2e Congrégation générale, 6 octobre: résumé non officiel du débat

« Le rejet du cléricalisme »

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Voici la synthèse des débats de la deuxième Congrégation générale du synode, lundi 6 octobre, dans l’après-midi, en présence du pape François et de 180 membres du synode.

Cette session a ouvert le débat général autour des questions suivantes: Dessein de Dieu sur le mariage et la famille, Connaissance et réception de l’Ecriture et des documents de l’Eglise sur mariage et famille. La famille étant la cellule de la société, espace de l’amour gratuit, parler de famille et de mariage inclut de parler d’éducation et de fidélité. L’institution familiale doit donc être protégée car il en va de l’avenir de l’humanité. Nombreux sont les pères qui ont soutenu la nécessité d’adapter le langage de l’Eglise afin que sa doctrine sur la famille, la vie et la sexualité soit mieux compris.

A l’exemple du Concile, il faut dialoguer avec le monde, avec une ouverture critique mais sincère. Si l’Eglise n’écoute pas le monde, celui-ci ne l’écoutera pas. Mais ce dialogue doit envisager des sujets d’importance comme l’égalité de dignité homme femme ou le rejet de la violence. C’est pourquoi l’Evangile doit être montré plus qu’expliqué, c’est pourquoi il faut impliquer les fidèles dans l’annonce en reconnaissant leur charisme missionnaire. Evangéliser ne devant pas être une théorie dépersonnalisée, les familles doivent témoigner concrètement des valeurs évangéliques. L’enjeu consiste à passer de la défensive à la proposition, c’est à dire de reproposer la foi au moyen d’un langage nouveau et de témoignages convaincants rétablissant un pont avec la société. On a ainsi suggéré l’usage d’une catéchèse plus biblique que théologique car, malgré les apparences, les fidèles sont avides d’idéaux. Le chrétien sachant que le bonheur auquel l’homme tend est le Christ, il faut employer un langage adapté pour le dire au monde. L’Eglise doit oeuvrer par attraction, avec amitié envers le monde. Face aux couples en crise, à l’instar de Dieu, elle doit être compréhensive et miséricordieuse, et envisager la question sous le profil d’une justice respectueuse du dessein divin. Certes, le mariage demeure un sacrement indissoluble. La vérité étant le Christ et non un ensemble le règles, il convient de maintenir les principes tout en adaptant les formes. La nouveauté dans la continuité, ainsi que le disait Benoît XVI. Si le Synode ne met pas en discussion la doctrine, il réfléchit sur la pastorale, sur le discernement spirituel nécessaire à l’application de la doctrine face aux problèmes de la famille. La miséricorde n’élimine pas les commandements, elle en est la clef herméneutique.

On a convenu de la nécessité d’aborder avec respect certains cas, telles les unions libres marquées du sceau de l’amour et de la fidélité, qui présentent des éléments de sanctification et de vérité. Pour que le Synode diffuse encouragement et espoir, y compris aux personnes qui se trouvent dans des situations incorrectes, il faut avant tout envisager les aspects positifs. Et plus encore, il faut aimer sincèrement les familles en crise. Dans une société individualiste qui tend à la dissolution du modèle familial, on enregistre une perte de sens de l’union de l’être humain avec Dieu. Annoncer la beauté et la bonté de la famille ne peut se limiter à l’esthétisme, à la proposition d’un idéal à imiter, mais être une mise en valeur de l’alliance définitive des époux envers Dieu.

Un autre point essentiel s’étant dégagé des débats: le rejet du cléricalisme. Souvent l’Eglise semble plus préoccupée de son pouvoir que de son service, au point de désintéresser les gens. Retournons à imiter le Christ et retournons à l’humilité. La réforme de l’Eglise doit commencer par celle du clergé. Les fidèles doivent trouver les pasteurs dans le sillage du Seigneur, alors capables de les ramener vers lune Eglise enfin pleinement évangélisatrice. Il a alors été question de la sexualité au sein du mariage, et de sa valeur essentielle. Le sujet est tellement débattu et critiqué lorsqu’il est vécu hors mariage, que l’amour conjugal semble presque être une concession à la faiblesse humaine. En cela il est apparu nécessaire de disposer de prêtres mieux formés, mais aussi de politiques familiales capables de raviver la foi au sein des familles chrétiennes.

Au cours de la table ronde conduite entre 18 et 19 h, deux suggestions se sont manifestées: Que le Synode lance un message de soutien aux familles irakiennes, menacées d’extermination, contraintes à fuir leurs foyers pour ne pas avoir à renier leur foi. La proposition sera soumise à un vote. Et puis que le Synode se penche sur le clergé marié des Eglises orientales, qui connaît parfois une crise du couple pouvant conduire à la dissolution.

[Texte original: Italien – version de travail]
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ZENIT Staff

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