Mouvements et communautés de laïcs : l'aspiration à l'unité, par Maria Voce

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Les Focolari au 3e congrès mondial

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Le Mouvement des Focolari, qui participera au 3e congrès mondial des Mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles du 20 au 22 novembre, souhaite que cet événement oriente les participants à vivre « pour l’unique grand objectif de l’Église du Christ : « Père qu’ils soient un » », unité qui est le « signe de Dieu ».

C’est ce qu’a déclaré Mme Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari (Italie), lors de la présentation du congrès au Vatican, vendredi dernier, 14 novembre. 

Organisé à Rome, au collège international Maria Mater Ecclesiae, par le Conseil pontifical pour les laïcs, sur le thème « La joie de l’Évangile : une joie missionnaire », ce congrès rassemblera les délégués de réalités associatives internationales des cinq continents, qu’elles aient déjà une reconnaissance canonique ou pas.

Le cardinal Stanisłas Ryłko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, Mgr Josef Clemens, secrétaire du dicastère et M. Jean-Luc Moens, responsable pour les relations internationales de la Communauté de l’Emmanuel (Belgique), ont participé à la conférence de presse.

A.K.

Intervention de Maria Voce

Tout d’abord je remercie le cardinal Rylko, de m’avoir invitée à participer à cette conférence de presse.

Je profite de l’occasion pour remercier publiquement le Conseil pontifical pour les laïcs d’avoir soutenu ce 3° Congrès mondial, en cela je pense interpréter le sentiment de beaucoup de Mouvements ecclésiaux et de nouvelles Communautés qui enrichissent l’Église et la société d’aujourd’hui.

Qu’attend le Mouvement des Focolari – et peut-être les autres Mouvements – de ce Congrès ?

Avant tout, je retiens qu’il a été convoqué à un moment propice et cela pour plusieurs raisons :

– Nous sommes en plein 50ème anniversaire du Concile Vatican II. Et toute l’Église, donc nous tous, nous confrontons à ses grandes institutions et son enseignement. Vatican II continue à être, et aujourd’hui plus que jamais, de manière particulière pour nous les laïcs, l’aiguillon et le miroir de notre fonction, de notre vocation et de notre responsabilité à l’égard de l’Église et du monde contemporain.

– Un autre raison est la personne de Paul VI, qui pris de l’importance à l’occasion de sa béatification, avec son magistère lumineux et souvent prophétique, en tant que Pape du dialogue et Pape des laïcs.

– Une autre grande raison concerne les questions que le pape François continue à poser à toute l’Église, en tant qu’institution et peuple de Dieu. Pour cela aussi, au sein du Mouvement des Focolari nous sentons le devoir de nous laisser interroger par ses paroles et par ses choix. Il ne suffit pas d’admirer, mais il faut aussi travailler pour se laisser interpeller en profondeur, en fait de radicalité, d’ouverture et de réalité concrète.

Le programme du prochain 3e Congrès, pour ce que nous en savons maintenant, retrace les grandes sollicitations d’Evangelii gaudium. Avec elles le pape François aiguillonne et accompagne l’Église vers une ouverture maximale : il nous fait pénétrer dans toutes les « périphéries », pour lesquelles nous hésitons, avec le devoir d’offrir – avec notre être et notre action – la lumière qui vient de la certitude que « Dieu nous aime immensément ».

Je voudrais illustrer brièvement par notre Assemblée générale, qui a eu lieu il y a deux mois avec la participation de près de 500 représentants de 137 nations, de toutes les branches, générations et dialogues qui constituent le Mouvement, et qui s’est conclu le 26 septembre dernier par l’audience privée avec le pape François.

A cette occasion le pape Bergoglio, retraçant le chemin de l’Église appelée à une nouvelle évangélisation à 50 ans du Concile Vatican II, a voulu confier au Mouvement trois « verbes ». En eux je vois une perspective qui – il me semble – peut inspirer, solliciter et intéresser aussi d’autres réalités associatives de l’Église.

Premièrement : contempler. Contempler Dieu et vivre en compagnie des hommes ; persévérer dans l’amour réciproque, a dit le pape en citant un écrit de notre fondatrice Chiara Lubich, laquelle « inspirée par Dieu en réponse aux signes des temps » – disait-il – a écrit :  « C’est la grande attractivité des temps modernes : pénétrer dans la plus haute contemplation et rester intégré parmi les autres, l’homme à côté de l’homme ».

Deuxièmement : sortir. Je cite « sortir (…) pour communiquer l’amour de Dieu à tous généreusement » avec respect, gratuité et créativité. « Pour faire ceci il faut devenir expert en cet art qui s’appelle le ‘dialogue’ et qui ne s’apprend pas facilement. Nous ne pouvons pas nous contenter de demi-mesures », mais « avec l’aide de Dieu, viser le haut et élargir son regard ». Sortir avec courage là où sont les « gémissements de nos frères, les plaies de la société et les interrogations de la culture de notre temps ».

Troisièmement : enseigner. Le pape François a rappelé l’expression de Jean-Paul II dans Novo millennio ineunte, où toute l’Église est invitée à devenir « maison et école de la communion » (n. 43). Il a ajouté : « Vous avez pris au sérieux cette consigne. Il faut former, ainsi que l’exige l’Évangile, des hommes et des femmes nouveaux, et pour cela il faut une école d’humanité à la mesure de l’humanité de Jésus. (…) Sans une œuvre de formation adaptée aux nouvelles générations, il est illusoire de penser pouvoir réaliser un projet sérieux et durable au service d’une nouvelle humanité ». Il faut former « les hommes-monde », a-t-il dit en citant une expression « que Chiara Lubich avait en son temps martelé et qui reste d’une grande actualité… Des hommes et des femmes avec l’âme, le cœur, la pensée de Jésus et capables de reconnaître et d’interpréter les besoins, les préoccupations et les espérances qui demeurent dans le cœur de chaque homme ».

Ces trois verbes se fondent ensuite avec les trois paroles qui étaient sorties de l’Assemblée générale des Focolari, cherchant à résumer l’essentiel des 3650 requêtes proposées durant les trois mois de préparation de la communauté des Focolari du monde entier et à offrir des pistes et des orientations pour le futur. Trois paroles qui tendent à indiquer au final l’engagement et les perspectives du Mouvement dans les prochaines années : « en sortie, ensemble, bien préparés ».

Ce prochain 3e Congrès des Mouvements ecclésiaux et des Communautés nouvelles a lieu dans une histoire commune et féconde, qui a vu les Mouvements naître, se développer, et donner leur contribution à l’Église et à l’humanité, selon le charisme spécifique dont chacun était porteur. Mais pas seulement cela. Très souvent, surtout depuis le moment fondateur de Pâques 98, on a vu divers Mouvements et/ou communautés collaborer ensemble dans certains projets et à diverses occasions.

Dans ce travail commun, le Conseil pontifical pour les laïcs a toujours été à nos côtés, nous donnant ainsi la garantie que ce que portait chaque Mouvement servait à la réalisation d’un projet au bénéfice de tout le corps ecclésial, en veillant toujours avec amour et discernement à valoriser le bien et à laisser de côté ce qui pouvait être accessoire. Combien de fois le Mouvement des Focolari s’est-il senti soutenu pour favoriser avec son charisme de l’unité les rencontres les plus variées et parfois les plus complexes, comme par exemple les journées de la jeunesse ou les Congrès des laïcs, comme celui de Corée…

Nous souhaitons que le Congrès, en donnant suite à cette histoire, marque une étape vers la maturité, c’est-à-dire que les réflexions et confrontations, en communion de succès et d’échecs, d’expérie
nces et de projets, posent les conditions pour que Dieu, Seigneur de l’histoire, puisse en extraire non seulement des fruits de communion et d’enrichissement mutuel, mais aussi qu’Il oriente davantage tous les participants, et tous ensemble, à vivre toujours et avec une joie renouvelée, pour l’unique grand objectif de l’Église du Christ : « Père qu’ils soient un… que tous soient un » (Jn 17,21). C’est le « signe de Dieu ». Nous espérons que nous saurons répondre aux attentes les plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui et contribuer à faire de l’humanité une seule grande famille.

Avec ces dispositions nous nous préparons à aller à la rencontre de tous les participants au Congrès.

Traduction de Zenit, Hugues de Warren

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ZENIT Staff

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