La justice entre les peuples, c’est Matthieu 7,12

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Messe célébrée par le pape François pour la paix et la justice au stade Kosevo de Sarajevo en présence de plus de 60.000 personnes.

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« La véritable justice est de faire à cette personne, à ce peuple, ce que je voudrais qu’il me soit fait à moi, à mon peuple (cf. Mt 7, 12) » : c’est ce qu’affirme le pape François lors de la messe de ce 6 juin 2015, au stade Kosevo de Sarajevo : « Lorsque nous suivons ce commandement, comme les choses changent !… Cette personne, ce peuple, que nous voyons comme ennemi, a en réalité mon visage même, il a mon cœur même, mon âme même. »

Durant sa journée en Bosnie-Herzégovine, après avoir rencontré les autorités du pays au palais présidentiel, le pape a rejoint en papamobile le stade olympique où il est arrivé un peu avant 11h, pour célébrer une messe pour la paix et la justice.

Une foule de plus de 60.000 personnes venues de tout le pays l’a accueilli en liesse, sous un grand soleil. Des blessés de la guerre des Balkans des années 90 étaient également présents autour du podium dressé aux couleurs du Vatican.

Dans son homélie prononcée en italien, traduite au fur et à mesure en croate, le pape a dénoncé « une troisième guerre mondiale livrée “par morceaux” ». Sous les applaudissements, il a exhorté le peuple bosniaque à résister : « Aujourd’hui, chers frères et sœurs, que de cette ville se lève encore une fois le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et les femmes de bonne volonté : jamais plus la guerre ! »

La justice entre les peuples vue par le pape

Pour le pape, la parole de Jésus dans l’Évangile : « Heureux les artisans de paix » (Mt 5, 9) est « un appel toujours actuel, qui vaut pour chaque génération ». Mais « il ne dit pas : “Heureux les prédicateurs de paix ” : tous sont capables de la proclamer, même de manière hypocrite ou tout à fait mensongère. Non. Il dit : « Heureux les artisans de paix », c’est-à-dire ceux qui la font. »

« La paix est œuvre de la justice. Et le Nouveau Testament nous enseigne que le plein accomplissement de la justice est d’aimer son prochain comme soi-même (cf. Mt 22, 39 ; Rm 13, 9) », a-t-il poursuivi : « La véritable justice est de faire à cette personne, à ce peuple, ce que je voudrais qu’il me soit fait à moi, à mon peuple (cf. Mt 7, 12). »

« Lorsque, avec la grâce de Dieu, nous suivons ce commandement, comme les choses changent ! Parce que nous changeons, nous ! Cette personne, ce peuple, que nous voyons comme ennemi, a en réalité mon visage même, il a mon cœur même, mon âme même. Nous avons le même Père dans les cieux », a-t-il affirmé.

Les attitudes de l’artisan de paix au quotidien

« Faire la paix est un travail artisanal : il demande passion, patience, expérience, ténacité. Heureux sont ceux qui sèment la paix par leurs actions quotidiennes, par des attitudes et des gestes de service, de fraternité, de dialogue, de miséricorde… Faire la paix est un travail à mener chaque jour, pas après pas, sans jamais se fatiguer », a insisté le pape.

Il a décrit « les attitudes pour être “artisans” de paix dans le quotidien, là où nous vivons » : « Revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même » (Col 3, 12-13).

« Chers frères et sœurs, demandons aujourd’hui ensemble au Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, la grâce d’avoir un cœur simple, la grâce de la patience, la grâce de lutter et de travailler pour la justice, d’être miséricordieux, de faire œuvre de paix, de semer la paix et non la guerre et la discorde. C’est le chemin qui rend heureux, qui rend bienheureux », a conclu le pape.

Au terme de la célébration, il a rejoint la nonciature apostolique pour un déjeuner avec les évêques de Bosnie-Herzégovine. Cet après-midi, le pape a rendez-vous avec les prêtres, religieuses, religieux et séminaristes dans la cathédrale, puis participera à une rencontre œcuménique et interreligieuse au Centre international franciscain pour les étudiants. Enfin,il rencontrera les jeunes au Centre diocésain “Jean-Paul II”.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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