Les maires de Bethléem, Beit Jala et Beit Sahour, respectivement Mme Vera Baboun, M. Nicola Khamis et M. Hani al-Hayek, ont rencontré le pape François et le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, hier, 11 février 2015, au terme de l’audience générale.
Selon l’agende vaticane Fides, l’entretien était consacré à la question du mur de séparation voulu par Israël, qui menace la zone fertile de Crémisan, où se trouvent des vignobles – produisant le vin de messe de Terre sainte – et des oliveraies appartenant à 58 familles chrétiennes de Beit Jala, ainsi que deux couvents et une école tenue par des salésiens.
« Ils veulent construire le mur pour ensuite exproprier les terrains qui appartiennent aux chrétiens palestiniens. Si cela a lieu, toute la zone sera suffoquée par l’étau du mur et les premiers à s’en aller seront justement les chrétiens », dénonce Vera Baboun.
« Nous avons montré au cardinal Parolin les cartes et les photos que nous avions avec nous et il nous a écoutés attentivement, avec beaucoup de préoccupation », rapporte-t-elle. M. Issa Kassissieh, ambassadeur de l’État de Palestine près le Saint-Siège, était également présent.
Selon les trois maires du « triangle chrétien » de Cisjordanie, le tracé du mur « ne répond à aucune exigence sécuritaire. Il a comme seul but de déposséder les familles chrétiennes de leurs terres pour agrandir toute la zone des colonies israéliennes qui ont déjà occupé dans ce secteur la plupart des territoires palestiniens ».
Si les terrains de la vallée – seul « poumon vert » de la zone – étaient confisqués, « il n’y aura plus d’avenir pour la survie des chrétiens. La densité de population s’élèvera au-dessus de niveaux soutenables » indique le maire de Bethléem « et nombre seront ceux qui finiront par choisir la voie de l’exode, qui réduit depuis longtemps déjà la présence chrétienne en Terre Sainte ».