pour les problèmes de la société » (N°91). Emerge alors la question de la relation entre l’Eglise et la société, suivie de son corollaire, celle de la posture des chrétiens dans la société. Mgr Brunin encourage « un changement de paradigme du dialogue de l’Eglise avec le monde ».
Avec Laudato Si’, les croyants sont invités à une « conversion écologique » (N°217). A la lumière d’une « spiritualité écologique » (N°216), le Pape invite à « revisiter l’être chrétien, l’agir chrétien et le mystère chrétien » (chapitre 6).
En conclusion, Mgr Brunin souligne que la démarche du Pape François pour l’environnement est semblable à celle du Synode sur la famille : « Repartir des situations concrètes – vécues par les familles – pour revisiter ce que l’Eglise a à dire et le message dont elle est porteuse : un message d’espérance, une Bonne Nouvelle ». Pour le monde entier.