Agriculture : chercher le meilleur pour l'humanité et l'environnement

Par le card. Turkson

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Les agriculteurs sont appelés à chercher en toute chose « le meilleur pour l’humanité et pour l’environnement » : le « meilleur » qui n’est pas synonyme de « plus », souligne le cardinal Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix.

Une conférence du cardinal Peter Turkson a été lue par le P. Michael Czerny, sj, dans le cadre du colloque « Foi, alimentation et environnement », organisé du 5 au 7 novembre à l’Université de St Thomas-St Paul, dans le Minnesota.

Le cardinal Turkson, qui devait initialement participer à cet événement, a été retenu à Rome pour donner la priorité à la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

« Foi et appel à une écologie humaine : la vocation du leader agricole » : c’était le titre de l’exposé du cardinal, rapporté par Radio Vatican. Le propos était concentré sur « l’agriculture comme vocation ».

« La vocation connote plus que le travail, plus que les intérêts et les aspirations », a-t-il expliqué : « Elle signifie « appel », un appel qui vient de Dieu Créateur ».

« L’agriculture est une vocation quand elle est accomplie dans le cadre du plan d’amour de Dieu dans l’histoire, et quand elle est l’occasion de réaliser la signification authentique de la vie personnelle et sociale », a-t-il ajouté.

Le cardinal a donné des éléments clés pour aider les leaders agricoles à discerner la juste attitude dans leur travail : entrer dans la « logique du don », d’abord, car « le principe de générosité doit trouver sa place dans l’activité économique et commerciale ».

La doctrine sociale de l’Église est un point de repère pour « agir en solidarité avec les plus nécessiteux », cette « partie de l’humanité qui souffre au milieu de l’abondance », a-t-il rappelé.

Quant au rapport avec la création, il doit être guidé par « le respect de l’écologie humaine » qui « fixe les limites et les perspectives de développement », a poursuivi le cardinal. Il s’agit de considérer l’environnement à sa juste place : ni « plus important que l’humanité », ni « un simple entrepôt de matières premières ».

Avant de signer toute commande, le dirigeant agricole doit se demander : « Est-ce le meilleur pour l’humanité et pour l’environnement ? ». En effet, « meilleur » n’est pas synonyme de « plus » : « davantage d’engrais, davantage de profit, ne sont pas toujours le meilleur, pas plus que manger davantage n’est meilleur pour sa santé ».

Il faut « toujours essayer de faire ce qui est optimal », et qui ne sera peut être ni « le minimum », ni « le maximum », a insisté le cardinal : « Le « rendement maximal » dans les cultures et dans les investissements n’est un objectif louable que s’il vise des résultats humains et environnementaux ».

Le chef d’entreprise agricole doit aussi se poser les questions suivantes : « Que fais-je pour promouvoir la dignité humaine et le bien commun dans ma sphère d’influence ? Pour soutenir la culture de la vie; la justice; les règlements internationaux; la transparence; les normes environnementales et du travail; la lutte contre la corruption ? Pour promouvoir le développement intégral de la personne dans mon lieu de travail ? »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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