En Jordanie, toutes les églises ont sonné le glas et prié, mercredi, 4 février, en même temps que les mosquées pour la paix de l’âme de Muath Kasasbeh, le pilote jordanien de 26 ans, brûlé vif dans une cage par les djihadistes, peut-être le 3 janvier dernier.
Il avait été capturé après le crash de son F-16 en Syrie le 24 décembre.
Des messes en suffrage pour le soldat ont été célébrées dans toutes les paroisses jordaniennes, à 18H,, indique Mgr Laroun Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie du Patriarcat latin de Jérusalem.
Le Patriarche Fouad Twal dit « s’associer à la souffrance de la grande famille jordanienne et à celle de Muath Kasasbeh, assassiné de manière horrible et insoutenable par les terroristes de Daesh qui l’avaient fait prisonnier le 24 décembre dernier. Les fidèles et membres du clergé du Patriarcat s’associent à cette peine ».
« Cette épreuve pour la famille du jeune pilote et pour le Royaume de Jordanie rappelle combien le combat contre toute force fondamentaliste est nécessaire et urgent. Trop d’hommes et de femmes, de toutes religions, ont déjà perdu la vie de manière tragique et inhumaine depuis l’émergence du soi-disant état islamique, qui n’est pas un Etat et ne peut se réclamer d’aucune religion, loin de là », déclare le patriarche.
Il appelle à l’unité et à l’éducation: « Nous sommes appelés à unir nos forces avec tous les hommes de bonne volonté pour combattre surtout avec la force de la prière et de la saine éducation. La crainte de Dieu que nous partageons doit nous pousser à vivre en frères et à nous soutenir comme nous l’avons fait ensemble au Moyen Orient depuis des siècles. »
Une délégation officielle de l’Église catholique est allée présenter ses condoléances à la famille et à la tribu du pilote.
Brûler une personne c’est la traiter en animal pour la tradition musulmane, d’autant plus dans une cage. Cette élément s’ajoute à la barbarie de l’exécutions fiilmée et postée en ligne. Cette cruauté a suscité l’indignation dans le pays et en dehors de ses frontières: l’autorité sunnite de Al-Azhar, au Caire, a condamné cet acte criminel.
Les chefs religieux de Jordanie invitent les citoyens à rester « fermes » dans cette épreuve et à « conserver l’unité nationale ».
La jeune femme du pilote avait participé à une manifestation à Amman, mardi, 3 février.