« Et toi, quand as-tu rencontré Jésus ? Comment s’est passée ta rencontre avec Jésus ? », demande le pape François aux jeunes d’Argentine.
Le pape a fait parvenir un message vidéo aux jeunes Argentins réunis à Buenos Aires à l’occasion de la fête « Pâques de la jeunesse », Journée régionale célébrée samedi dernier 26 avril 2014, veille de la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II.
Outre l’archidiocèse de Buenos Aires, des jeunes des diocèses d’Avellaneda-Lanús, Quilmes, Lomas de Zamora, San Justo, Gregorio de Laferrere, Morón, Merlo-Moreno, San Miguel, San Martín et San Isidro, étaient présents.
Le pape les a invités à un examen de conscience en s’inspirant de figures de jeunes présentes dans l’Evangile : « Et toi, qui es-tu ? L’enthousiaste, comme les apôtres, avant de se mettre en route ? Celui qui veut suivre Jésus parce qu’il est attiré par lui, mais qui est bloqué par toutes ces choses qui le lient et il ne peut pas le suivre, comme le jeune homme riche de mondanités, de beaucoup de choses ? Comme celui qui a gaspillé tout l’héritage de son père, mais qui a eu le courage de rentrer et qui fait en ce moment l’expérience de l’étreinte de la miséricorde ? Ou bien es-tu mort ? Si tu es mort, sache-le : l’Église, qui est notre mère, te pleure, et Jésus est capable de te ressusciter. »
Message vidéo du pape François
Chers jeunes, je vous salue et vous souhaite une bonne fête de Pâques !
C’est Pâques toute la semaine ! « Voici le grand jour qu’a fait le Seigneur ! »
Je désire être proche de vous, c’est ce que m’a demandé l’archevêque de Buenos Aires, et je le fais avec plaisir. Je désire vous accompagner un moment pendant cette journée, pendant cette fête de Pâques de la jeunesse.
En descendant pour aller enregistrer ce message, j’ai réfléchi à ce que j’allais vous dire. « Faites du vacarme », je vous l’ai déjà dit. « N’ayez peur de rien », je vous l’ai déjà dit. « Soyez libres », je vous l’ai déjà dit. Alors, il m’est venu à l’esprit la figure de quelques jeunes de l’Évangile. Quelques jeunes qui ont rencontré Jésus ou dont il a parlé. Peut-être cela peut-il vous aider. Si cela vous sert, gardez-le, sinon, jetez-le !
J’ai pensé aux jeunes apôtres, j’ai pensé au jeune homme riche, j’ai pensé au jeune qui est parti en quête d’une nouvelle vie, avec l’héritage de son père, j’ai pensé au jeune homme mort. Les apôtres étaient jeunes, certains pas tant que cela, mais d’autres, oui. Jean était un jeune garçon. Ils ont été frappés par la figure de Jésus, enthousiastes, avec cet étonnement que l’on éprouve lorsqu’on rencontre Jésus. Et aussitôt, ils vont chercher leurs amis pour leur dire : « Nous avons rencontré le Messie ! Nous avons trouvé celui dont parlent les prophètes ! »
Rencontrer Jésus. Regardez quelle fut la conduite des apôtres : après, ils ont cédé, ils ne se sont pas si bien comportés. Pierre l’a renié, Judas l’a trahi, les autres se sont enfui. Cela montre qu’il faut lutter pour être fidèles à cette rencontre, à la rencontre avec Jésus.
Je te pose une question : « Et toi, quand as-tu rencontré Jésus ? Comment s’est passée ta rencontre avec Jésus ? As-tu fait une rencontre avec Jésus ou bien la fais-tu encore maintenant ? » Les jeunes apôtres ! Pensez à Pierre, Jacques, Jean, Nathanaël : comment ont-ils rencontré Jésus ?
Un autre jeune qui m’est venu à l’esprit, c’est le jeune homme riche, celui qui s’approche de Jésus avec une vie irréprochable, un bon garçon, qui lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus répond : « Observe les commandements et avance ! – Mais, je les ai toujours observés ! ». L’Évangile dit : « Jésus l’aima » et alors il dit : « Regarde, une seule chose te manque : donne tout ce que tu as aux pauvres et viens avec moi prêcher l’Évangile ». Et ce jeune s’en est allé tout triste. Il est parti tout triste parce qu’il avait beaucoup de biens et il n’a pas eu le courage de les quitter pour Jésus. Et il est reparti avec son argent et avec sa tristesse. Les premiers étaient dans la joie, avec cette belle joie que procure la rencontre avec Jésus. Lui, il est parti avec sa tristesse.
L’autre jeune, celui qui a voulu faire le malin, qui a voulu écrire lui-même sa vie, qui a voulu se rebeller contre l’autorité paternelle, a affronté son père en lui disant : « Donne-moi ce qui m’est dû et je m’en vais ». Et il est parti. Il a fait la fête pendant toutes ces années. Il a dépensé son argent dans des bars, dans le vice, il s’est amusé. Il a gaspillé l’argent et a tout dépensé. Et en plus, une crise économique est arrivée et il a dû chercher du travail. Mais il n’y avait pas de travail et il a accepté de garder les porcs. Et ce jeune, qui avait eu tant d’argent, qui avait pris cet argent à son père en emportant l’héritage, qui savait ce que signifiait aller dans les meilleurs hôtels et dans les plus belles fêtes, qui avait mené un grand train de vie, a connu quelque chose qu’il n’avait jamais connu auparavant : la faim.
Mais Dieu est très bon. Dieu profite de nos échecs pour parler à notre cœur. Dieu n’a pas dit à ce jeune homme : « Tu es un raté, regarde ce que tu as fait ». Il l’a fait raisonner. L’Évangile dit qu’il « est rentré en lui-même » : « Qu’est-ce que je suis en train de faire de ma vie ? Cela ne m’a servi à rien de faire la fête. Combien d’ouvriers, dans l’entreprise de mon père, gagnent un salaire et ont de quoi manger ! J’ai faim et je suis le fils du maître de maison ; je me lèverai, j’irai trouver mon père et je lui dirai la vérité : ‘J’ai péché contre le ciel et contre toi’ ». Et il est rentré.
La grande surprise qu’il a eue, c’est que son père l’attendait, depuis des années ! L’Évangile dit qu’il le vit arriver de loin, parce que le vieil homme montait tous les après-midi sur la terrasse pour voir si son fils arrivait. Et son père l’a serré dans ses bras et a fait la fête pour lui. Et ce grand pécheur, ce grand gaspilleur de ce que son père avait gagné, a trouvé quelque chose dont il n’avait jamais eu conscience : l’étreinte de la miséricorde.
Un autre jeune de l’Évangile : j’ai pensé aussi au jeune homme mort, à la sortie de la ville de Naïm, quand on l’enterrait, lui le fils unique d’une veuve. Jésus a eu compassion de la mère, pas du garçon. Mais le jeune garçon, grâce à sa mère, a eu le miracle et il est ressuscité.
Et toi, qui es-tu ? L’enthousiaste, comme les apôtres, avant de se mettre en route ? Celui qui veut suivre Jésus parce qu’il est attiré par lui, mais qui est bloqué par toutes ces choses qui le lient et il ne peut pas le suivre, comme le jeune homme riche de mondanités, de beaucoup de choses ? Comme celui qui a gaspillé tout l’héritage de son père, mais qui a eu le courage de rentrer et qui fait en ce moment l’expérience de l’étreinte de la miséricorde ? Ou bien es-tu mort ? Si tu es mort, sache-le : l’Église, qui est notre mère, te pleure, et Jésus est capable de te ressusciter. Dis-moi, qui es-tu ? Dis-le à toi-même et cela te donnera de la force.
« Père, ce n’est pas juste, me diront les jeunes filles, parce que les exemples que vous donnez sont pour les garçons ; et nous ? » Vous, vous aspirez à consolider par votre vie la tendresse et la fidélité. Vous, vous êtes sur le chemin de ces femmes qui suivaient Jésus, dans les bons et dans les mauvais moments. La femme a ce grand trésor de pouvoir donner la vie, de pouvoir donner de la tendresse, de pouvoir donner la paix et la joie. Il n’y a qu’un modèle pour vous : Marie, la femme de la fidélité, celle qui ne comprenait pas ce qui se passait mais qui a obéi. Celle qui, quand e
lle a su que sa cousine était dans le besoin, est allée chez elle en courant, la Vierge de la promptitude. Celle qui a fui, qui a été réfugiée dans un pays étranger pour sauver la vie de son fils. Celle qui a aidé son fils à grandir et qui l’a accompagné, et quand son fils a commencé à prêcher, elle l’a suivi. Celle qui a subi tout ce qui arrivait à son enfant, à son grand enfant. Celle qui était aux côtés de son fils et lui disait quels étaient les problèmes : « Regarde, ils n’ont pas de vin ». Celle qui, au moment de la Croix, était à ses côtés.
La femme a une capacité à donner la vie et à donner de la tendresse que nous, les hommes, nous n’avons pas. Vous êtes des femmes d’Église. De l’Église [au masculin] ou de l’Église [au féminin] ? Non, ce n’est pas ‘l’Église’ [au masculin], c’est ‘l’Église’ [au féminin]. L’Église est féminine, comme Marie. C’est celle-là, votre place. Être Église, former l’Église, être avec Jésus, donner de la tendresse, accompagner, faire grandir.
Que Marie, la Femme de la caresse, la Femme de la tendresse, la Femme de la promptitude à servir, vous montre le chemin. Bon, maintenant, ne soyez plus en colère, vous vous en êtes sorties victorieuses sur les hommes ! Je vous souhaite une bonne fin de journée. Que chacun de vous rencontre Jésus, ce Jésus ressuscité. Et je vous dis une chose : N’ayez pas peur ! Regardez Jésus, regardez Marie et avancez !
‘Père, je suis pécheur, je suis pécheresse !’ Il te pardonne ! Avancez ! Bonne fête de Pâques et n’oubliez pas de prier pour moi. Que Jésus vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège !
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat