De nouveau dix jours sans eau à Alep, à plus de 300 km au Nord de Damas, confient à Zenit des sources locales: le circuit d’eau potable a été bombardé par les insurgés et 2 millions d’habitants sont privés d’eau avec des températures de 34° C. Cinq hôpitaux et les lignes à haute tension ont été visés par des obus. Des témoins n’hésitent pas à parler de « ville martyrisée ».
Or, le droit international humanitaire interdit toute attaque contre ceux qui fournissent des soins médicaux essentiels ou une assistance humanitaire aux gens qui en ont besoin, et il oblige les parties d’un conflit à distinguer les civils des combattants.
Quand l’eau arrive, elle est contaminée, ce qui provoque à nouveau des maladies dans la population. Une première crise de l’eau a frappé la ville il y a quelques semaines.
Et la semaine dernière, l’Hôpital Saint-Louis a été visé par trois obus des opposants au régime, causant de graves dégâts et semant la terreur chez les malades.
Des médecins franco-syriens travaillent sur place en étroite collaboration avec les frères maristes, les soeurs de l’Hôpital Saint-Louis, « sans aucune aide financière pour trouver des solutions pour aider les gens ».
Un premier obus est tombé derrière l’hôpital, là où se trouvent le réservoir de mazout et les deux générateurs d’électricité: le fonctionnement de l’hôpital n’a heureusement pas été interrompu.
Dix minutes plus tard, un second obus est tombé sur le bâtiment des Urgences causant des dégâts matériels aux salles d’opérations qui se trouvent au-dessus des Urgences et endommageant les câbles électriques et le téléphone.
Dix minutes plus tard, un troisième obus a causé les dégâts les plus graves: il est tombé dans la cage de l’escalier du Pavillon Saint-Joseph où, sous l’explosion, la poussière, les débris, les pierres ont tout envahi. Les malades ont été choqués et pris de panique, on a dû les déplacer à un autre étage.
De grosses réparations doivent être entreprises: système d’air conditionné endommagé, mur éventré, vitres de la chapelle, de la terrasse et du sous-sol brisées, volets cassés.
A Alep, l’électricité « vient quand elle veut et elle part quand elle veut », explique encore un témoin : les rebelles visent la destruction des lignes à haute tension dès qu’elles sont réparées, laissant la population dans le désarroi.
Le message du pape François, du Saint-Siège et des organisations caritatives catholiques pour la Syrie est « clair », expliquait à Zenit, le 31 mai, au terme d’un sommet de coordination humanitaire au Vatican, le secrétaire général de Caritas Internationalis, M. Michel Roy : « Il faut arrêter cette guerre » et pour cela, il faut « arrêter de vendre des armes » et il faut donc aussi « éviter que le conflit ne tombe dans l’oubli ».