Les porte-parole des Conférences épiscopales européennes se sont réunis cette année à Lisbonne, au Portugal, du 11 au 14 juin 2014, au séminaire des Pères Déhoniens. Ils ont notamment réfléchi sur la façon de communiquer sur la famille, en vue des travaux des prochains synodes des évêques : « ne pas se concentrer seulement sur les situations difficiles » mais « témoigner de la beauté concrètement exprimée par des millions de familles chrétiennes qui vivent quotidiennement l'Évangile de Jésus ».
Une cinquantaine de participants, porte-parole et responsables pour la communication des Conférences épiscopales en Europe, étaient présents, rapporte un communiqué du Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE).
Durant les travaux, ils se sont entre autres « préparés à communiquer sur la prochaine Assemblée extraordinaire du synode sur la famille » qui aura lieu du 5 au 19 octobre prochain, avec le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du synode des évêques et le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège.
Témoigner de la beauté de la famille
« Le synode sur la famille est un processus qui suivra différentes étapes », explique la note : la diffusion d'un questionnaire, « qui ne doit pas être vu comme un sondage de l'Église, mais plutôt comme une collecte d'informations concernant les modèles pastoraux et les défis » actuels ; et l'élaboration d'un document de travail (instrumentum laboris) qui représentera « la base de la réflexion des participants à l'Assemblée extraordinaire ».
Mais le processus se poursuivra après le mois d'octobre : un deuxième synode des évêques sur la famille est en effet prévu pour 2015, rappelle la même source.
Selon les participants, ces événements montrent que l'Église « mise sur la transparence de son action, ne craint pas la comparaison et est prête à écouter les défis posés par l'histoire, en proposant à nouveau la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à la famille chrétienne, comme véritable source d'espérance et de vie nouvelle ».
Dans ce contexte, le rôle du communicateur ecclésial européen est « de montrer qu'il s'agit d'un synode universel et non seulement européen et que, par conséquent, les réponses, à la fin de tout ce processus, auront sans doute une portée universelle et ne seront pas exclusivement indiquées pour le vieux continent ».
Les communicants seront appelés à « ne pas se concentrer seulement sur les cas, les situations difficiles, qui ne rendent pas pleinement compte du véritable défi posé à l'Église et qui ne permettent pas de témoigner de la beauté concrètement exprimée par des millions de familles chrétiennes qui vivent quotidiennement l'Évangile de Jésus ».
Le pape François, communicateur global
Les participants ont par ailleurs analysé « le ‘phénomène médiatique’ du pape François, véritable communicateur global » : « dès son élection, le pape a été très présent dans les moyens de communication sociale. Il ne se passe pas un jour sans qu'il ne soit présent dans les quotidiens du monde entier, ne remplisse les pages de facebook ou ne fasse l'objet de tweets ».
« Sa communication n'est pas le fruit d'une stratégie médiatique, affirment-ils : elle se compose de mots et de gestes simples, mais toujours significatifs et qui ont su éliminer les distances avec les gens, en mettant en exergue la proximité du pape avec tous. Le pape non seulement a conquis le cœur des gens, mais il a également changé l'attitude de beaucoup de journalistes, qui sont désormais plus ouverts et disponibles à écouter les raisons de l’Église. »
Si son style « est une opportunité pour toute l'Église et ouvre à la possibilité d'un dialogue authentique avec le monde », sa communication, « faite d'expressions courtes et concises, comporte cependant quelques risques, étant donné la nature simplificatrice et réductionniste de la culture médiatique actuelle » : « Au communicateur ecclésial revient la tâche de continuer à raconter toute la vie de l'Église et l'annonce de l'Évangile, même en s'opposant aux mainstream médiatiques quotidiens, afin d'éviter de tomber dans le culte de la personne », estiment-ils.
Les porte-parole européens ont également rencontré le Ministre pour le développement du gouvernement portugais, M. Miguel Poiares Maduro. Le 13 juin, à l'occasion de la fête de saint Antoine, protecteur de la ville de Lisbonne, ils ont visité sa maison natale et l'église de la ville qui porte son nom. La rencontre s'est achevée par un pèlerinage à Fatima et par un colloque avec la responsable du service ‘Communication sociale’ du sanctuaire marial.