Les deux lauréats du Prix Ratzinger 2014 sont la bibliste française Mme Anne-Marie Pelletier et un prêtre polonais, Waldemar Chrostowski, engagé dans le dialogue entre catholiques et juifs.
Ils ont été présentés par le cardinal Camillo Ruini, président du « Prix Ratzinger » et du comité scientifique de la « Fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI », ce mardi 17 juin 2014 au Vatican.
La cérémonie de remise des prix, qui en est à sa quatrième édition, aura lieu le 22 novembre prochain.
La question de la femme dans l’Eglise
Présentant Anne-Marie Pelletier, 68 ans, experte en herméneutique et exégèse biblique, le cardinal Ruini a salué une « personnalité importante dans le catholicisme français contemporain, qui unit à un prestige scientifique mérité et à une grande vivacité culturelle éclectique un authentique dévouement à des causes très importantes pour le témoignage chrétien dans la société ».
Mère de trois enfants, elle est agrégée de Lettres modernes et titulaire d’un Doctorat en sciences des religions de l’Université de Paris VIII avec une thèse intitulée «Lectures du Cantique des cantiques, de l’énigme du sens aux figures du lecteur» (1986).
Elle a enseigné la Linguistique et la Littérature comparée à l’Université de Paris X puis de Marne-la-Vallée, ainsi que la théologie du mariage à l’Institut catholique de Paris. Depuis 1993, elle enseigne l’exégèse à la Faculté Notre Dame du séminaire de Paris.
Anne-Marie Pelletier a enseigné également à l’Institut Européen en Sciences des religions (IESR), au sein de l’École Pratique des Hautes Études. Engagé dans le dialogue avec les juifs, elle a mené des activités de recherche comme membre du département « Judaïsme et Christianisme » au Collège des Bernardins et a été vice-présidente du Service d’information et de documentation juifs-chrétiens (SIDIC).
Au Saint-Siège, elle a participé à différents congrès et a été auditrice au synode des évêques de 2001, sur le rôle de l’évêque. Elle est aussi régulièrement intervenue auprès du monde monastique en France et en Belgique.
Membre de l’Association catholique française pour l’étude de la Bible (ACFEB) et de l’Institut Jean-Marie Lustiger, elle s’est par ailleurs consacrée à la question de la femme dans le christianisme et dans l’Eglise, publiant notamment l’ouvrage « Le christianisme et les femmes. Vingt siècles d’histoire » (Cerf 2001). Parmi ses autres publications, de nombreux ouvrages d’exégèse bibliques, entre autres sur le Cantique des Cantiques, le Livre d’Isaïe.
Un divulgateur de la connaissance de la Bible
Le P. Waldemar Chrostowski, 63 ans, est le premier Polonais lauréat du Prix Ratzinger. Il a été ordonné prêtre en 1976 pour l’archidiocèse de Varsovie et a étudié à l’Institut biblique pontifical de Rome où il a obtenu un Doctorat en 1982. Il a ensuite approfondi l’hébreu biblique et contemporain à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Expert au synode des évêques de 2008 sur la Parole de Dieu et la mission de l’Eglise, il est consulteur de la Commission pour la Doctrine de la foi de l’épiscopat polonais. Il a reçu en 2013 le titre de professeur universitaire du président de la République polonaise.
Rédacteur général de la revue de théologie polonaise « Collectanea Theologica », il fait aussi partie des Conseils scientifiques de différentes revues et préside l’Association des Biblistes polonais depuis 2004.
Sa production « est plus qu’abondante », avec pour domaines de prédilection « l’Ancien Testament, en particulier les prophètes, mais aussi la littérature juive intertestamentaire, le judaïsme rabbinique et ses rapports avec le christianisme », a précisé le cardinal Ruini.
Le P. Chrostowski s’est distingué dans la formation des professeurs et des chercheurs mais il est aussi « un infatigable divulgateur de la connaissance de la Bible, à travers des cours de formation, des exercices spirituels, des témoignages », a ajouté le cardinal.
Il est engagé dans le dialogue entre catholiques et juifs, co-fondateur du Conseil polonais des chrétiens et des juifs et longtemps membre de la Commission de l’épiscopat polonais pour le dialogue avec le judaïsme.
Pour le cardinal Ruini, le prêtre lauréat « unit à la rigueur scientifique la passion pour la Parole de Dieu, le service de l’Eglise et la sollicitude pour le dialogue interreligieux ».
Mgr Giuseppe Scotti, président de la Fondation Ratzinger et M. Germán Cardona Gutiérrez, ambassadeur de Colombie près le Saint-Siège, ont par ailleurs présenté un Congrès organisé par la Fondation à l’Université pontificale bolivarienne de Medellín, en Colombie (23-24 octobre 2014).