ONU : "on meurt de faim tandis que la nourriture est gaspillée !"

Le Saint-Siège monte au créneau

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« 850 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim chronique et de l’insécurité alimentaire » alors qu’« une énorme quantité de nourriture est gaspillée chaque jour » : le Saint-Siège monte au créneau en rappelant que « le niveau actuel de production alimentaire est suffisant pour nourrir tout le monde ».

Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à New York, est intervenu devant la deuxième commission de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur le thème du développement de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, le 28 octobre 2014.

Refusant que ces thèmes ne deviennent « un exercice annuel de routine », le Saint-Siège a voulu se faire la voix « des 850 millions de personnes dans le monde qui souffrent de la faim chronique et de l’insécurité alimentaire » alors qu’« une énorme quantité de nourriture est gaspillée chaque jour ».

En effet, « le niveau actuel de production alimentaire mondiale est suffisant pour nourrir tout le monde », a affirmé Mgr Auza en dénonçant « une culture du jetable dans les sociétés riches, des destruction délibérées de produits alimentaires à grande échelle pour maintenir les prix et les marges de bénéfices élevés, ainsi que d’autres politiques qui l’emportent sur l’objectif de la sécurité alimentaire pour tous ».

La faim dans le monde est aussi due « au manque de technologies de conservation pour les petits producteurs, au manque d’aide des gouvernements, à l’absence d’infrastructures pour une meilleure distribution de la nourriture et pour la commercialisation », a-t-il ajouté.

Derrière les chiffres de la faim, « ce sont de vraies personnes, avec une dignité et des droits fondamentaux », a rappelé le Saint-Siège estimant qu’il ne devrait y avoir « aucune priorité plus grande que la nourriture et la nutrition, qui sous-tendent tout le reste, que ce soit la santé, l’éducation, le maintien de la paix ou la jouissance des droits » : « l’éradication de la faim est un impératif moral ».

Il a préconisé à la communauté internationale de mettre l’accent « sur les groupes les plus vulnérables, comme les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans » : « chaque année, 51 millions d’enfants de moins de cinq ans dépérissent à cause de la malnutrition, et parmi eux près de sept millions meurent », a-t-il déploré.

Pour le Saint-Siège, « la famille est la clé dans la lutte contre la faim » : elle joue « un rôle central », dans le sens où « sa présence sur le terrain fait d’elle un agent privilégié pour la promotion d’un environnement sain pour les générations actuelles et futures ». Il faut donc « des politiques qui répondent vraiment aux besoins des familles et des communautés agricoles ».

Enfin, l’archevêque a évoqué la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN2) qui se tiendra au siège de l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome, du 19 au 21 novembre 2014.

Le pape François y participera et « exprimera son engagement pour un avenir où plus personne ne va se coucher le ventre vide », a-t-il déclaré.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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